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BAYE SEYDI THIAW LAHI SUR LES 364 HA OFFERTS A L'ETAT DU SENEGAL Baye Seydi Thiaw LAHI
Les prophètes du Pacte, les confirmateurs et leur confirmé, ont tous été suscités messagers en orient. Ils sont, entre autres, israélites ou ismaélites. Surtout israélites. Les israélites ont été suscités en Palestine et, l’ismaélite, dans le plateau du Hedjaz en terre d’Arabie.
Après leurs différentes missions successives les uns après les autres, à des époques différentes, ils ont tous disparu. Le retour de Moise n’est évoqué, de façon explicite, ni dans la tradition musulmane ni dans l’eschatologie chrétienne. Par contre, la Parousie du Christ est une attente, une espérance, musulmane et chrétienne. Dans la tradition musulmane, lors du retour, Jésus n’est pas attendu seul mais accompagné de l’Imam Mahdi. Dans l’eschatologie chrétienne Jésus désigne le Père.
On peut rappeler la rencontre hors du commun de la Transfiguration où Moise, avant la Passion, rend visite au Christ. On peut également citer celle tout aussi mystique entre le Messager et le Messie, au cours d’une circumambulation du Prophète autour de la Kaaba. Toutefois, il est hors de propos d’évoquer, avec sérieux, une quelconque aide de l’un à l’autre ou aux autres ou bien des uns à l’autre ou de l’un aux autres, ici ou là ; en tous les cas, pas telle que cela parait dans les termes du pacte des prophètes.
Au moment de la révélation coranique, notamment de ses passages traitant du pacte des prophètes, Moise, Jésus et Muhammad avaient été déjà suscités séparément, à des époques spécifiques antérieures de l’histoire.
Leurs relations différentes annoncées par le Pacte ne pouvaient donc qu’à venir, futures. Le retour de ces messagers, pour une rencontre, en devenait, dès lors, inéluctable. (Ibn Kathir L’interprétation du Coran, i P.487 paragraphe 2).
L’ignorance malencontreuse ou volontaire, du Pacte des prophètes ou de ses implications, nourrie de préjugés sans réels fondements coraniques, contre lesquels s’érige pourtant le Coran, entraine nombre d’ulémas à écarter toute idée d’un
second avènement du Messager. Envisager une telle éventualité serait même, pour certains d’entre eux, hérétique. Paradoxalement, ces doctes personnages attendent, tous, un retour jamais objectivement justifié du Messie, en récusant celui plus qu’indispensable du Messager ; ce que leur reprochait déjà, au lendemain du décès du Messager, Abdullah ibn Salam. Pourtant, contingent, ce retour reconnu du Messie est pendant à celui inéluctable, quoique méconnu, du Messager.
Le retour du Messager est évoqué dans le Coran, plus d’une fois. Certaines fois, il l’y est de manière sibylline, quelquefois; d’autre fois, le Livre aborde la question de cette seconde présence dans une expression parfaitement claire. Il y est notamment énoncé de manière littérale dans un verset ou le Livre, le lien du pacte, occupe une place toute particulière. Le passage en question dit : «Celui qui t’a prescrit le Coran te ramènera… » Le récit (XXVIII)
Même si les lieux et moments ne sont pas évoqués, le retour est clairement évoqué.
Les pratiques cultuelles évoquent également le second avènement du Messager, de manière suggestive. A ce propos, le pèlerinage musulman, à Arafat, est une mise en scène perpétuelle de l’avènement du Messager, promesse et attente des Juifs et Chrétiens, de sa disparition et de son retour. On comprend alors que dans l’identification du Messager, le Coran renvoie à la Thora et à l’Évangile. (VII, 157).
Dans la Bible, le Cadavre de l’Apocalypse constitue également une autre annonce, pittoresque, de ce retour.
Moise doit-il rencontrer Jésus avant de rencontrer le Messager de qui hérite le Christ, selon le Coran, ou après ? Évoquer une telle question, c’est toucher du doigt celle de la forme, le format, de ces inéluctables rencontres. En termes plus
clairs, ces différentes rencontres seraient-elles séparées ou associées, conjuguées ? Les unes consécutives aux autres ou concomitantes ? Quels liens entre le califat du Messie et la rencontre avec Moise ? A deux ou à trois ?
