«JAKKA JA – KEUR GA – TOOL YA» OU L’ÉVOLUTION DU MUSULMAN EN QUÊTE DE SON DÉVELOPPEMENT PERSONNEL
Le système triangulaire du «JAKKA JA – KEUR GA – TOOL YA » est en quelque sorte un résumé de l’idéologie Ahloulahi telle que stipulée par le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws). En effet, à travers cette expression, le fondateur de la communauté Ahloulahi dresse l’emploi du temps journalier pour ses fidèles qui doivent obligatoirement axer leur vie autour de «JAKKA JA», «KEUR GA» et «TOOL YA». Essayons maintenant de décrypter ces trois (3) termes pour mieux accéder à leur sens.
«JAKKA JA» est un terme wolof qui signifie «la mosquée». Mais au-delà, il faudra comprendre que l’utilisation terme «mosquée» symbolise globalement la religion islamique avec ses fondements, ses recommandations et ses interdictions. Par contre, le terme «KEUR GA» signifie en wolof «le foyer» et englobe aussi tout ce qu’il contient (les membres de la famille et le voisinage parfois). Enfin, le terme «TOOL YA» peut être traduit par «les champs». Mais dans la conception du saint-maitre (asws) il est encore plus vaste car il regroupe tous les types d’emplois licites.
C’est pourquoi à travers cette formule tripartite le saint-maitre nous enseigne que la vie du musulman en général doit nécessairement tourner autour de trois lieux : la mosquée, la maison et le lieu de travail. Autrement dit le musulman doit utiliser son temps d’abord, pour l’accomplissement des préceptes et le respect strict des cinq piliers de l’Islam. Il doit alors utiliser son temps en respectant les cinq prières quotidiennes [à la mosquée], sortir la zakat à temps, accomplir le jeûne du mois de ramadan et faire le pèlerinage à la Mecque [si possible]. Apprendre/lire le Coran, se souvenir constamment du Seigneur à travers le zikr de Ses nobles attributs uniques. Faire le bien et éviter le mal, promouvoir l’entente et la cohésion et éviter la discorde entre lui et son prochain et entre les musulmans.
Ensuite, le musulman doit passer un autre tiers de son temps en s’occupant de sa famille notamment en remplissant ses devoirs familiaux (assurer la subsistance, veiller à leur instruction et leur offrir une éducation religieuse etc.) A ce propos le saint-maitre soutenait dans son premier sermon :
«Je vous recommande de vous occuper de vos familles. Chacun de vous est un berger, or le berger est responsable de ce dont il est le gardien… Au père de famille, on demandera des comptes sur sa famille. Au possesseur d’une chambre, on demandera des comptes sur l’utilisation de cette chambre. A la femme, on demandera des comptes sur le respect de la chambre de son mari, et de son lit…».
Il insistait encore :
«Je vous recommande donc le bon accomplissement de vos devoirs familiaux. Un père de famille défaillant sera accusé par les membres de sa famille devant Dieu le Très Haut. Ils diront « ô notre Dieu, celui-là était notre chef, mais il ne nous a jamais conseillé d’adorer Dieu, prends donc sur lui les préjudices qu’il nous a ainsi causés ». On évaluera alors l’étendue des préjudices, et l’on déduira le tout de la somme des biens qu’il possède. S’il n’en possède pas, on puisera sur les péchés des membres de sa famille une quantité équivalant aux préjudices, pour l’ajouter à ses propres péchés. Si les membres de sa famille en arrivent à cela, c’est à cause de l’aveuglement et de la frayeur qui les frappent, à la vue de l’enfer, de ses supplices, de ses flammes et étincelles, tandis qu’ils ne savent pas comment en être sauvés. Voilà pourquoi, on prélève sur le père de famille les préjudices résultant du fait qu’il n’a pas conseillé ou éduqué les membres de sa famille.»
