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EXTRAIT OPTIQUE SUR ALMUNTAZAR : L’allégeance de l’Atlantique

today27 septembre 2022 9 1

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L’allégeance de l’Atlantique

Alors que le nombre de ses disciples augmentait de jour en jour, Limamou Lahi (psl) demanda aux Yoffois de restreindre l’espace occupé par leurs clôtures pour permettre aux nouveaux venus de s’installer. Ceux-ci lui répondirent sur un ton sarcastique : « n’est-ce pas toi qui te proclames prophète, va demander à la mer un espace où loger tes disciples ».

Quelques jours après, la mer se déchaîna et inonda toutes les cases aux environs de la plage. Tôt le matin, disciples comme détracteurs vinrent lui demander de trouver une solution à cette situation. Il leur répondit : « En réalité, la mer était juste venue nettoyer cette terre des souillures mais s’il plaît à Dieu, cela ne se reproduira plus. ». Il se leva alors et prit la direction de la mer sans que personne ne sache ce qu’il avait l’intention de faire. La foule le suivit jusqu’à la plage, il pointa du doigt la mer dont les vagues battaient en retraite telles des nattes que l’on pliait. Arrivé à un certain niveau, il traça un trait sur le sable et déclara : « C’est vous qui ne me connaissez pas mais cette mer me connaît et sait ce que je représente auprès de mon Seigneur. S’il plait à Dieu, elle ne franchira plus cette limite. ».

Dès le début de la création, la mer a toujours été un instrument phare de cet orchestre, une place qui devra être identifiée à sa juste mesure afin de percevoir la symphonie qu’elle produit avec le Prophète de l’humanité comme maître d’orchestre. Il s’agit là d’un compagnonnage basé sur un contrat entre Muhamed (psl) et la mer, réitéré par lui-même dans sa seconde parousie, en terre de Cham.

Il existe ce qu’on pourrait appeler un faisceau d’indices, un ensemble d’éléments qui nous permettent de constater ce contrat du Prophète (psl) avec la mer. En effet, dans le fameux livre d’El hadji Malick Sy intitulé hilaasu zahab, il relate les dix mers que notre noble Prophète aurait traversées, chacune portant un nom spécifique. Tout porte à croire que lorsque le Mahdi Seydina Limamou Lahi (psl) affirme qu’il a contracté une alliance avec l’eau et que celle-ci le connaît bien, c’est parce que leur compagnonnage ne débute pas à cet instant.

Dans le célèbre hadith du Prophète (psl) rapporté par Abdoulahi ibn Mas’ud et cité par Sha’rani34 ainsi que d’autres érudits comme Imam Qurtubi, il annonce que le Mahdi (psl) apparaîtra à l’extrême Ouest (maghirubil aqsaa), à côté de la mer (saahilil bahr), dans les montagnes de l’Ouest (jabalil maghrib). Le Mahdi Seydina Limamou Lahi (psl,) affirmant n’être autre que le prophète Muhammad (psl) revenu sous une autre apparence à la fin des temps, nous enseigne par la même occasion que ce miracle, fait par la permission de Dieu, n’est que l’exécution de ce contrat qui fut signé avant la création des hommes. Ainsi, ce compagnonnage fut rapporté par le Coran à travers ce qu’il nous conviendra d’appeler la symbolique du noune.

Lorsque le Seigneur a voulu donner au Prophète (psl) le surnom de Noune35, il a fait précéder l’avènement du prophète Jonas à qui il donna le surnom de Zu-noune_

l’homme de noune. Il donne, par la même occasion, la signification de ce surnom qu’Il devra attribuer au Prophète (psl), des siècles après.

Wa Za-Nun iza zahaba mughadiban fa zanna an lan naqdira ‘alayhi fa naadaa fii zulumaati an laa ilaha illa anta subhaanaka innii kuntu minaz zaalimin– (et l’homme de noune lorsqu’il partit dépité, il crut que Nous ne l’éprouverions pas…il invoqua du fond des ténèbres : point de divinité si ce n’est Toi, Gloire à Toi ! J’ai vraiment été injuste !).

Jonas était dans trois enveloppes et chacune d’elle peut symboliser le noune : le poisson, la mer et la nuit. Cela nous donnera respectivement l’homme du poisson, l’homme de la mer ou l’homme de la nuit. Les zulumaat dont parle ici le Seigneur, sont au nombre de trois, la noirceur du ventre de la baleine, celle de l’eau et celle de la nuit. Ce sont ces trois noirceurs que le Seigneur a désignées en premier lieu par noune et en second lieu par zulumaat. En les prenant un à un, on verra la relation que le Prophète (psl) entretient avec chacun de ces trois éléments.

Le Prophète est doublement affilié au poisson, d’une part à travers sa tribu quraych et d’autre part à travers son ethnie lébou. En effet, quraych vient étymologiquement du mot arabe qarch qui signifie requin. On se demande pourquoi une tribu d’un peuple vivant dans le désert, loin des mers, porterait le nom d’un poisson sauf si cette appellation renverrait à un autre peuple qui aura une relation étroite avec le domaine marin, en l’occurrence les Lébous. Ainsi faudra-t-il allier le nom de la tribu du prophète quraych et l’activité principale de son peuple lébou, à savoir la pèche, pour comprendre la relation qu’il entretient avec le poisson, première allusion du noune. La seconde allusion du noune est la nuit avec sa noirceur faisant toujours référence à cette couleur noire. La troisième allusion renvoie à cette eau primitive (l’océan primordial) dont parlent les égyptologues à l’instar de Cheikh Anta Diop et de Michel Alain Mombo.

