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Radio Urum-Bi La Voix du Salut
BAYE SEYDI THIAW LAHI SUR LES 364 HA OFFERTS A L'ETAT DU SENEGAL Baye Seydi Thiaw LAHI
Le samedi 14 mai 2022 (coïncidant au 13 shawal de l’an 1443 de l’hégire) marque l’anniversaire de la disparition du saint-maitre Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws), fondateur de la sainte communauté Ahloulahi. En effet, ce fut treize (13) jours après avoir présidé la prière d’« Eid ul fitr » ou « Korité », plus précisément dans la nuit du jeudi 13 au vendredi 14 du mois shawal de l’an 1327 (1909), que Seydina Limamou Lahi s’éteignit à Yoff. Du saint-maitre des Ahloulahi, le Meilleure Créature d’Allah, nous retenons qu’il a voué toute son existence à servir son Créateur et à prêcher Sa parole.
Il naquit dans les contrées situées à l’extrême-ouest du continent africain (« fîl Maghribil aqsâ »), plus précisément au village de pêcheurs de Yoff, situé au bord de l’Océan Atlantique (« anlâ sâhilil bahri »), dans la nuit du 14 au 15 du mois sha’bân (« fî leylatu niçf min sha’bân) de l’an 1261 de l’hégire (1843), comme l’avaient prédit la tradition prophétique. Le peuple dans lequel il naquit, à savoir le peuple lébou, avait déjà embrassé l’Islam des siècles plus tôt avant sa naissance. Pourtant, en dépit du fait que les lébou fussent déjà très profondément ancrés dans les valeurs islamiques, il n’en demeurait pas moins qu’ils vouaient, en parallèle, un culte important et très entretenu aux « xàmb » ; ces autels spécialement dressés en l’honneur des génies protecteurs du village, du clan ou de la famille. Ainsi, en cas de maladie, ou de disette, ou de manque de poissons, ou même de menace extérieure (attaque, pillage, etc.), ce peuple musulman n’hésitait pas à recourir à l’aide des « xàmb ». En cela, les lébous n’accordaient aucun pouvoir divin à ces esprits, mais n’empêche qu’ils n’hésitaient jamais à égorger des bêtes (bœufs, moutons, chèvres, poules, etc.) et faire des sacrifices en offrande pour entrer dans leurs bonnes grâces.
Pour dresser le portrait de cette époque très sombre, El Hadji Mouhamadou Sakhir disait :
Da nio rééré woon Yàlla boba gëm samp yaak tuur yaa
Ku jaaxle du ñaan Buur Yàlla mi moom te yak démbaa
Lu dul fab mbindééfam Yàll di rey ca kuur yaak
Di ndëpp ak di samp ndaa ya ñuy wooyé ay xambaa
C’est dans ce contexte si particulier, marqué par un syncrétisme religieux dominant au sein du peuple lébou, que naquit l’Imam chargé de « remplir la terre de justice et d’équité après qu’elle fut gagnée par l’injustice et l’iniquité », pour citer le hadith, nous nommons le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws). Il lança sa mission en l’an 1301 de l’hégire (1884) et appela les hommes et les djinns de son époque, à savoir la Fin des Temps, à se joindre à lui pour vouer un culte exclusif au Dieu unique tel que l’avaient fait tous les envoyés d’Allah apparus avant lui, de Seydina noûh (as) à Seydina Insâ Ibn Maryam (as). Pour mieux réussir sa mission salvatrice envers les gens de son époque (la Fin des Temps), Seydina Limamou Lahi (asws) fut doté de l’arme de destruction massive contre les ténèbres de l’ignorance et de la « jâhiliyya » (paganisme), à savoir la formule de l’unicité d’Allah (« kalimatu tawhîd ») : « lâ ilâha illâ Allâh », qui signifie « il n’est nulle autre divinité que Dieu ».
Il convient de rappeler que c’est pour cette parole, qui marque la profession de foi en l’Islam (premier pilier), que les Messagers ont été envoyés et que les Livres leur ont été révélés. En effet, le rôle de tout messager de Dieu (« rassûl ») est de raviver ou faire naitre le « tawhîd » ou la croyance en un seul et unique Dieu, à savoir Allah, dans le cœur et l’esprit des gens de la communité où il a été envoyé et, s’appuyant sur les livres révélés, leur enseigner les bases d’un culte exclusivement dédié à leur Créateur Tout-Puissant. À ce propos, Allah dit dans le Coran, s’adressant au messager (asws) : « Et nous n’avons envoyé avant toi aucun Messager à qui Nous n’ayons révélé : « Point de divinité en dehors de Moi. Adorez-Moi donc » ». [Sourate 21 – Verset 25].
D’ailleurs, il est rapporté dans al-Mouwattâ que d’après Talha Ibn ‘Oubeyd Allâh (rta), le Prophète (asws) a dit : « La meilleure des choses que j’ai dites ainsi que les Prophètes qui m’ont précédé c’est : Lâ ilâha illâ Allâh, wahdahou lâ charîka lah » ; ce qui signifie « Il n’est de divinité qui en mérite l’adoration si ce n’est Allâh, l’Unique et qui n’a pas d’associé. »
C’est pourquoi, aussitôt après que les gens ont répondu à son invite, Seydina Limamou Lahi (asws) ne dérogea pas à cette règle dans la mesure où, il leur donna la formule du « lâ ilâha illâ Allâh ». Il se chargea lui-même de composer les différentes mélodies avec lesquelles il fallait la chanter. Il (asws) exhorta ses disciples (hommes, femmes et enfants) à ne jamais négliger cette formule mais de la cantonner partout et en tout temps.
