LES COMPAGNONS

PORTRAIT MOMAR BINETA SAMB : Le premier à croire en la mission de l’Imam Al-Mahdi (psl)

today26 février 2023 556 1 1 3

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Premier compagnon de Seydina Limamou Lahi (PSL)

Momar Bineta Samb est le premier compagnon de Seydina Limamoul Mahdi (PSL). Fidèle parmi les fidèles, l’ami du grand frère a été presque membre de la famille de l’Imam. Son petit-fils, Seydina Issa Samb, nous présente cette figure dont le Mahdi disait qu’il lui rappelait Omar Boun Khattab.

Par Seydina Issa Samb

C’est vers 1840/1841 que l’on situe l’année de naissance à Yoff de Momar Bineta Samb premier compagnon de Seydina Limamou Lahi. Comme l’a indiqué Baye Abdoulaye Sylla dans un célèbre poème, Momar Bineta fût le premier parmi les hommes à répondre à l’appel du Mahdi comme l’a été la mère de Seydina Issa Rouhou Lahi en ce qui concerne les femmes. Un bref rappel historique permet de mieux appréhender les origines et la personnalité de ce compagnon des premières heures.

Les témoignages et faits relatés dans le présent texte ont été rapportés par  des personnes qui ont connu ce « sahaba » ou  compagnon en étant ses contemporains ou descendants directs. Mais ces faits ne sont pas exhaustifs et ne retracent qu’une partie de la vie de ce sahaba.

Momar Bineta reste de nos jours pas suffisamment connu malgré le rôle primordial qu’il joua auprès de Seydina Limamou. Ceci peut s’expliquer par l’attitude de renoncement au monde qu’il avait adoptée dès l’apparition du Mahdi et son souci de remplir au mieux sa fonction de « sahaba » dont on dit que le grade dépasse de loin celui du « waliyou ».

Malick Samb muezzin de la mosquée du quartier Layène

Jusqu’à l’appel de Seydina Limamou en 1883, Momar Bineta habitait le quartier Ndeungagne de Yoff fondé par son aïeul Malick Samb. Il était le fils de Mbaye Mou Ngaté Samb et de Bineta Ndour et était de par son père petit-fils direct du Diaraf Bathioye Samb et de par sa mère petit-fils du Saltigué Madiallou Diouf.

L’histoire de Yoff retient parmi les héros du village les noms de Bathioye Samb et du Saltigué Madiallou Diouf qui avaient  conduit en 1748 les troupes de Yoff à la victoire face à celles plus nombreuses et mieux équipées du Damel du Cayor venues envahir le village.

Momar Bineta hérita de cette tradition de bravoure ce qui lui sera fort utile comme on le verra plus loin. Jusqu’à l’âge de 42/43 ans, il menait une vie tranquille  dans son quartier où il exerçait, comme les gens de son époque, les métiers de pêcheur et d’agriculteur. Il était décrit comme quelqu’un de forte corpulence et qui s’imposait par sa grande taille.

Il avait comme ami d’enfance Birame Thiour Thiaw frère ainé de Seydina Limamou ce qui fit de lui un proche de la famille du futur Mahdi. Ses liens avec cette famille étaient, à la fois, forts et sincères et il considérait déjà  son cadet Limamou Thiaw comme son propre frère. Il découvrit vite chez ce dernier les traits d’un être exceptionnel et les signes annonciateurs de la mission divine dont il sera chargé quelques années plus tard.

On raconte que Birame Thiour lui parlait souvent de ce jeune frère prodigieux et hors du commun que des êtres surnaturels venaient souvent rendre visite la nuit dans leur propre chambre. Il lui demandait de lui apporter assistance quand ce qui est en lui sera révélé à la face du monde et qu’il s’en suivra immanquablement incrédulité et hostilité des habitants du village.

La volonté divine s’accomplit chez Birame Thiour qui mourut avant l’appel de Seydina Limamou et Momar Bineta garda intacte cette amitié qu’il nouera désormais avec Limamou. Les belles qualités humaines dont était doté Limamou et les prodiges de toutes sortes qu’il réalisait étaient particulièrement connus de ses proches dont Momar Bineta et un autre compagnon et ami dénommé Thierno Sarr Thiome.

Quand l’heure de l’Appel sonna et que Seydina Limamou se proclama le Mahdi attendu, la surprise fut grande chez les habitants de Yoff mais pas chez ces deux amis de toujours qui n’hésitèrent pas un seul instant à croire à sa mission. Il se dit que ces deux personnalités amies et beaux-frères (leurs deux épouses étant des sœurs) avaient été, par la grâce de Dieu, témoins privilégiés d‘un évènement qui sortait de l’ordinaire et au cours duquel ils voyaient Seydina Limamou escorté et conduit vers la plage par deux êtres inconnus dans le village. Ils s’en inquiétèrent et suivirent leurs pas pour constater et apprendre que les deux étrangers étaient venus annoncer à Seydina Limamou que l’heure de l’appel avait sonné. Il sera confirmé par la suite que ces deux « plénipotentiaires » étaient en réalité des anges.

Mbaye Samb, fils de Momar Bineta SAMB, ancien délégué du quartier Layène décédé en 1982

Momar Bineta répondit immédiatement à l’appel suivi quelques temps après par Thierno Sarr retenu un moment par ses parents qui voulaient l’empêcher de rejoindre ses deux amis considérés alors comme atteints de folie. « Limamou dou dof nga dof and ak mome » ou « on te laisse pas suivre Limamou dans sa folie », lui aurait-on dit.

