Au vu de tout ce parcours, je peux dire, sans risque de me tromper, que tout en grandissant pratiquement seul, Mame Samba Lahi est resté dans le droit chemin.
A Dakar, il a bénéficié de l’hospitalité Léboue et a fondé une grande famille avec ses deux épouses Sokhna Codou Sène et Sokhna Absa Souaré qui est ma grand-mère maternelle. Il a également éduqué sa famille dans le respect des prescriptions divines mais surtout dans la croyance en la mission de Seydina Limamou Lahi (PSL).
Nous n’avons pas vécu avec lui dans une même concession. Cependant, il nous rendait quand même visite à la Cité Police où nous habitions. A l’époque, nous entendions sa voix entonnant un zikrullah dès le stade Assane Diouf. Nous descendions les marches en criant « grand-père est arrivé, grand-père est arrivé ». Ce zikr constant qu’il entonnait était sa marque de fabrique. Il nous disait toujours que celui qui fait du zikr n’a vraiment pas le temps de dire de mauvaises choses ou d’avoir un comportement inadéquat. Il passait donc tout son temps à faire du zikr. D’ailleurs, durant les chants religieux organisés à l’époque, il passait toute la nuit debout à se balancer au rythme du zikrullah. Son arrière-petit-fils Baye Samba Lahi qui habite Alwar et qui est chanteur religieux a hérité de lui ce comportement.
Sur un autre plan, grâce aux relations qu’il a tissées avec la dame qui l’avait recueilli sont nés des liens avec sa famille. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons des cousins et cousines par alliance qui sont peulh. Nous nous rendons visite et participons ensemble à des activités familiales.
C’est dire donc que Mame Samba Lahi est une satisfaction, une fierté pour toute la famille.»
Sélou Laye BA