OPTIQUE SUR AL MUNTAZAR : LA PROBLEMATIQUE DU DEVELOPPEMENT DE IBRZAHIMA ABOU SAMB

Notes de lecture

S’il y a véritablement un livre qui explique et confirme la prophétie de Seydina Limamou (psl) dans ses multiples dimensions, c’est bien ce dernier ouvrage de Ibrahima Abou Samb édité par Les Editions La Comète.

En effet, la plupart des ouvrages hagiographiques publiés dans la communauté Ahlou Lahi insistent du point de vue diachronique sur la vie du Saint Maître, les péripéties de l’Appel. Mais Abou a choisi un autre angle d’attaque ; analyser la portée économique, sociale et morale des enseignements de Seydina Limamou (psl). Pour cela, il va s’appuyer sur une documentation solide, incontestable car il le précise sans l’ouvrage : « Le Mahdi est le « porteur de la solution et des solutions ». D’ailleurs le préfacier Momat Sarr (Président de Nurul Mahdi) ira dans ce sens : « Ce livre d’une portée intellectuelle indéniable nous permet de réfléchir sur la richesse des enseignements de Seydina Limamou Lahi (PSL) et sur les possibilités qu’offre un tel enseignement. »

En effet, la problématique du développement est centrale dans l’ouvrage car la prophétie est indéniablement liée à un projet de société, à des consciences à façonner pour l’épanouissement de l’homme : « La conception du Mahdi sur le développement n’est pas personnelle. En tant que messager, il a adopté celle de l’islam consistant à ramener cette notion au concept de salut ou de bonheur. En effet, le développement n’est pas une fin en soi. Il n’aura de raison d’être que s’il permet l’épanouissement de l’homme », dit l’auteur. C’est pourquoi il analyse fort profondément l’originalité de ce combat à trois niveaux : le front personnel, le front sociétal, le front économique.

Dans cet exercice exaltant et passionnant, Abou bouscule toutes les théories sur le développement personnel, terme galvaudé partout et souvent le contour n’est pas unanimement cerné. Le maître-mot du développement personnel c’est « la confiance en soi et celui proposé par le Mahdi repose sur trois piliers : une reproduction sociale positive, un positivisme psychologique, une culture du détachement. Et Abou d’affirmer : « Une seule arme nous est fournie « la ilaha ilallah », avec toute la symbolique qu’elle renferme. Nous avons un ennemi principal qui est notre égo et un autre accessoire qui est Satan ». Il tente de donner une explication aux prescriptions religieuses que le Saint Maître imposait à ses disciples en ces termes : « Tout ce que je vous recommande en termes d’acte d’adoration ou de bonnes paroles, je le fais mieux que vous et vous ne m’y égalerez jamais… si vous voyez un autre Mahdi qui interdit le mal plus que moi et prescrit le bien plus que moi, laissez-moi et suivez-le. Par contre, si vous ne le voyez pas suivez-moi et ayez conviction que je suis le vrai ».

Pour l’auteur, cette déclaration est un prétexte pour montrer que Seydina Limamou (psl) est le meilleur coach en développement personnel. A cela s’ajoute la guerre contre soi-même. « Ce jihad appelé al jihadul kabiir (la grande guerre) que certains qualifient même de jihadul akbar (la plus grande), en utilisant le superlatif, est la méthode utilisée par Seydina Limamou Mahdi (psl) pour construire l’homme idéal, le citoyen du monde, l’homme paisible et harmonieux qui ne sèmera jamais la zizanie et ne versera jamais le sang. » dixit l’auteur. Donc une vie saine sans excès, sans nuisance sans médisance, calomnie et le rejet de l’usage du tabac. Ce qui conduit inexorablement à un développement économique certain, à la construction d’une société propice, où « cette graine de développement pourra germer, grandir et fleurir sans obstacle aucun ; un monde où la colombe pourra s’envoler et s’imposer sans subir la désillusion de l’albatros. ». Le soubassement c’est « l’abandon des noms patronymiques qui symbolisaient des inégalités et classes sociales hissant des cloisons infranchissables que l’islam authentique ne reconnait pas. »

A cela s’ajoute d’autres valeurs enseignées comme la parité, le culte de la paix, la tolérance, gage de consolidation de la paix comme le dit le Saint Maître : « « si quelqu’un vous rattrape et rompt votre chapelet, ramassez les perles et continuez votre chemin ; s’il fait obstruction à ce ramassage, laissez-le avec les perles et continuez votre chemin ».

Enfin, sur le plan économique, avec l’échec ou la remise en cause de toutes les théories de développement, le Saint Maître enseigne l’enrichissement licite : « Ne mangez que ce qui est licite, ne buvez que ce qui est licite, ne vous habillez qu’avec ce qui est licite, ne conduisez que ce qui est licite ». Mais ce qui assure l’équilibre social c’est la solidarité financière par l’instauration de la zakat sur tous les revenus.

En réalité, en tant que messager de Dieu, l’avantage que le Mahdi Seydina Limamou (psl) a sur le monde, c’est qu’il reçoit les ordres de son Seigneur par le biais de la révélation. Par conséquent, comme le souligne Abou, il est en avance sur son époque.

En définitive, cet ouvrage est d’une richesse intellectuelle incontestable, d’une orientation didactique remarquable et qui doit occuper une place de choix dans la littérature sur le Mahdi. Abou a ouvert des brèches, des pistes de réflexion qui pourraient être des sujets de thèse de doctorat. Et comme le souligne Momat Sarr : « Avec une telle disponibilité et une telle générosité dans le partage de ses idées, Ibrahima Abou Samb mène décidément un noble combat et ce combat mérite d’être vécu. »

Pr Baytir Kâ, Président de la Commission Scientifique de Nurul Mahdi

Responsable de la Maison d’Edition La COMETE