La date de ce vendredi 29 octobre 2021 est très symbolique pour la communauté Ahloulahi en ce sens qu’elle marque jour pour jour les 112 ans du rappel à Dieu du saint-maitre Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws). En effet, ce fut dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 de l’an 1909 que le fondateur de la prestigieuse communauté Ahloulahi quitta ce bas-monde. Il était âgé de 66 ans ; 66 étant poids mystique du « Ismu Zâti » : « Allâhu ».
Peu avant l’aube du vendredi après avoir demandé la position de la lune dans le ciel, « Yaakaari Jaam Ñi » avait réajusté sa position en posant sa tête sur sa main droite en faisant face au qibla, ensuite en superposant le gros orteil de son pied gauche sur celui du pied droit et enfin en tirant la couverture pour s’envelopper tout le corps comme un mort. Le moment du retour au Seigneur était proche. On pouvait l’entendre fredonner agréablement la formule de l’unicité d’Allah « lâ ilâha illâ Allah » avec sa belle voix.
Après un moment on sentait que sa douce voix et sa précieuse langue n’avaient plus la force de continuer. Pour autant, on pouvait toujours entendre la formule du tawhiid résonner depuis les profondeurs de sa poitrine. Plus tard quand sa langue ne pouvait plus bouger, un son devenu inaudible mais qui rappelait cet air avec lequel il avait l’habitude de prononcer la célèbre formule sortait de sa sainte bouche pendant un moment avant que, dans la chambre où il se trouvait, le temps sembla s’arrêter soudain. Le meilleur de la création, Seydina Limamou Lahi (asws), revenu dans une seconde mission chez les « ajam » venait hélas d’émettre son dernier souffle. Et toutes les personnes présentes dans la chambre, à l’exception de sa sainte épouse Mame Top, avaient, au même moment, perdu la vie l’espace d’un instant avant d’en être ramenés plus tard.
Mame Top (rta) rapporta plus tard avoir vu une sorte de colombe sortir de la poitrine du saint-maitre aussitôt après que son cœur a arrêté de battre et a volé en direction de l’est, vers le Cadior où vivait son fils aîné et successeur Seydina Issa Rohoulahi (as). C’est d’ailleurs ce que le pertinent Imam Mouhamadou Sakhir traduisait à travers ces vers :
Ruuh ga mo def jàntu njolloor suux ca Isaa RoohulaahiSeydi Isaa Rohu Rahmaan xéy di « samsan fiil anaam »
En l’absence de son fils-ainé, en exil à Ngâkham depuis 3 ans, son deuxième fils Seydina Mandione Lahi âgé de 26 ou 27 ans avait pris ses responsabilités pour d’abord isoler le corps du saint-maitre (asws) et envoyer un émissaire informer Seydina Issa Rohoulahi (as). Seydina Mandione avait insisté fermement pour que l’on attendît l’arrivée imminente de son frère aîné qui devait diriger la prière mortuaire d’Al Mahdi (asws) comme prévu par les livres anciens. Seydina Issa (as) n’arriva à Yoff qu’après 3 jours. Pendant ses 3 jours où tout le monde attendait le nouveau khalif le corps du défunt maître des Ahloulahi, reposait sur un lit aménagé dans sa chambre sans aucune forme de conservation mortuaire. Pourtant son corps devenait encore plus resplendissant et dégageait ce parfum naturel avec lequel il était né et qui se repandait à près d’un kilomètre à la ronde partout où il se trouvait. À rappeler que ce parfum naturel du saint-maitre (asws) était plus doux et meilleur que le Jicky de Guerlain selon ses contemporains.
Geej ga faf neex tàmbalee kër Maam Libaas yam JamalahiÑi di root ñi sangu ñi naan, ñetti fan duunan siraaFan ya geej am ndox mu neex mooy fan ya ruuxuk Maam LibaasNekkatul biir jëmmi Baay Laahi té kenn robul Seydina Limaamou
En ce jour, nous nous souvenons avec beaucoup de gratitude et de tristesse de notre maître, celui qui, grâce à la « kalimatu tawhiid » par laquelle il purifia nos cœurs, nous a sorti des ténèbres de l’obscurantisme et du « shirk » pour nous offrir à la fois l’amour et la foi indéfectible en Allah « Rabbul Anlamîn ».
Mahdiyu Lahi Mouhamadou Sanga soodaan woor na nu ni yaay yonnen…Mahdiyu Lahi Mouhamadou yaw la nu yaakaar fa nu jëm, yaay yonnen…
PS: Nous aurions aimé partager sa photo, mais malheureusement il n’en a jamais eu aucune malgré les nombreuses tentatives du colon !
Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Secrétaire Général de Vision 129.
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