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LIEU D’APPARITION DU MAHDI (Asl) : DAKAR, LE REFUGE

today6 février 2023 167 1

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Dakar, le refuge

Dakar, aujourd’hui capitale du Sénégal vers lequel, affluent de toutes parts des foules de tous horizons, était autrefois un petit village lébou perdu et « inconnu dans l’histoire du monde ». Et pourtant il fut, miraculeusement, cité nommément dans un hadith du Prophète (Psl) rapporté par Seydinâ ‘Aliyyou (Rta) dans des recueils de hadiths chiites. Dakar n’existait alors ni de nom ni comme centre d’habitation connu !

Revisitons d’abord brièvement l’histoire de Dakar pour mieux nous rendre de son évolution spectaculaire qui était tracée par Dieu pour accueillir le message de Seydinâ Limâmou LAHI (Asl).

Héritière d’un point d’escale beaucoup plus ancien (Gorée), Dakar est née en 1840 de l’exode des commerçants Goréens qui vinrent y établir leurs entrepôts. [2] L’île était devenue très étroite. Cette naissance officieuse ne permet pas une véritable croissance. Il faudra attendre celle officielle, en 1857 avec Pinet Laprade pour son apogée.

Le mot Dakar, écrit autrefois Dacar, Daccar ou Daccard dans les archives des colons français, a 2 origines, selon bon nombre de chercheurs :
Daqqaar ou tamarinier (tamarindus indica) en référence à ce grand arbre sous lequel on se reposait et débattait des problèmes de la cité.
Dëk raw en Wolof qui signifie : « qui y habite est sauvé » comme mentionné plus haut. Tous ceux qui étaient chassés ou bannis par leur peuple venaient s’y refugier et étaient protégés par les Lébous, en vertu d’un pacte conclu avec leurs ancêtres et leurs rabs. Ce pacte fut appliqué dans de nombreux cas dont deux qui méritent attention : quand Serigne Touba (Rta) fut arrêté et transféré par les autorités coloniales à Dakar et quand des missionnaires français, hôtes des Lébous furent faits prisonniers par le Damel de l’époque.

Dans le premier cas, on ne peut parler de réfugié mais plutôt de prisonnier transféré, la tradition conservée par les populations autochtones de Dakar nous apprend que : « Les dignitaires lébu informés de l’affaire, s’en désolèrent et dépêchèrent auprès du Gouverneur une délégation conduite par Ibra Bineta Guéye, leur porte-parole auprès de l’autorité coloniale. Il lui tint à peu près les propos suivants : « Nous avons appris que vous retenez en détention Serigne Touba, Cheikh Ahmadou Bamba. Nous ne venons pas discuter avec vous des raisons de sa détention. Nous voulons seulement que vous respectiez la réputation de terre d’accueil et d’hospitalité de notre terroir. Alors, permettez au Marabout de venir loger chez nous et de jouir de notre hospitalité jusqu’au moment où vous aurez besoin de lui. Nous nous portons garants de sa sécurité.» Le Gouverneur, en homme avisé, accéda à la requête des Lébu. » [3]

Dans le second cas, voici la lettre de Serigne Ndakaaru Elimane Diol au Damel du Kayoor, Maissa Tenda, qui date du 18 Mai 1847 qui réclame la libération de deux missionnaires français, basés au Cap Vert, qui s’étaient rendu au Kayoor pour y prêcher la foi chrétienne.

« Merci à DIEU qui nous a donné la plume pour écrire, et la sagesse pour parler. À présent, moi le Serigne Ndakarou Elimane Diol, je dis au Damel Meissa Teinde les mots qui suivent : « En arrêtant les deux missionnaires sur tes terres, tu as fait tort, non au Gouverneur de Saint Louis, ni au Roi de France, mais à moi Elimane, parce qu’ils habitent dans mon territoire. Les Missionnaires disent la vérité. Si tu veux la recevoir, c’est bien, sinon renvoie-les tout de suite. Je suis la même religion que toi, mais je n’ai pas fait emprisonner les missionnaires. Je les ai laissés libres. Si les maures qui demeurent au Cayor venaient à Dakar, serais-tu content si je les faisais arrêter et tuer ? Si tu gardes un seul mouchoir des missionnaires, je suis décidé à te faire la guerre pendant trente ans. Mamadou Mbengue, Souleymane, Diaraf Birago et Matar Sylla partagent mon point de vue. Nous sommes tes alliés. Mais si tu fais tort aux Missionnaires, nous devenons tes ennemis. Paix, vie et liberté à qui fait le bien. » [4]

Quelle loyauté, quelle ouverture de cœur et de tolérance dans la libre pratique religieuse ! Il y’a déjà si longtemps.
Et même les colons français voudront de ce Cap vert comme d’un refuge et écrivent : « Le Cap Vert se trouve sur la route des Indes orientales et de l’Amérique méridionale ; c’est le seul point maritime que la France possède sur les 2 000 lieues de côte comprise entre le détroit de Gibraltar et le cap de Bonne-Espérance. Elle a donc un grand intérêt à l’occuper solidement pour servir de point de refuge en temps de guerre à sa marine marchande et de point de ravitaillement pour ses escadres. » [5]

MOUHAMMAD LAH (BAYE DIOP)

[1] https://www.ansichtskartenversand.com/ak/93-carte-postale-ancienne
[2] Charles Morazé. Dakar, Annales de Géographie, T. XLV, 1936, pp. 607-631.
[3]Abdou Khadre Gaye, Écrivain, Président de l’Emad Mail : https://www.leral.net/Le-couple-qui-a-accueilli-Serigne-Touba-a-Dakar-en-1895_a133839.html.
[4] https://web.facebook.com/emad.penc/photos.
[5] Claude Faure, Histoire de la Presqu’île du Cap Vert et des Origines de Dakar, p. 142, 143.

Écrit par: soodaan3

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