Par rapport à la responsabilité du mari vis-à-vis de son épouse, Seydina Limamou Lahi (asws) prévenait encore : «De même, des femmes diront «ô mon Dieu, celui-là était mon mari sur la Terre. Il me battait pour m’imposer le respect de son lit. Il ne m’a jamais battue pour manque d’obéissance à Dieu et à son Envoyé, ou pour manque de pratiquer les prières, le lavage rituel, les ablutions et le jeûne. Il ne m’a jamais interdit la danse, les chansons frivoles, le bavardage et les injures. Ô mon Dieu prend sur lui les préjudices qu’il m’a ainsi infligés . Les fils diront aussi : «ô notre Dieu, prends sur notre père les préjudices qu’il nous doit : il ne nous avait pas donné un nom qui figure parmi les noms des saints, il ne nous a pas éduqués, il ne nous a rien fait savoir du Livre de Dieu ; il ne nous avait pas interdit ce que Dieu interdit; il ne nous avait pas conseillé la pratique des commandements de Dieu il nous avait abandonnés, et nous avait laissés l’entière liberté de faire le Mal, ô Dieu prends donc sur lui les préjudices qu’il nous a infligés».
Enfin, la troisième partie du temps doit être utilisée dans un travail qui permet de gagner honnêtement sa vie pour subvenir convenablement à ses besoins personnels, entretenir sa famille, payer l’impôt légal (zakat) et aider son prochain. Il convient de souligner que le saint-maitre avait émis une mise en garde quant à la manière de gagner sa vie. Il nous recommandait alors :
«Ne consommez et ne buvez que ce que vous avez honnêtement acquis, ne montez que sur ce qui est honnêtement acquis, ne portez que des vêtements honnêtement acquis. N’utilisez, sur l’ensemble de tout ce qui peut vous servir, que des choses proprement acquises.»
Il précisa : «Ce qui est proprement acquis, c’est ce que vous avez gagné honnêtement.»
Si Seydina Limamou Lahi (asws) a tenu à insister sur la manière honnête de gagner sa vie, c’est parce que, ajouta-t-il : «Le Bien mal acquis sera la première chose que l’on déchirera du ventre de l’homme, le jour du jugement dernier.»
Car, disait-il toujours, «Un Bien mal acquis peut gâcher une grande richesse, comme une cuillerée de sang peut souiller une calebasse de lait.»
Et, «C’est de cette manière qu’un petit Bien mal acquis peut gâcher une grande richesse honnêtement gagnée.»
Or, nous enseigna-t-il «Le signe de la déchéance chez l’homme, c’est le fait de s’approprier tout ce qu’on a envie de posséder, sans se soucier de la manière honnête ou malhonnête, ou obscure, de l’acquérir.»
À ce niveau, on peut voir clairement qu’il existe une corrélation positive entre les trois entités («JAKKA JA – KEUR GA – TOOL YA»). «Jakka ja» étant à la base des deux autres dans la mesure où c’est l’enseignement reçu de la religion («jakka ja») qui sert de repère et sera utilisé aussi bien à «keur ga» qu’à «tool ya». Par exemple c’est à partir de l’enseignement issu de « jakka ja » (la religion) que le musulman saura comment vivre à «keur ga», comment éduquer et enfin comment se comporter avec ceux qui sont placés sous sa responsabilité. Par rapport à «tool ya» (le travail), c’est aussi l’enseignement issu de « jakka ja », qui permettra de mieux comprendre les rôles, droits et devoirs de l’employé envers l’employeur et vice versa du point de vue de l’Islam. L’un des avantages avec ce système développé par l’Imam de la Fin des Temps, Seydina Limamou Lahi (asws), est que l’individu n’a plus le temps pour faire autre chose en dehors de la religion, de son foyer et de son travail ; il n’aura donc pas de temps pour des futilités ou des mondanités. Or, ce système triangulaire crée à terme un cercle vertueux social qui permet aux individus qui y évoluent d’être préservés des phénomènes de « Ahirou Zamâne » notamment la détérioration des mœurs, la perte des valeurs identitaires, la négligence dans la pratique des fondamentaux de l’Islam, la violation des règles établies par le Coran et la sunna, la perte de foi et l’éloignement envers la religion, etc. Pour aider les individus à mieux naviguer et à mieux évoluer dans ce système du «Jakka ja – Keur ya – Tool ya», le saint-maitre des Ahloulahi donnait la meilleure solution en ces termes :
«Prenez exemple sur moi et prenez exemple sur mes actes et mes paroles. Si vous le faites complètement, je vous conduirai dans la voie du salut.»
Que paix, salut et bénédiction soient éternellement renouvelés sur notre maitre Seydina Limamou Lahi Al Moukhtar wa Seydil Anlamin (asws).
Qu’Allah veille sur notre Khalif Seydina Mouhamadou Makhtar Lahi Ibn Seydina Mandione.
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