Ce dernier, à travers son ouvrage37, affirme : « Nous comprenons pourquoi à la croix ansée sont associés le son « N » traduit par un signe hiéroglyphique figurant les vagues à la surface de l’eau provenant du Noun (Nwn), le fleuve primordial d’où surgit la vie sous toutes ses formes ».

On peut déduire des paroles du Mahdi (psl) que cette eau de la mer aurait une mémoire qui lui permettrait de se souvenir de son ancien compagnon revenu dans cette autre partie du monde : « c’est vous qui ne me connaissez pas mais cette mer me connaît et connaît mon statut auprès du Seigneur ». Cette thèse de reconnaissance et de mémoire semble être appuyée par de récentes études ayant pour objet : la mémoire de l’eau.

D’après le docteur Masaru Emoto, reprenant les études de Jacques Benveniste, l’eau a une mémoire et par ce fait, elle enregistre et réagit à toutes les influences qu’elle subit : « En maintenant l’intention de paix vers l’eau, par la pensée, en parlant et en agissant avec cette profonde intention ; l’eau peut et apportera la paix au monde ». Cette étude fut également poursuivie par le biologiste et virologue Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, qui a beaucoup contribué à certifier le caractère scientifique et sérieux de cette thèse, la mémoire de la matière.

L’intérêt de traiter de cette thèse réside dans le fait que l’un des plus grands miracles de Seydina Limamoul Mahdi (psl) est d’avoir fait reculer la mer ; ce qui constitue le miracle de l’eau. Emoto affirme que dans le monde entier, l’eau présente des formes cristallines différentes en fonction de l’endroit et des conditions dans lesquelles elle se trouve. Cela voudrait dire que chaque eau est spécifique et que sa structure dépend de son milieu. Elle enregistre toutes les informations qu’elle reçoit et les incorpore de manière définitive. Tous ces scientifiques affirment que dans le monde entier, l’eau présente des formes cristallines différentes en fonction de l’endroit et des conditions dans lesquelles elle se trouve.

L’objet de cette analyse est d’attirer l’attention sur les paroles du Mahdi (psl) lorsqu’il a fait reculer la mer : « c’est vous qui ne me connaissez pas mais la mer me connait et connait mon statut auprès de mon Seigneur ». À entendre ces mots du Mahdi, on peut déduire que la mer est une de ses vieilles connaissances et qu’elle l’a reconnu lorsqu’il lui intima l’ordre mémorable de ne plus faire de dégâts à Yoff.

La terre de Diamalahi, l’endroit où le Mahdi fit reculer l’océan atlantique et où il fut inhumé après sa mort en 1909.

Cette soumission de l’atlantique est dans la logique de la prosternation de toutes les créatures dans le but de respecter la prescription divine de se soumettre au mandataire de Dieu sur terre. De ce fait, la finalité de cette soumission, de cette prosternation, de cette allégeance est l’adoration du Seigneur. Ce n’est ni plus ni moins qu’une volonté de respecter la prescription du Seigneur « usjuduu li Adam ». Tout se ramène au Seigneur de l’univers. Celui qui se prosterne devant Adam ou le Prophète (pse) doit être conscient que ce qui importe n’est pas la personne en face de lui mais Celui qui en a donné l’ordre.

Remarquons que l’illettrisme du Prophète (psl) est dû au refus du Seigneur de voir une quelconque créature s’attribuer le mérite de la moralité irréprochable de celui-ci et c’est dans cette même logique que ses parents qui étaient censés lui donner une éducation sont morts alors qu’il était encore enfant. Le Seigneur voulait s’attribuer l’exclusivité de la déclaration qu’il fera après son appel « wa innaka la ‘alaa khuluqin ‘aziim _ tu es certes d’une moralité irréprochable. L’autre raison est qu’une science enseignée par un homme est toujours pervertie car y transparaissent son éducation à lui, son vécu, sa perception de ladite science, son caractère. Une science pure ne saurait émaner que de Dieu. C’est l’une des autres raisons pour lesquelles seul le Seigneur pouvait être son Maître. C’est ce qui rend pertinent la déclaration du Mahdi à l’endroit de son fils Ababacar Lahi : « Si quelqu’un te demande qui est ton maître O Ababacar, réponds-lui que c’est Limamou Lahi, le Maître de ces temps-ci ; si on te demande qui est le Maître de Limamou, réponds que c’est Allah, le Maître également d’Adam. »

Les éloges que fait Dieu à l’endroit de son Prophète (psl) ou d’un autre parmi ses serviteurs ne peuvent avoir une autre finalité que l’autoglorification. L’orgueil est l’un des caractères principaux et exclusifs du Seigneur. C’est ainsi que les quatre formes de hamdallah reviennent toutes à cette logique. Il s’agit de la reconnaissance de Dieu à l’endroit de l’une de ses créatures, la reconnaissance d’une créature à l’endroit de son Seigneur, la reconnaissance d’une créature à l’endroit d’une autre et enfin, l’autoglorification du Seigneur. Toutes ces quatre formes reviennent à une seule, à savoir l’autoglorification. La raison nous est donnée par le cheikh Ibrahima Fall « fa innahu rabul ‘ibaadi wa rabu ‘amaalihim_ par ce qu’Il est le Seigneur des hommes et de leurs actes

EXTRAIT OPTIQUE SUR ALMUNTAZAR
Ibrahima Abou SAMB

Écrit par: soodaan3

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