LA COMMUNAUTE EN DEUIL : Baye Dame Samb rappelé à Dieu

Mission réussie

C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons accueilli le rappel à Dieu de notre oncle et ami Oustaz Baye Dame Samba Lahi. Un grand pilier de la communauté Ahloulahi vient de s’affaisser à Yoff.

Il faisait partie de ce groupe de jeunes oustaz yoffois qui, dans les années 70, sont venus rencontrer le 3ème Khalif Baye Seydi Thiaw Lahi pour l’interroger sur Seydina Limamou Lahi (asws) et sa mission. Le Khalif les avait mis en relation avec son disciple, le Tafsir Ousmane Samb venu du Gandjol, pour répondre à toutes leurs questions. Toutefois, leur entretient avec le Tafsir ne dura que quelques minutes. À leur retour chez le Khalif, il leur demanda la raison de leur retour si précipité. L’un des jeunes sortit du groupe pour répondre : «Le vieux avec qui tu nous a mis en relation n’a fait que nous parler des miracles réalisés par Seydina Limamou Lahi (asws) alors que nous les connaissons mieux que lui dans la mesure où nos parents qui en étaient témoins nous l’ont déjà racontés. Et plusieurs fois nous avons été nous-mêmes témoins de ces faits prodigieux notamment les fois où l’eau de la mer de Yoff est devenue douce à la suite du rappel à Dieu des Khalifs Layènes ».

C’était Baye Dame Samba qui venait de parler ainsi. Baye Seydi Thiaw leur demanda alors de lui dire ce qu’ils voulaient réellement. Baye Dame répondit encore « Nous voulons que vous nous indiquiez des ouvrages qui permettront d’étayer la mission prophétique de ton grand-père». Là, le Khalif demanda qu’on lui apportât une feuille. Il prit un stylo et inscrivit une liste de quelques célèbres ouvrages sur la question du Mahdi. Parmi ces ouvrages il y avait : « Nûrul Absâr », « Machârihul Anwâr », « Kâchiful humma », « Fat hou Rabbânî, « Ar-Rimâh », etc. Il leur déclara : « il y a deux possibilités pour avoir une réponse à vos questions concernant mon grand-père : soit vous trouverez ce que vous recherchez dans ces ouvrages, soit Allah vous enverra un songe révélateur qui vous le confirmera ».

À leur retour, chacun de ces jeunes tomba sur des passages de ces ouvrages qui confirmaient certaines déclarations des « Layènes » concernant la mission prophétique de Seydina Limamou Lahi et celle de son fils Seydina Issa Rohoulahi (asws) comme l’avait prédit Baye Seydi Thiaw Lahi. Mais il restait toujours des zones d’ombre pour eux. Ainsi entre 1973 et 1975, les jeunes chercheurs se sont plongés dans l’étude approfondie de ces ouvrages et sont revenus plusieurs fois rencontrer le saint homme, toujours avec de nouvelles interrogations. À chaque fois qu’ils voyaient un nouvel élément, ils revenaient trouver Baye Seydi Thiaw Lahi pour échanger avec lui. Le Khalif les recevait toujours avec beaucoup de disponibilité en les traitant comme des notables malgré leur jeune âge (autour de 20 ans).

Un jeudi soir, ils revinrent le rencontrer pour la énième fois mais le trouvèrent dans un état indescriptible ; un « hâle » plus précisément. Ce soir-là, après les avoir écouté Baye Seydi Thiaw leur répondit sur un ton déterminé : « Si connaitre mon grand-père est la seule chose qui vous préoccupe, il viendra rendre visite à chacun de vous ce soir-même ! ».

Et donc ce soir-là, chacun d’eux vit en songe le prophète Mouhammad (asws) qui leur donna une confirmation de la mission de Seydina Limamou Lahi (asws). À la suite de cela, ils décidèrent tous qu’il était temps pour eux de faire allégeance à Seydina Limamou Lahi en allant tous ensemble demander le « wird » à son Khalif Baye Seydi Thiaw Lahi, le jeudi suivant.

Dès qu’il les aperçut, Baye Seydi Thiaw afficha un sourire qui montra qu’il était déjà au courant de tout. Il ne les reçus pas dans la cour principale ; mais les invita cette fois-ci à le rejoindre dans son salon. Il les laissa quand même lui donner la raison de leur visite. Ils lui firent part de leur volonté de prendre le wird des Ahloulahi. Baye Seydi Thiaw rentra dans sa chambre pour prendre les feuilles sur lesquelles était inscrit le wird Layène. À son retour il posa les feuilles à coté avant de se lever brusquement pour se diriger encore dans sa chambre.