Aussi, qu’ils soient à la maison, ou en dehors, qu’ils soient seuls ou en groupe, pendant les travaux ménagers, ou champêtres ou à la pêche, les disciples Ahloulahi chantent-ils la formule de l’unicité d’Allah. À l’époque, une certaine interprétation trop zélée de l’enseignement islamique avait fait que la plupart des ulémas interdisaient à la femme de lever sa voix notamment pour invoquer le Seigneur. Les saint-maitre de son coté, en tant que redresseur des torts et des inégalités, permit aux femmes de sa communauté de chanter à haute voix, au même titre que les hommes, la gloire du Créateur.
Imam Mouhamadou Sakhir saluait cet enseignement plein de sagesse de la part du saint-maitre en ces termes :
Digël waa kërëm sikar ci goor ñéék jigéén ñi ngir
Di bañ feccak tàccook woy ak jëw di xas jaam baa
Les femmes enceintes fredonnent cet air pendant le plus clair de leur temps. Aussi, la première chose que l’enfant qui se trouve encore dans le ventre de sa mère perçoit, c’est la formule du tawhîd avec la belle mélodie dont seuls les disciples Ahloulahi ont le secret. Et le jour de leur baptême aussi, le saint-maitre (asws) demande de se réunir pour chanter la même formule dès qu’on démarre le rasage de la tête du nouveau-né jusqu’au moment où l’Imam aura fini de lui donner un prénom. Cela fait que les jeunes enfants de la communauté Ahloulahi, sont très tôt initiés dans le tawhîd et comprennent très tôt leur rôle de serviteurs du Très-Haut. C’est pourquoi ils démarrent, volontiers et très tôt, l’apprentissage des pratiques religieuses islamiques (prières, jeûne du ramadan, etc.), et ce, avec beaucoup d’amour et d’engagement. Cette situation avait fait que le reste de la communauté musulmane des environs préféraient confier leurs enfants aux familles Ahloulahi pour leur faire acquérir les mêmes valeurs, la même éducation qu’à leurs propres enfants, suivant l’enseignement de l’érudit illettré (Seydina Limamou Lahi).
Le fondateur de la Communauté Ahloulahi demanda aussi aux fidèles de se réunir, à chaque fois, à la mosquée pour chanter la formule du tawhîd, pendant plusieurs minutes, avant d’accomplir les différentes prières canoniques. Cela permet d’ôter du cœur et de l’esprit du fidèle toutes mondanités, tout ce qui le distrait et d’orienter entièrement ces derniers (le cœur et l’esprit) vers le souvenir d’Allah, avant de « s’entretenir » avec Lui à travers la prière. De même, pendant le lavage rituel du défunt, il recommande aussi que les fidèles se réunissent autour du lieu pour chanter en chœur le « lâ ilâha illâ Allâh ». Cela permet en même temps d’implorer le Seigneur de laver Son défunt serviteur de tous les péchés accomplis au cours de sa vie et de lui accorder Son Pardon. Après la prière mortuaire, Seydina Limamou Lahi (asws), recommande encore de chanter la formule de l’unicité pour accompagner le défunt à sa dernière demeure ; de même que sur le chemin du retour, après l’enterrement. Au tout début de sa mission, après avoir été, mis dans la confidence des secrets que renferme cette puissante formule par son Seigneur, le saint-maitre des Ahloulahi (asws) s’est directement attaqué au syncrétisme religieux régnant dans son peuple en détruisant les « xàmb » et en faisant table rase des ndëp (cérémonie en l’honneur des génies « protecteurs ») comme le note « Al Yeumbeuliyou » :
Nga ñëw Yàlla joxla mboot ma ca “laa ilaaha il-
la Laahu” nga toj mbooleem xérëm ya ak lu fay xàmbaa
Dans la nuit du jeudi au vendredi 14 du mois shawal de l‘an 1327, à l’heure où « la lune avait dépassé le milieu de son parcours entre le zénith et l’horizon », autrement dit à quelques minutes avant l’aube du vendredi, le saint-maitre se coucha en adoptant la position du mort (couché sur le coté droit, la tête posée sur la main droite, faisant face à la qibla) et prononça une dernière fois la profession de foi « je témoigne qu’il il n’est nulle autre divinité qu’Allah, qu’Il n’a point d’associé, et j’atteste que Mouhammad est Son Serviteur et son Envoyé ».
Ensuite, il resta sans plus bouger ni dire aucune parole. Hélas, le saint-maitre, le dépositaire du tawhîd, la Meilleure Créature d’Allah réapparu dans une seconde mission sur Terre sous la peau noire, Seydina Limamou Lahi Al moukhtâr wa Seydil Anlamine (anlehi salâtu wa salâm), venait de quitter ce bas-monde.
Au cours de sa vie, à force de le voir, lui et ses fidèles, chanter, très souvent, cette parole, ses contemporains avaient fini par lui coller le surnom de « Baay Lahi ». Et cette expression peut être décryptée comme suit : « Baay » en wolof signifie « père » et « Lahi » est un mot arabe dérivé du prénom divin « Allah » qui marque l’appartenance au Seigneur Tout-Puissant. Ils n’avaient pas tort du tout dans la mesure où Seydina Limamou Lahi a vécu exactement 66 ans (1261-1327) qui correspondent au poids mystique du « ismu zât » à savoir « Allâhu ».
SEYDINA LIMAMOU LAHI MOO GËN FII AK FA ÑU JËM !
QUE PAIX, SALUT ET BÉNÉDICTIONS SOIENT ÉTERNELLEMENT RENOUVELÉS SUR NOTRE MAÎTRE SEYDINA LIMAMOU LAHI AL MOUKHTÂR WA SEYDIL ANLAMÎNA.
Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Aspirant-disciple parmi les Ahloulahi,
Secrétaire Général de Vision 129.
Écrit par: soodaan3
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