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SEYDINA ABABACAR LAHI : L’énième hommage

today8 janvier 2024 80 4

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Un énième hommage à « BÂBUL ‘ULÛM »

Le dimanche 7 janvier 2024, la communauté Ahloulahi, à sa tête le Khalif Général Seydina Mouhamadou Makhtar Lahi ibn Seydina Mandione Lahi, a commémoré l’anniversaire du rappel à Dieu de Seydina Ababacar Lahi ibn Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (saws).

En effet, ce fut au 25ème jour du mois « Maamu Koor » ou Jumâdath-thânî de l’an 1386 (10 octobre 1966), dans la plage horaire 12h-13h que le célèbre fils du saint-maitre maître et vice Khalif des Ahloulahi s’éteignit à Yoff. L’annonce de son rappel à Dieu installa la détresse et le désespoir dans le cœurs des gens de son époque. « Wuy fu nu deeti daw jëm ? » ne cessaient-ils de répéter. Les larmes du soleil en ce triste jour, la privèrent complètement de son éclat naturel, poussant l’éminent poète, Imam Mouhamadou Sakhir à émettre ce cri de désespoir encore retentissant à nos jours, pour pleurer le départ de son père spirituel :

Laayeen goo xamne amatul Seydinaa Mbay
Xanaa asamaan su amatul jànt xam naa

Eh bien! Oui! Voilà l’effet que le rappel à Dieu de Seydina Ababacar Lahi « Yaakaari Adina sepp » avait fait dans le cœurs et l’esprit des initiés de son époque. On aurait même cru que la fin du monde était déjà imminent. Cette atmosphère de détresse générale aurait pu demeurer n’eut été la présence rassurante et le leadership éclairé de son grand frère encore vivant à l’époque, à savoir le deuxième Khalif Seydina Amar Mandione Lahi.
La question qui doit nous interpeler tous, à ce niveau, est de savoir quel a été le rôle de Seydina Ababacar Lahi dans ce monde pour que sa disparition ait pu causer autant de désespoir. La réponse, nous est pourtant gracieusement donnée par l’imam-poète qui la résuma le plus exhaustivement possible en ces termes :

Mbindééf la mu Yàlla amaloon ngir ga aajoy
Mbindééf yi ku jaaxle waa ba jubal fa raw na

Autrement dit, il fut un être créé par Allah spécialement pour résoudre les problèmes des Gens de son époque. Aussi, à chaque fois qu’une personne en détresse parvenait à le rencontrer, pouvait-elle être sûre que son soucis était réglé. C’est cela qui lui traîna d’ailleurs sa grande renommée qui alla bien au-delà de nos frontières :

Ba looloo tax turëm wa demoon ba Kodiwaar
Ba jàlla Gineeki Gànnaar fépp siiw na

S’il en est ainsi, c’est parce que le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) avait très tôt garanti à son jeune fils, une proximité avec le Seigneur à telle enseigne que, finalement, Mame Babacar Lahi n’avait même plus besoin d’adresser une prière à Allah : il lui suffisait juste d’avoir son vœu à l’esprit pour que le Tout-Puissant « Ânlimul Ghayb wa Shahâda » (Connaisseur de l’insondable et de l’apparent) l’exauce sans délai. Plusieurs faits inouïs peuvent être convoqués pour temoigner de la dimension extraordinaire de Seydina Ababacar. Mais nous en citerons juste un. Un jour, un habitant de Yoff qui plus tard deviendra un Djaraf, avait des soucis à son lieu de travail. En effet, les blancs pour qui il travaillait lui avait confié un diamant pour qu’il le gardât dans le coffre-fort dont lui seul avait la clé.

Or, le lendemain quand il ouvra le coffre-fort, le diamant avait disparu. Quand, il s’en ouvrit à ses parents affiliés à la Khadra de Tivaouane, ils décidèrent de le conduire auprès du guide Serigne Mansour Sy Balkhawmy (fils de Cheikh Sidi Hadj Malick Sy). Finalement, son oncle leur conseilla de le conduire plutôt auprès de Seydina Ababacar Lahi qui était plus proche dans la mesure où il vivait dans le même village qu’eux et était même un proche parent. Quand ils arrivèrent dans la cour du saint homme, il les accueillit avec les honneurs. Quand, le jeune homme voulut prendre la parole pour lui expliquer la raison de leur visite, Mame Babacar Lahi le freina sans même le laisser sortir un seul mot. Il lui dit : « C’est à propos de quoi? Le diamant qui t’a été confié et qui a finalement été subtilisé? ». Le jeune homme lui répondit par l’affirmative. Là, sur un ton direct, Seydina Ababacar le rassura : « Tu n’en entendra plus jamais parler jusqu’au Jour du Jugement. »

Et effectivement, le futur Djaraf de Yoff n’en entendit plus parler jusqu’à la fin de sa vie survenue il y a quelques années.
Nous ne saurions clôturer ce post sans parler de son illustre fils, le regretté Imam Ratib Seydi Mouhamadou Bachir qui a perpétué son œuvre et son héritage de la meilleure des manières. Serigne Bass, comme nous l’appelions tous affectueusement, était véritablement un « Mame Babacar Lahi » de notre époque surtout pour son savoir encadré par une sagesse hors du commun ; mais aussi pour toute l’aide en termes de prières qu’il apporta à ses contemporains en détresse. Cela ne surprend guère quand on sait qu’en dépit du fait que son père ait quitté ce bas-monde depuis 1966, il n’a jamais manqué un seul moment pour accompagner Imam Bachir, ce modèle de piété et d’ascétisme, jusqu’à son rappel à Dieu survenu en 2023.

Pour reprendre l’éminent poète compositeur, mon cher ami Ibrahima Ndiaye Ibou Ngatté Lahi :

Nu ñaan ci barké Maam Mbay
Salaam tay saxoo aamiina aamiin
« Yaa hibaadalaa ».

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,

Écrit par: soodaan3

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