Momar Bineta renonça à la quasi-totalité de ses biens (terres et autres) et choisit d’être un simple fidèle au service exclusif du Mahdi qui venait d’apparaitre et dont il était profondément convaincu de la véracité de la mission. Il quitta ainsi son quartier pour venir s’installer désormais avec sa famille auprès du saint maître dans le quartier de Ngaparou.

L’appel fut lancé dans un contexte particulièrement hostile marqué par des invectives, railleries et moqueries de toutes sortes ainsi que par des tentatives d’agression comme cela a toujours été le cas lors de l’avènement des envoyés de Dieu. Mais la présence auprès de Seydina Limamou d’un yoffois de souche comme Momar Bineta, fort et respecté, dissuadait tous ceux qui, animés de sentiments de méchanceté et de jalousie, voulaient s’en prendre à l’élu de Dieu.

Dans les moments difficiles qui suivirent  les premières heures de l’appel, Il accompagnait le Mahdi partout et assurait la garde devant sa chambre.

L’un des tous premiers miracles accomplis par Seydina Limamou se réalisa avec lui lors d’une mission qu’il lui chargea d’accomplir à Dakar. Ce jour- là, Momar Bineta quitta Yoff tôt le matin et, chemin faisant, il tomba évanoui sous le poids de la couverture de Seydina Limamou qu’il avait confondue avec la sienne. Les habitants de Yoff en partance pour Dakar qui l’avaient trouvé dans cette position inconfortable essayèrent en vain de le soulever et ne parvinrent guère à le faire du fait de l’étonnante lourdeur de la couverture. Seydina Limamou en fut informé et se rendit sur place pour soulever la couverture et faire reprendre connaissance à son ami et fidèle talibé.

Momar Bineta fit partie du petit groupe qui accompagna Seydina Limamou  dans son expédition vers la plage pour faire reculer la mer qui envahissait souvent la concession de ses proches. On raconte que c’est à lui que le saint maitre chargea de planter les piquets devant indiquer les limites que l’océan ne devait plus jamais franchir.

Quand l’hostilité des autorités coloniales de l’époque commençait à se manifester et que Seydina Limamou reçut l’ordre divin de quitter sa terre de Yoff, il choisit Momar Bineta comme devant faire partie de ses compagnons d’exil.

Sorti du village et arrivé à l’emplacement actuel de son mausolée, Seydina Limamou se ravisa et ordonna à Momar Bineta de retourner sur ses pas et lui confia la garde de sa famille.

Seydina Limamou déclara alors que la présence sur place de Momar Bineta contribuera à rassurer les fidèles quant à son retour prochain à Yoff. Sa proximité avec la famille de Seydina Limamou était si forte que certains enfants du saint maître comme Seydina Ababacar et sa sœur Sokhna Oumy auraient passé une partie de leur enfance sous son toit. Un autre signe de proximité se trouve dans le fait qu’une de ses filles du nom de Mame Kheury Samb avait comme marraine la sœur cadette de Seydina Limamou.

Durant les 26 années de la mission de Seydina Limamou, Momar Bineta vécut à coté du saint maître, partageant avec lui les peines et tracas inhérents à sa mission. On raconte que Seydina Limamou disait souvent à propos de ce fidèle compagnon qu’il lui rappelait à bien des égards Oumar Ibn Khatab. En plus de son beau-frère Thierno Sarr Thiome, Momar Bineta avait noué des relations amicales très profondes avec deux autres sahabas en l’occurrence Samba Ciss de Rufisque, grand-père du 3ème Khalif Seydina Issa Ibn Seydina Mandione, ainsi que Mar Dramé de Ouakam.

Seydina Limamou termina sa mission en 1909 et Momar Bineta lui survécut  cinq années durant pour quitter ce bas monde en 1914 lors de l’épidémie de peste qui emporta bon nombre de compagnons du Mahdi.

On raconte quelques temps après la disparition du saint maître, ce dernier lui apparût en rêve et lui indiqua qu’il devait le rejoindre n’eût été la jeune progéniture qu’il avait en charge. En contrepartie, Il lui recommanda un certain nombre d’aumônes à faire chaque année.

Sa mort qui interviendra cinq années plus tard montra son degré de sacrifice et du peu cas qu’il se faisait de ce bas monde. En effet, il brava le caractère dangereux et contagieux de l’épidémie de peste qui sévissait alors en se portant volontaire pour assurer la toilette mortuaire d’un fidèle qui venait d’être terrassé par cette maladie. Il en fut immédiatement contaminé et mourût à son tour. Il fût enterré au cimetière de Ngaparou à côté de son ami Tafsir Ndické Wade, des proches et des premiers compagnons de Seydina Limamou. Momar Bineta laissa derrière lui deux épouses, Ndèye Mory Guèye et Fatoumata Dia ainsi que 12 enfants dont 9 garçons et 3 filles.

Parmi ses enfants on peut citer l’aîné Ousmane Samb qui décéda au début des années 20, Libasse Samb mort dans les années 30 et dont on dit qu’il donna à Seydina Limamou ses sandales en remplacement de ses bottes lors de sa marche difficile vers Diamalaye pour accomplir sa dernière prière de Korité en 1909.

Il y a aussi Malick Samb muezzin de la mosquée du quartier Layène et rappelé à Dieu au début des années 60 ainsi que Mame Mbaye Samb ancien délégué du quartier Layène décédé en 1982.

Seydina Issa SAMBE

Écrit par: soodaan3

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