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BAYE SEYDI THIAW LAHI SUR LES 364 HA OFFERTS A L'ETAT DU SENEGAL Baye Seydi Thiaw LAHI
La communauté Ahloulahi vient de perdre son 6e Khalif Seydina Mouhamadou Makhtar Lahi un peu avant l’aube du mercredi 9 avril 2025. Fils cadet du deuxième Khalif Seydina Mandione Lahi ibn Seydina Limamou Lahi (asws), Seydina Mouhamadou Makhtar Lahi vient de s’éteindre sans bruit comme il a toujours vécu ; lui qui a toujours été loin des projecteurs jusqu’au moment où il accéda au califat du saint-maître des Ahloulahi.
Sa mère, Sokhna Faty Niang, est la fille de Mame Masseye Niang, le même que le saint-maitre avait envoyé auprès de Cheikh Ahmadou Bamba avant son départ en exil en 1895. D’ailleurs, quand la délégation envoyée par le Khalif des Mourides Cheikh Mouhamadou Fallilou Mbacké pour présenter ses condoléances à Seydina Mandione Lahi à la suite du rappel à Dieu du premier Khalif Seydina Issa Rohoulahi (as) en 1949 est arrivée à Cambérène, Mame Masseye Niang après avoir magnifié ce geste de solidarité et de fraternité religieuses a rappelé la relation entre Seydina Limamou Lahi (asws) et Cheikh Ahmad Bamba (rta).
Par ailleurs, l’accession de Seydi Mouhamadou Makhtar Lahi au califat du Mahdi (asws) en 2021 avait apporté beaucoup d’espoir dans le cœur des Ahloulahi dans la mesure où il a pendant très longtemps été sous l’aile protecteur du défunt Khalif Seydina El Hadji Abdoulaye Thiaw Lahi à qui il venait de succéder. Il s’y ajoute qu’en plus d’avoir été nourri à la lumière des sciences prophétiques empreintes de « Mahrifatu bil-Lah » en tant que petit-fils du maître de la fin des temps et fils de l’érudit pluridisciplinaire que fut Seydina Mandione Lahi que les initiés appelaient « Gis téxé », Seydina Mouhamadou Makhtar est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en informatique.
Aussi, l’arrivée au califat d’un intellectuel avec un tel profil si singulier, qui plus est dans un contexte où il est question d’enjeux tels que le développement durable, le digital, etc. marquait-elle un grand tournant et était-elle perçue comme une grande aubaine pour la communauté à bien des égards. Hélas ! Allah dont le décret est irrévocable et incontestable en a décidé autrement. Son califat n’aura duré que quatre années. Toutefois, au cours de cette période relativement courte, il aura tracé la voie pour une meilleure prise en compte des besoins de la communauté notamment en initiant une série de reformes.
À ce propos, la pertinence du document de référence qu’il a produit au tout début de son califat intitulé « Structure organisationnelle des actions du Khalif Général des Layènes » montrait déjà son engagement à faire de grandes choses pour un meilleur rayonnement de la Communauté Ahloulahi. On peut constater l’état d’esprit du défunt Khalif et sa foi dans la mission prophétique de son grand père (asws) dès le début de ce document comme le montre le premier paragraphe :
« En ces temps de grande incertitude et de crises multiples, le Khalif Général des Layènes voit le Salut dans la sauvegarde de l’héritage de Seydina Limamou Lahi psl) ».
Sa démarche, il convient de le préciser, fut inclusive à tout point de vue comme en témoigne ce qui suit :
« Grâce à l’appui déjà proclamé de ses frères, Mouhamadou Bachir Lahi, Mouhamadou Lamine Lahi, Mame Libasse Lahi et Mouhamadou Makhtar Lahi, cette structure novatrice va s’atteler à donner une nouvelle impulsion à la vulgarisation des enseignements de Seydina Limamou Lahi (psl), ses recommandations, la promotion de l’éducation, la gestion des lieux de culte, la revalorisation de la zakat et d’édification d’infrastructures adaptées à notre époque ». C’est ainsi que plusieurs commissions furent mises en place par Seydina Mouhamadou Makhtar Lahi pour faciliter le travail. [Sans trop entrer dans les détails].
Après avoir analysé la structure organisationnelle initiée par le défunt Khalif dont la pertinence saute à l’œil à première vue et son rappel à Dieu si précipité l’on peut comprendre facilement que la mission de Seydina Mouhamadou Makhtar Lahi était de poser les « jalons de la grande œuvre de redynamisation et de modernisation » de la communauté Ahloulahi avant de passer le témoin à son jeune frère et successeur. Il avait prévu un grand nombre de projets pour la modernisation de la cité Layène. Parmi ces projets, il y a la réhabilitation des lieux de cultes, la création d’une nouvelle localité à Malika régie par les règles de conduite dictées par le saint-maitre, la création d’un institut islamique, un musée des religions, etc.
Au cours de ses interventions pendant les funérailles du défunt Khalif, son neveu et ami d’enfance Seydina Issa Lahi coordinateur de l’Appel et fils ainé de Serigne Ablaye) a tenu à apporter une précision de taille : « Yaggu fi, yaxxu fi ». Ce qui signifie qu’il n’est pas resté longtemps au califat, mais a laissé un bilan irréprochable.
Seydina Mouhamadou Makhtar vient donc de rejoindre son illustre père à l’âge de 73 ans ; âge qu’avaient respectivement Mame Coumba Ndoye (sainte mère de Seydina Limamou Lahi), Seydina Issa Rohoulahi (1er Khalif) et Baye Seydi Thiaw Lahi (3e Khalif) au moment de s’éteindre. Aux côtés de ses frères aînés Baye Seydi Thiaw Lahi « Sangoup Jamono « (3e Khalif) et Seydina Mame Alassane Lahi (4e Khalif), Seydina Mouhamadou Makhtar Lahi était le troisième fils de Seydina Mandione à occuper le rang de Khalif du meilleur de la création ; ce qui semble n’être que le couronnement, la récompense des nombreux efforts fournis par leur père pour maintenir l’unité au sein de la communauté depuis 1909.
