NECROLOGIE : Cheikh Laye s’en est allé à jamais

Un homme bon, pieux et très reconnaissant est parti

Hélas tonton Cheikh Laye s’en est allé à jamais sans faire grand bruit. Il avait vécu discrètement et très effacé et c’est dans ces mêmes conditions qu’il rejoignit le Seigneur Tout-Puissant en ce jeudi après-midi. Nous étions nés et l’avions trouvé déjà au service de notre père sur recommandation de notre grand-père, le 3e Khalif El Hadji Seydina Issa Lahi. Et aussi loin que nous remontons dans nos souvenirs, nous nous rappelons qu’il était chargé de nous conduire, dans la voiture de notre père, mon grand frère, nos cousins, jeunes oncles et moi au jardin d’enfants de Yoff Dagoudane (à coté de l’ancien cinéma), du temps de Baye Seydi Thiaw Lahi.

Son professionnalisme, son dévouement dans le travail, sa discrétion et son profond respect pour la famille de Seydina Limamou Lahi avait fait qu’il faisait partie des rares personnes que notre grand-père et notre père avaient choisis pour conduire, notre mère très casanière, en ville pour faire ses courses. D’ailleurs, tonton Cheikh fut la première personne à donner le prénom de notre mère à sa fille aînée. À l’époque notre mère avait à peine 10 ans, mais une tradition toute particulière voulait que toutes les personnes qui avaient pour dessein de donner le prénom du Khalif, Baye Seydi Thiaw Lahi « Sangoup Jamono » à leur futur enfant à naître, lui donne plutôt celui de sa fille Sokhna Sadio Lahi s’il s’agissait d’une fille. Et donc tonton Cheikh fut le premier à initier cette tradition qui a fait que plusieurs dizaines de filles portent aujourd’hui le prénom de notre chère mère un peu partout dans ce pays.

Cheikh Sow LAHI

Nous pourrions passer toute une journée à énumérer tout ce qui nous lie à ce grand monsieur que fut tonton Cheikh. Très jeunes déjà, il ne manquait jamais de nous embrasser la main en nous saluant pour afficher combien il aimait et respectait sans nulle exception la descendance du saint-maitre Seydina Limamou Lahi Al-Mahdi (asws). Il fut encore une des rares personnes très loyales et très reconnaissante qui n’a jamais tourné le dos à notre famille. La preuve à chaque tabaski il envoyait la patte du mouton à notre mère, la « ndjeukké » à son épouse, et ce, jusqu’à la récente édition 2022 célébrée il y a une semaine. Et à chaque « nianou Baye Seydi Thiaw » il venait lui-même apporter sa contribution à notre mère. Quand celle-ci la déclinait poliment en lui rappelant sa condition de retraité et chef d’une grande famille avec beaucoup de charges, tonton Cheikh pouvait insister en ne manquant pas de verser de chaudes larmes.

La communauté Ahloulahi lui avait fait l’insigne honneur de porter au lieu saint de Diamalaye la natte de prière destinée à l’Imam pendant les prières de Eid. Or, pour la première fois cette année, à la prière de Tabaski, nous ne l’avions pas vu la porter ; à la place, c’est son fils Mame Libasse « Ndjine » qui avait accompli ce rituel à côté de Libasse Peulh.

Qu’Allah Tout-Miséricordieux lui accorde Son Pardon et l’accueille en Son Paradis en considération de tous les efforts et services rendus à la famille de Seydina Limamou Lahi (asws).

Tonton Cheikh fut un homme bon, un homme pieux, un homme très reconnaissant qui n’a jamais trahi de sa vie et qui, aujourd’hui, j’en suis sûr mangera et boira aux côtés de nos grands parents Baye Seydi Thiaw Lahi et Seydina Mame Alassane Lahi (4ème Khalif) avant d’être conduit par ceux-ci auprès de leur aïeul, notre « Yaakaar » Seydina Limamou Lahi Al Moukhtâr Wa Seydil Anlamîna (asws).

Nos condoléances à sa famille biologique, à notre chère mère dont la peine est inestimable et à notre oncle Serigne Moussa Gueye le dernier homme qu’il a servi de sa vie.

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,

Secrétaire Général de Vision 129.