Le jeune dignitaire religieux layène invite politiques et citoyens à plus de pratiques vertueuses pour assainir un espace politique de plus en plus gangréné par des pratiques corrosives
Quelle meilleure tribune pour un guide religieux que son minbar ? L’imam Mame Libasse Lahi n’a pas dérogé à sa règle des prêches véridiques. Et dans ce contexte préélectoral, c’est l’éthique citoyenne qu’il va convoquer pour que les règles du jeu démocratiques ne soient pas faussées. «N’acceptez pas qu’on achète votre vote. Qui que soit la personne qui vous propose d’acheter votre carte refusez?! C’est une corruption et Dieu n’aime ni les corrupteurs ni les corrompus. Ne le faites pas pour 5000, 10?000 ou un milliard de F CFA », a déclaré l’imam du haut de son minbar. Une exhortation qui rentrait dans le cadre du sermon de la prière de l’Aïd-el-fitr marquant la fin du ramadan, le lundi 26 juin 2017 à la place Diamalaye de Yoff.
Dans ce contexte où cette pratique frauduleuse est courante, L’imam s’est adressé aux citoyens-électeurs et aux figures de la classe politique, les invitant à plus de vertu. «?La corruption par l’achat de cartes n’y pensez même pas car cela fait pas partie de l’argent illicite. Le fait est plus grave même si cet argent provient du trésor public. L’accepter revient à se porter en faux contre les recommandations divines et es enseignements du Prophète (Psl). Ce sont des principes que nous défendons n’en déplaise à certains. Nous n’allons pas les occulter parce que certains pourraient s’en trouver offusqués. Maintenant que chacun assume ses responsabilités?», poursuit-il. Le sermon, qui portait plus généralement sur la consommation de biens licites, a aussi abordé la responsabilité.
Aussi, Mame Libasse Lahi a plaidé pour que les hommes qu’il faut, soient aux places qu’il faut. «?Pour assumer une mission de service public, il faut être méritant, connaisseur du travailleur, apte à le faire et être digne de confiance. Ne savez-vous pas que tous ces honneurs auxquels nous concourrons ne seront que problèmes pour les impétrants le jour du jugement dernier. Gardez-vous donc des choix partisans dans l’attribution des rôles. Si quelqu’un vous a combattu politiquement et qu’il mérite le poste, donnez-le-lui?», a-t-il conseillé. Envers les fonctionnaires, haut-fonctionnaires et différents administrateurs publics, l’imam a également fait savoir que «?tous ceux qui encaissent des commissions ou extras pour un travail pour lequel ils sont déjà payés sont des voleurs?», conclut-il
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