En effet, Seydina Mandione a rendu de grands services à la communauté notamment en prenant la courageuse décision de garder le corps de leur défunt père Seydina Limamou Lahi (asws) pendant 3 jours sans l’enterrer afin de permettre à son frère aîné Seydina Issa Rohoulahi (parti en exil depuis 3 ans) de présider la prière mortuaire et devenir le premier Khalif des Ahloulahi. Par la suite, Seydina Mandione va servir et suivre, de la meilleure des manières, son frère ainé pendant 40 ans au cours desquels il s’est toujours comporté comme le meilleur « talibé » du « Massîkh » ibn Imamil Lahi (asws). Quand il accéda enfin au califat, Allah le Meilleur des Rétributeurs lui donna un fils, le dernier qu’il a eu et le seul à être né sous son magistère. La cerise sur le gâteau fut que ce prince des Ahloulahi deviendra plus tard, par la grâce de Dieu, le sixième Khalif de la meilleure des créatures au cours de sa seconde mission. Son père l’aimait d’un amour reconnu de tous les gens de son époque. Il l’appelait affectueusement « Ahmadoul Makhtar ».
Nous retenons de Seydina Mouhamadou Makhtar Lahi son humilité, son endurance, sa pondération et sa grande dimension intellectuelle. Il fut un homme sage dont le seul souci était de maintenir l’unité et la cohésion au sein de la grande famille du saint-maître (asws) ainsi que de doter la communauté de moyens pour mieux faciliter la diffusion de la doctrine Ahloulahi. Les valeurs cardinales qui ont bâti la renommée de son illustre père Seydina Mandione Lahi étaient réunies en lui, son dernier né. Normal car comme le disait El Hadji Mouhamadou Sakhir Gaye : « Doom moo di meñatu baayam… ». A ce propos, tous ceux qui ont eu l’honneur de le côtoyer peuvent témoigner que son modèle en toute chose fut son père Seydina Mandione.
Seydina Mouhamadou Makhtar fut un croyant dans le plein sens du terme. Sa foi indéfectible dans le saint-maitre n’avait d’égale que sa pleine confiance en lui (asws). L’amour qu’il portait à ses jeunes frères et par extension à toute la famille du saint-maitre était connu de tous ceux qui l’ont fréquenté. Il répétait à ses proches, et ce, dès le début de son califat : « Je veux que mes frères ne manquent de rien ».
Aux gens qui venaient lui proposer de l’aider sa réponse ne varia jamais : « Tout ce que je veux c’est qu’on aide la famille de Seydina Limamou Lahi ». Sa grande sœur Sokhna Adja Lota Lahi bint Seydina Ababacar a fait ce témoignage plein d’émotion le 1er jour des funérailles « Doudou musul lek dara bayi nu. Tabaski bu jot mu yonné ma am kuy… ».
Il n’est certes resté que 4 ans à la tête des Ahloulahi, mais il aura pendant ce court délai tracé la voie pour faciliter l’émergence de notre communauté.
Pour ma part, en tant que disciple, je saisis l’occasion pour témoigner à la face du monde ma reconnaissance envers Seydina Mouhamadou Makhtar pour la confiance qu’il a placée sur ma modeste personne en me choisissant comme membre de la commission chargée de la Zakât, lui qui était le « Seydina Limamou Lahi » de ces 4 dernières années. Le fait que je sois le plus jeune membre parmi les personnes qu’il avait choisies fut plus qu’un honneur, mais plutôt un sacerdoce pour moi qui ai très tôt choisi d’être au service du Mahdi. J’ai eu la chance d’être parmi les premières personnes qui l’avaient rencontré le soir-même où il fut intronisé sixième Khalif, seulement quelques minutes après l’enterrement du défunt Serigne Ablaye. C’était la première fois que je le voyais enfin. Quand mon oncle Chérif Dial Lahi ibn Seydina Mame Alassane lui demanda « Reconnais-tu ton petit-fils que voici ? », Mame Doudou m’a fixé un moment sans rien dire et j’étais comme figé face à tout ce que je ressentais et qui, à ce jour, m’est encore inexplicable. Mon oncle ajouta « C’est le fils de ma sœur Sadio Lahi mu Baye Seydi Thiaw ». Là, le Khalif me fit « Comment ? C’est toi qui écris [souvent] les articles ? » Et tout heureux de savoir qu’il était parmi mes fidèles lecteurs je me suis agenouillé devant sa sainteté débordante de lumière pour faire mon allégeance et recueillir ses prières et bénédictions. Je fus tellement sensible face à sa présence que j’ai pris ses saintes mains pendant qu’il priait pour moi. À un moment, je me suis rappelé que c’est plutôt lui qui priait pour moi et j’ai aussitôt mis mes mains au-dessus des siennes pour recueillir ses précieuses prières.
Nous lui disons « Mission accomplie Alasaanak Seeni ».
Puisse Allah agréer son œuvre et l’élever en grade auprès de son illustre grand-père Seydina Limamou Lahi. Nous souhaitons plein succès à son successeur Seydina Mouhamadou Lamine Lahi qui a voué toute sa vie à servir la communauté Ahloulahi.
Écrit par: soodaan3
SEYDINA MOUHAMADOU LAMINE LAHI SEYDINA MOUHAMADOU MAKHTAR LAHI
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