Cette fois-ci en sortant il réalisa un grand miracle : le saint homme avait pris les traits physiques d’un arabe (tout clair) comme pour étayer les propos de son grand-père qui déclarait « Mouhammad ma wékhone démba moo nioulate fi si sowou jant ». D’un ton ferme, il leur demanda : « qui est Baytir Sène parmi vous ?». Le concerné se montra et Baye Seydi Thiaw l’informa : « Mon grand-père Seydina Limamou Lahi (asws) m’a chargé de t’élever au rang de Moukhaddam de la Communauté ». Oustaz Baytir avait à peine 20 ans. Il lui donna le wird et le chargea à son tour de le donner aux autres membres du groupe. Il leur fit savoir qu’ils faisaient partie des « perles de chapelet scintillantes dans les reins des dignitaires yoffois » dont parlait le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) au moment où il se livrait à ses concitoyens en 1887.

Par la suite, il les prit tous sous son aile protecteur comme ses propres enfants qu’il aida et protégea sur tous les plans. La plupart d’entre eux ont vécu toutes sortes de mauvais traitements de la part des leurs. Pourtant, cela ne fit que renforcer leur foi dans la mission prophétique de Seydina Limamou Lahi (asws). Baye Dame était armé d’un courage et d’une détermination sans commune mesure, qui firent qu’il ne recula jamais dans sa mission de faire connaître Seydina Limamou Lahi à la communauté Léboue. Cela le poussa à organiser avec un groupe d’amis la première soirée religieuse animée par des disciples Ahloulahi dans le quartier de Mbenguène à Yoff. Cela entraina une grande vague de contestation dans tout le village. Les dignitaires lébous s’opposant à la tenue d’un tel événement hors du quartier Layène. Cela ne freina pas Baye Dame et son groupe d’amis très engagés à faire découvrir la vérité sur Seydina Limamou.

À chaque fois qu’ils avaient quelques heurts avec les dignitaires du villages réfractaires à toute idée de voir l’expansion de la doctrine Ahloulahi au sein de la collectivité léboue, Baye Seydi Thiaw prenait leur défense devant tout le monde et leur apportait tout son soutien. En privé, il leur conseillait, néanmoins de ne pas affronter leurs parents respectifs. Car «Wayjur robinet barké la», leur disait-il dans sa grande sagesse. Leur immense sacrifice et leurs nombreux efforts ont motivé d’autres jeunes de leur génération nouvellement acquis à la doctrine du saint-maitre à organiser des chants religieux Layènes dans leurs quartiers respectifs. Et progressivement, des dizaines voire des centaines de yoffois ont commencé à embrasser la voie des Ahloulahi.

Aujourd’hui, ils ont réussi leur mission et Oustaz Baye Dame s’en va retrouver vers son père spirituel, son guide et oncle Baye Seydi Thiaw Lahi « Sangoup Jamono » qui, « Bi iznil Lâh », le fera enfin rencontrer, le saint-maitre « Yaakaari Jaam Ñi » Seydina Limamou Lahi (asws).

Pour ma part, il fut mon oncle, mais aussi mon ami qui ne passait jamais une seule semaine sans m’appeler au téléphone pour prendre de mes nouvelles. «Baa yagi muñ ? Muñal dina baax dé » me répétait-il toujours, sans oublier ses précieux conseils et prières. À chaque anniversaire du rappel à Dieu de mon grand-père Baye Seydi Thiaw, il faisait l’honneur de venir passer la journée avec moi. C’était l’occasion pour lui de nous narrer toutes sortes d’anecdotes sur le 3ème Khalif.

À chaque mois de ramadan, j’allais lui rendre visite chez lui à Mbenguene et il réunissait alors toute sa famille pour leur dire «Maam Alasaan mii sama jarbaat la waayé sama xarit la…Na ngeen mako jappal ».
Ni ku baax la woon
Ku dëggu
Ku amoon fit
Ku bëgg mbok
Ku bëgg njaboot
Ku ma bëggoon lool
Ku gëmoon Seydina Limamou Lahi.
Waayé tay inchâAllah di nga xamni gën ji toppa Adina ak Alaxira mooy Maam Baay Lahi (asws).

#UnePlumeAuServiceExclusifDuMAHDI