Résultat, plusieurs garçons issus de ces ménages formés sous son impulsion portent son nom. L’année suivante, il refit la même tournée commencée à Yoff, le 29 septembre 1985. Cambérène, Yembeul, Malika, Dakar, Bargny et Rufisque prirent le relai. La tournée prit fin à Thiaroye gare, le 8 Décembre 1985.
Notre reporter revient ici sur le sens de ces mariages collectifs.
Les mariages collectifs célébrés dans la communauté layène relève d’une pratique ancienne. «Seydina Limamou (PSL) avait exhorté ses «sahabas» (disciples) à donner leurs filles en mariage dès le jour de leur baptême», informe Atoumane Ngom, président du Groupe bâche, une structure qui a en charge l’organisation matérielle des cérémonies religieuses. «Les mariages sont un enseignement de la sunna et de la charia. Seydina Limamou Lahi (PSL) déclara avoir visité le paradis où il n’a pas trouvé de femmes célibataires», souligne l’historien, Seydina Laye Diop. C’était lors d’une conférence de presse animée par les membres de la Fédération des dahiras layènes. Il faut savoir que ces mariages collectifs sont célébrés dans les mêmes conditions que ceux des adultes. Une dot symbolique est donnée, à savoir dix mille francs, révèle Laye Seydina Diop qui souligne que c’est un imam qui les légalise. Il précise, en outre, qu’il n’est pas exclu de voir les couples «divorcer» si l’un d’entre eux en atteignant la majorité, est amoureux d’une autre personne. «La fille pourrait porter son choix sur un autre homme. Et vice-versa. Qu’est qui va se passer ? Le mariage qui a été scellé le jour de son baptême va être rompu au profit du choix qui vient d’être décidé», tient à préciser Seydina Laye Diop dans les colonnes du journal Le Quotidien dans sa livraison du 03 décembre 2013.
Tenus à Yoff le jour de la Ziarra organisé annuellement pour rendre hommage au Khalif Chérif Abdoulahi Thiaw Lahi, les mariages collectifs sont aussi organisés dans les autres localités layènes à des dates différentes de celles regroupant la communauté à Yoff. Les détracteurs de cette pratique parlent de «mariage précoce». «C’est un slogan importé», freine-t-il, dépité. «L’exemple des layènes est à imiter», insiste Seydina Diop qui vante les bienfaits de ces mariages qui permettent de lutter contre les viols et les péchés relatifs aux relations extraconjugales.
Il faut rappeler que 120 unions ont été scellées en 2012. Célébrés selon la charia et la sunna, les mariages collectifs procèdent d’un combat contre le libertinage, selon notre interlocuteur. Ils constituent une pratique obligatoire chez la communauté layène. Et sont organisés dans toutes les localités de la communauté. «La fille grandira avec dans l’esprit qu’elle est déjà donnée en mariage à quelqu’un qui est tenu de l’entretenir», admet Atoumane Ngom qui informe que la commission en charge des mariages collectifs contribue à jouer aux facilitateurs. «On s’entretient avec les intéressés c’est-à-dire les couples. Après l’aval de leurs parents, ces mariages sont scellés. Nous participons à franchir les obstacles empêchant le mariage», argumente-t-il. C’est Baye Lahi aleyhis salam qui avait instauré ces mariages collectifs. «Seydina Limamou aleyhis salam a été le premier à organiser ces mariages collectifs. C’est lui qui a montré la voie. Mame Seydi l’a perpétué. Tous ces successeurs, Seydina Issa, son premier Khalif, de Baye Rane à Serigne Ablaye, tous ont perpétué l’œuvre», admet le président du Groupe bâche.
Ainsi, cent dix-huit (118) mariages ont été scellés à la mosquée de Yoff à l’occasion de la Ziarra générale au Khalif Elhadji Abdoulahi Thiaw Lahi organisée le 07 décembre 2013. En 2012, on était à cent-vingt (120) soit deux (2) mariages de plus qu’en 2013.
Ces cérémonies de mariages collectifs qui sont une recommandation de Seydina Limamou (PSL), permettent d’éviter la dépravation des mœurs et les grossesses hors mariage. Ainsi, la coordination de cet événement est assurée par la Fédération des dahiras layènes du Sénégal. Une tradition vieille de plusieurs années qui, par ailleurs, est un programme que tout Khalif exécute. En plus de lutter contre les libertinages, ces unions visent à donner la chance «aux jeunes sans ressources de pouvoir fonder un foyer et de lutter également contre les velléités d’exclusion sociale à travers les castes, conformément à l’enseignement du Mahdi».
Ousseynou GAYE
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