Retourner à Dieu pour exorciser le mal qui frappe le monde. C’est ce à quoi l’imam ratib de Yoff Layène, Chérif Mame Libasse Lahi, a exhorté les fidèles, en ce jour de commémoration du sacrifice d’Abraham.
Le sermon d’après-prière n’a pas tellement varié d’avec celui de la korité avec le bilan meurtrier de la pandémie mondiale de Covid-19 qui sévit. L’imam ratib de Yoff Diamalaye, Chérif Mame Libasse Lahi, a axé son discours de la tabaski sur l’actualité sanitaire et le comportement du musulman face à cette épreuve. Pour l’homme de Dieu qu’il est, hors de question d’imaginer une disparition du coronavirus sans l’intervention particulière de Dieu. « Les prêcheurs et marabouts ne devraient pas penser à autre chose qu’à indiquer aux populations que la porte de sortie de cette maladie est un retour total vers Dieu. Ce qui pourrait nous sauver d’une telle catastrophe, entre autres, est de faire acte d’humilité devant le Seigneur et l’invoquer dans la constance. Ce n’est pas parce qu’une prière n’est pas exaucée qu’il faut abandonner. Une prière ne s’exauce pas du jour au lendemain. Les gens ont demandé avec insistance l’ouverture des mosquées alors que personne ne les fréquente plus présentement. Pourquoi ? Le constat est que la maladie est en hausse. Ce n’est rien d’autre qu’une manifestation de la volonté divine. Elle cessera quand le bon Dieu en décidera ainsi. Ca ne doit pas nous faire arrêter les prières et invocations. Dieu a tout entendu. Il peut tout exaucer mais ayons à l’esprit que nos prières ne changeront en rien ses décisions », a-t-il déclaré.
Les épreuves n’ont jamais cessé dans la vie. Que ce soit en bien ou en mal, Dieu a toujours fait descendre ce genre d’épreuves. Le problème est que quand Dieu nous gratifie de ses bienfaits, l’homme a tendance à l’exclure de son bonheur alors que si le malheur s’abat sur lui il implore son Seigneur. L’individu est constamment entre bonheur et malheur et quelle que soit la situation, il ne doit pas oublier son Créateur. Donc c’est une épreuve émanant de Dieu. Endurons-la de la plus belle des endurances.
Donner à Dieu ce qui est à Dieu et à la science ce qui est à la science
Quoique l’imam ne fasse aucune concession sur la nécessité urgente d’un retour exclusif vers Dieu, il n’en est pas fataliste pour autant. Pour lui, cette maladie est la preuve que foi, raison, et sagesse ne sont pas indissociables. Aussi exhorte-t-il les détenteurs de la science médicale à persévérer dans la recherche du vaccin pour soulager l’humanité le plus rapidement possible. Tout ceci en faisant la part des choses entre spiritualité et temporalité. « Que les scientifiques et médecins continuent leurs recherches pour trouver un médicament et que les hommes de Dieu continuent à prier. Si Allah exauce les prières, vous verrez tout de suite que la solution a un médicament sera trouvée comme le rapportent Ibn Jabir et Ibn Mas’oud. Il a déjà éclairé et inspiré ceux qui devront trouver le remède à ce mal. Mais nous sommes dans notre rôle de prêcher la bonne parole en demandant aux gens de retourner à Dieu », a-t-il avancé.
A quelque chose malheur est bon. La pandémie est l’occasion d’une introspection de la foi estime Chérif Mame Libasse Lahi. « Quand Dieu met à l’épreuve les prophètes en les accablant d’une maladie, la sagesse qu’on doit en retirer est que ces envoyés ne sont pas des dieux. Quand le Seigneur applique sa sentence aucun ne doute qu’ils ne sont des êtres humains. Ne les prenons pas pour Dieu. C’est la raison pour laquelle ils tombent malades, ont des difficultés…afin que nul n’ignore qu’ils n’ont pas les attributs de la divinité », a expliqué l’imam.
D’après lui, l’autre sagesse à en tirer est que Dieu veut les faire monter à des stations plus élevées de la sainteté.
« Quant à nous, les gens ordinaires la sagesse à en tirer est que c’est une sorte de punition pour nos nombreux. Mais le salut est que, quels qu’ils soient, le Seigneur se propose de les effacer et même les remplacer par un bienfait si on endure son décret », avance-t-il.
Comment en sortir ? prier ! C’est une recommandation de Dieu.
Ousmane Laye DIOP
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