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BAYE SEYDI THIAW LAHI SUR LES 364 HA OFFERTS A L'ETAT DU SENEGAL Baye Seydi Thiaw LAHI
Il reste toujours dans un coin du cœur de ses disciples. Le souvenir d’Ousseynou Laye, fils du premier khalife, petit-fils du fondateur et ancien porte-parole de la communauté, est toujours vivace. Dans sa demeure et en dehors, les disciples qui lui vouaient une admiration sans bornes tentent de perpétuer sa mémoire
À Yoff, quand on parle du regretté Chérif Ousseynou Laye, c’est avec beaucoup de nostalgie et d’émotion. Certains, à l’instar de Makhtar Diop, ont même les yeux embués de larmes au souvenir de celui qu’on appelait naguère Docteur de la jeunesse.
« C’était notre guide, notre référence, notre raison de vivre. Il nous manquera à jamais, mais restera toujours présent grâce aux enseignements qu’il nous a transmis », lâche-t-il, un trémolo dans la voix. 6 ans après sa disparition, le fils de Seydina Issa, frère de l’actuel Khalife général, demeure présent dans les remémorations des jeunes Layènes. Dans sa vaste demeure blanche, attenante au cimetière layène, des peintures murales le représentent dans différentes postures, présentant sa biographie succinctement.
Juste à l’entrée, plusieurs groupes de femmes et d’enfants sont assis à même le sol sous la tente qui doit accueillir les festivités du soir. De jeunes hommes en tenue de sport ou en camouflé militaire s’affairent pour monter un présidium. Sur les teeshirts, l’image du disparu est floquée avec les inscriptions « Xaley Baye Ousseynou », de part et d’autre de l’effigie.
Dans son imposante demeure, le calme plat tranche d’avec le vacarme du dehors. Impossible de rater son image dans ses appartements aux fauteuils rembourrés et aux tapis soyeux. Sur les commodes et les murs trônent les photographies de cet homme élancé au teint clair, en grand ou petit format, tantôt souriant, tantôt flegmatique. « C’était un homme exceptionnel. Il a su éduquer cette jeunesse dans le travail, le respect d’autrui et dans celui des préceptes et pratiques religieux », déclare Raoul Latif Laye son chargé de protocole.
Engoncé dans une chaise aux motifs bigarrés, il raconte le surnommé ‘Chérif’. Mercredi 1er juillet 2009, celui qui était pressenti comme prochain khalife à la tête de la communauté layène décédait à l’âge de 60 ans laissant orphelin un pan entier de la jeunesse de cette confrérie. Signe de l’attachement que lui témoignait la communauté, le 129ème appel enregistrait une affluence record, trois semaines après son rappel à Dieu.
La fièvre semble être retombée mais le fils de Seydina Issa, qui repose à Cambérène, suscite toujours l’intérêt de la masse jeune. La raison est sans doute à trouver dans la série de conférences dénommées ‘Appel de la Jeunesse’ qu’il avait initiées spécialement pour les jeunes de la confrérie. « Cela a été comme un deuxième appel. Bien qu’il existe d’autres évènements dans l’agenda layène, cet événement a gagné en importance », déclare Seybatou Diop de Cambérène qui se félicite de n’avoir raté aucune de ces manifestations, depuis le début. Mais pour Madiop Laye, un vieux disciple layène, c’est grâce à sa grande expérience de la vie acquise à travers les voyages qu’il a su capitaliser toute cette sympathie de la jeunesse. « Lui-même, dans son plus jeune âge, a fait le tour du monde. Il connaissait toutes les grandes capitales du monde, après avoir fait ses humanités ici. L’avantage avec lui, c’est qu’il n’était pas borné intellectuellement », dit-il. En effet, Ousseynou Laye était un ambassadeur itinérant de la cause de son grand-père. Théologie à Kairouan au Maroc, ami de Michael Jackson, dépositaire des clés de la ville de Lovre en Italie ; l’ancien porte-parole de la communauté marque toujours les esprits.
Dans la déferlante blanche qui se précipite sur la place Diamalaye pour assister à la célébration de l’Appel, on s’arrête pour admirer la fresque murale réalisée en son honneur. On se rappelle à ses bons souvenirs, comme son sens combiné de l’esthétique et de l’éthique. « La première conférence de la jeunesse à laquelle j’ai assisté, je me rappelle avoir été ébloui par sa prestance. Quand il avait commencé la conférence, j’ai tout de suite oublié sa tenue pour boire ses paroles. C’était quelqu’un qui avait une pédagogie extraordinaire », témoigne Seydina Thiaw, un jeune étudiant de Yeumbeul, empressé d’aller assister à la cérémonie du Yoor-yooru Diamalaye (l’Appel). L’inspirateur du mouvement ‘Farlu ci Diné Ji’ (engagement dans la cause) repose désormais à Cambérène près de son père.
« Chérif Ousseynou était un homme intègre d’une culture exceptionnelle »
Qui était-il ?
Dire qui il était, c’est avoir beaucoup de courage. C’était un homme intègre, d’une culture exceptionnelle, bien considéré par les jeunes et les adultes comme le docteur de la jeunesse. Pourquoi ce nom ? En fait, il a su galvaniser les jeunes, ce qui faisait partie de sa mission. Etant jeune d’esprit, il ne s’entourait que d’eux, car il croyait fermement qu’ils étaient le socle idéal pour bâtir un islam fort, dynamique et participatif. Il avait l’habitude de dire que le monde se change avec les jeunes.
Comment vivez-vous son absence ?
Il nous manque beaucoup car personne ne peut l’égaler de par sa présence au niveau des cérémonies. Il avait des messages très forts à l’endroit de la jeunesse nationale et internationale. Nous lui survivons avec beaucoup de philosophie, puisqu’il nous préparait à cette mission. La maison continue de fonctionner parce que les jeunes ont été bien formés et assument les tâches et responsabilités qui leur ont été dévolues par Chérif Ousseynou.
D’où lui venait cette complicité avec les jeunes justement?
C’est vrai qu’il a su capter les difficultés auxquelles les jeunes étaient confrontés. Il a su capter cette essence jeune, il avait un certain charisme, une fascination qu’il exerçait sur eux. Rien que son temps de préparation constituait un engouement pour les jeunes. C’est quelque chose qui était en lui, que je ne saurais expliquer.
C’est quoi le quotidien dans sa maison actuellement ?
A chaque fois que nous sommes ensemble, nous nous rappelons ses messages. Nous agissons comme s’il était encore parmi nous, car c’est dans cette voie qu’il nous a préparés. Il est toujours là, et ses frères Mamadou Lamine Laye et Cheikh Mbacké Laye nous accompagnent dans beaucoup d’activités que nous faisons dans la famille.
Écrit par: soodaan3
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