L’énoncé coranique des rencontres des deux israélites avec l’universel est marqué, dans son expression, par une commune injonction adressée au Messager : « Ne doute point » ; même si, entre les deux versets prophétiques, on peut remarquer une légère variation phonique, mise en évidence par l’observation des règles de la lecture psalmodiée (tajwid), et graphique. En effet, la lette n finale du verbe, présente dans l’injonction relative à la rencontre avec Moise, disparaît dans celle évoquant le califat du Messie. Le statut binaire du Messager, étoile devenu soleil, l’attente du califat. L’ensoleillement final d’occident, conséquence d’un premier oriental, avant le crépuscule, justifient l’inéluctable retour du Messager.
En l’an 570 du calendrier grégorien, à la Mecque, deux millénaires après Moise et plus d’un demi après Jésus, venait au monde un enfant au destin prodigieux et inédit. Orphelin d’un jeune bédouin du Hedjaz, Abdullah fils de Abdul
Muttaleb, Muhammad est né de la tribu arabe ismaélite, descendante d’Abraham par Qedar fils d’Ismaël, l’année de l’Éléphant. Cette année-là, Abraha entreprit de démolir la Kaaba et échoua dans sa belliqueuse entreprise. Une épidémie de peste décima les troupes du fougueux monarque agresseur zéménite.
En 609, l’orphelin se tenait sur ses trente-neuf années solaires, soit quarante lunaires. C’est cette époque que choisit Allah pour susciter Muhammad envoyé, exclusif auprès de la nation arabe qoraiche, durant trois ans l’étoile ismaélite.
Pierre oubliée des bâtisseurs de l’édifice abrahamique, le fils d’Abdullah était commis messager domestique, conformément à la demande agréée du patriarche. Le Coran atteste du caractère clanique de ce début de mission.
Après trois années de prêche domestique, en 612, Allah bouleversait l’étoile ismaélite en cet inédit astre universel, le Messager. Celui qui fut une étoile de la fin la nuit, le temps des roses, à l’échelle de l’histoire, devint, alors, l’incomparable astre du jour. De cette réalité, le Coran rend poétiquement compte : « Nous avons fait de la nuit et du jour deux signes, et Nous avons effacé le signe de la nuit, tandis que Nous avons rendu visible le signe du jour… » Le Voyage nocturne (XVII)
Le Coran cite avec pertinence la nuit avant le jour. Après la commission du péché des origines, lorsqu’ils furent bannis du Paradis et exilés sur terre, les pères de l’humanité vécurent dans deux nuits, l’une cosmique et l’autre religieuse. L’astre cosmique allait bientôt se lever, quelques heures plus tard, apportant à Adam et Ève la chaude et la réconfortante lumière du jour. La nuit de la religion, elle, demeurait. L’astre, dissipant entièrement ses ténèbres, restait attendu, promis. Ce n’était pas encore son heure, celle espéré du soleil de la religion.
Ahmad est ce soleil annoncé et attendu, espéré, pour apporter la pleine et apaisante lumière du jour, en dissipant les opaques ténèbres de la nuit de la religion. Mais, pour évincer la nuit, il faut d’abord la trouver, la rencontrer, la vivre, s’y situer, y exister. La nuit est distinctivement marquée. Le signe de la nuit, c’est l’étoile. Pas d’étoile de jour ! Tous les messagers ont été des étoiles dans la nuit de la religion ; jusqu’à Jésus, la dernière israélite de la nuit : l’étoile du petit matin. (Je suis l’étoile radieuse de matin)
Lorsqu’il fut suscité, Muhammad le fut au moment religieux de Jésus: le petit matin. Le messager fut, d’abord, comme Jésus une étoile du petit matin. Il le fut si bien que, comme Jésus, il ne prêcha comme tel, que pendant trois ans: le temps éphémère de l’étoile du petit matin, Israël Nation. La fin de la nuit de la religion est bi stellaire. De la disparition de cette
seconde fin de nuit de trois ans émergea le soleil, Ahmad, (je suis l’agrément de la prière d’Abraham) des centres de la demande d’Abraham.
Dans le verset 12 de la sourate Le Voyage nocturne (XVII), des commentateurs classiques ont compris du signe de la nuit la lune ; c’est une erreur. Si, à l’entame de chaque mois lunaire, le croissant parait la nuit du premier jour, après deux ou trois antérieures d’éclipse, notre satellite reste observable de jour comme de nuit les vingt-six jours suivants ; quelque fois, plus de jour que de nuit. Le signe astral absolument nocturne, c’est l’étoile, pas la lune !
