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«L’HISTOIRE DES LAYENES» ”1839 – 1949″ : LES DONS D’AL MUNTAZAR

today6 février 2023 28 5

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Les dons d’Al Muntazar

[…..] Parmi ses miracles, il avait le don de guérir les malades et les possédés par une simple apposition de sa main, ou en leur soufflant dessus, ou en leur jetant une poignée de sable.  Suite à l’un de ses actes, l’individu tombait raide mort et restait dans cet état pour le temps voulu par Limamou. Quand il le réveillait en le touchant par son boubou ou manteau, celui-ci commence à raconter des histoires anciennes qu’il n’est pas censé connaitre, de réciter le Coran fut-il illettré, ou de raconter des hadiths du Prophète(psl). Ceci continuait jusqu’à ce qu’il lui demande d’arrêter. L’individu oublie de suite tout ce qu’il aura dit dans cet état d’extase.

Dès que son appel fut connu de tous, des hommes et des djinns au service de Satan venaient à lui pour anéantir son œuvre. Un jour, des disciples de Limamou, habitant Ségueul, décidèrent de venir lui rendre visite. Ils furent accompagnés par leur guide religieux (mukhadam) Cheikh Momar Diagne. Ils rencontrèrent en chemin un homme de grande taille habillé tout en blanc, appartenant à une ethnie différente de celle des wolofs. Il leur dit : Je voudrais me rendre auprès de votre guide religieux, car je crois en lui. Les disciples crurent qu’il était un homme vertueux alors qu’il n’était autre qu’un personnage satanique. Ils pénétrèrent avec lui chez Seydina Limamou, le soir après le crépuscule, et échangèrent des salutations. Seydina Limamou déclara alors secrètement à quelques-uns des disciples : « Que personne ne s’approche de cet individu, celui qui s’approche de lui perdra sa foi et s’éloignera de ma religion ».

Les disciples, après avoir pris leur bain, se rassemblèrent et se mirent à chanter les louanges de Dieu. Le diabolique individu se joignit à eux et fit semblant de chanter lui aussi. Lorsque Seydina Limamou sortit et marcha vers le cercle des chanteurs, il se dirigea droit vers l’individu, posa sa sainte main sur sa tête et lui dit : Qui es-tu ? Et qui t’a introduit chez moi ? L’individu versa de chaudes larmes et répondit : Je m’appelle Sagnakhe, je suis un habitant de Ndoute (40). Ce dernier est le nom d’un village qui était à l’époque habité par des gens qui depuis fort longtemps avaient pour coutumes : la pratique de l’idolâtrie, l’usage des boissons enivrantes…Seydina Limamou lui dit alors : lève-toi et va-t’en. Il s’en alla, mais mourut peu de temps après.

Un jour, lui et ses compagnons ont fait la prière du matin à Kem Médine. Après la prière, il adressa des reproches à l’un des disciples, du nom d’Ali Yakh, qui avait commis un acte qu’il jugea répréhensible (il s’était querellé avec un disciple). Ali Yakh, offusqué par les reproches sortit ses bagages pour aller rejoindre ses parents qui ne croyaient pas en Limamou.

Celui-ci déclara aux autres disciples : « Si Ali Yakh bouge de l’endroit où il se trouve, sachez que je ne suis pas le vrai Imam de Dieu ». Ali Yakh resta planté au même endroit avec ses bagages sur la tête, de l’aube au lever du soleil. Il ne bougea pas jusqu’après la prière de l’après-midi. Il resta là jusqu’au soir, et tard dans la nuit. Lorsque tout le monde fut couché, Seydina Limamou (psl) vint à lui et le fit se coucher. Le lendemain matin, Ali Yakh alla lui exprimer son repentir et lui présenter ses excuses.

Notes


(40) Voir l’intégrité de l’histoire dans le livre Buchral Muhibbine de Cheikh Mokhtar Lo, un compagnon des premières heures.

Écrit par: soodaan3

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