Dans les vingt-trois ans de la mission orientale du Messager, il faut donc distinguer trois arabes qoraiches, stellaires et vingt universels, apatrides. Muhammad a deux statuts. Il a été messager domestique et, Mahdi, est devenu messager universel. Avant son bouleversement en un resplendissant soleil de midi, son ensoleillement, le Messager aura été, trois ans durant une étoile du petit matin.
Soixante-deux années après sa venue au monde, le 08 juin 632 disparaissait à Médine, de jour, en une pleine matinée d’été, le fils d’Abdullah, le messager de Dieu. Le soleil de la religion venait de disparaitre à l’est, alors que brillait au firmament l’avatar cosmique. Il eut une sédition. Abubekr, qui sera plus tard intronisé calife, était absent. De retour de son périple, il s’employa à mater la révolte qui avait éclatée, avant de s’occuper des funérailles du Messager. Âpre, la répression dura trois longs jours. Au bout du dernier, le corps du Messager était inhumé, trois nuits et demi après son décès. La prière funéraire fut observée individuellement sur la dépouille, conformément aux instructions antérieures de Muhammad ; nul n’en fut le directeur. Plus tard, beaucoup plus tard, plus d’un millénaire après la disparition du Messager, une délégation du Cap Vert, à l’extrême ouest du continent africain, se rendait au Fouta, dans la partie septentrionale du Sénégal. Composée de lébous, elle s’y rendait proposer pieusement son aide, son appui à un religieux d’une localité dénommée Ourou Madi ; elle proposait, cette délégation, son assistance en vue d’un jihad, une guerre sainte. Parmi les membres de la délégation figurait, un dénommé Alhassan Thiaw.
Après les avoir reçus et s’être entretenu avec eux, le religieux du Fouta congédia les membres de la délégation, en leur recommandant, quand ils auraient un garçon, de le baptiser du nom de l’Imam Mahdi. Il insista particulièrement sur le terme Imam. Le géniteur de l’Imam attendu, ajoutait-il, était parmi eux.
En 1845, plus de douze siècles après la naissance de Muhammad l’ismaélite, venait au monde, d’Alhassan un fils qu’il nomma l’Imam. Cette année-là, une des figures les plus illustres du jihad ouest africain au 19e siècle, Cheikh Omar Tall, achevait dans le Hedjaz, en terre d’Arabie, son ouvrage intitulé, en français, Les Lances. Dans ses écrits, l’homme du Fouta révèle avoir appris d’un certain Sidy Mohammad Al Gali, pendant que tous deux allaient de pérégrinations en pérégrinations, entre la Mecque et Médine, que le Mahdi était déjà de ce monde, vivant.
Des années après la visite au Fouta, en 1877, alors âgée de vingt-six ans, Fatima, l’épouse du fils annoncé d’Alhassan, l’Imam âgé lui-même de trente-deux ans, mit au monde un garçon. L’Imâm s’empressa d’aller présenter ses regrets et excuses à son parent et ami, Mandione Diène, à qui il avait fait, auparavant, la promesse honorable du nom de son premier garçon. Compris et excusé, il baptisa l’enfant de Fatima du nom de Issa Ruhu Allah (Jésus L’Esprit de Dieu). Fidèle, l’Imam consola son ami par une nouvelle promesse d’honorer la précédente non remplie dès le prochain garçon que le Seigneur lui accorderait. Un peu plus de cinq ans plus tard, Allah offrit au fils d’Alhassan l’occasion d’honorer cette seconde promesse.
Le deuxième garçon de l’Imam fut baptisé du nom de Mandione. Mandione fils de l’Imam est né l’année de la veille de l’Appel, en 1300 de l’hégire de Farma. Pourtant, plus tard, celui qui, par fidélité, avait noblement honoré son engagement vis à vis de son parent et ami surnommait bizarrement son deuxième garçon Amr. Plus étonnant encore, en 1887, trois ans après l’Appel, persécuté, le Mahdi prit les chemins de l’exil. Durant cet exode, c’est d’Amr qu’il sollicita la présence, malgré son très jeune âge. Il venait de passer trois jours à Malika, le refuge.
Écrit par: soodaan3
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