Une vie racontée par son arrière petit-fils

Tafsir Abdoulaye Diallo est né en 1841 à Saint-Louis, il est le fils de Ousmane Diallo appelé familièrement Walter par les colons et de Gnélé Diallo. Il fut un exégète du Coran très réputé.

Après ses études au Fouta, il retourna à Saint-Louis pour y poursuivre ses études son savoir. N’étant pas satisfait de son niveau, le prophète Mouhamed (PSL) lui apparut en songe, lui dit qu’il reviendrait pour une seconde mission et
lui demanda de l’attendre. Au même moment, des érudits de Saint-Louis le proposèrent comme Cadi. Il déclina l’offre et alla étudier en Mauritanie, auprès de Cheikh Mouhamadou Fadel ibn Mamine père de Cheikhna Cheikh Sadbouh. Le Cheikh lui dit qu’il avait déjà toutes les connaissances requises. Mais Tafsir Abdoulaye Diallo voulait en apprendre plus jusqu’à avoir le cœur net sur ce qu’il avait entendu. Comme s’il avait lu dans ses pensées, le Cheikh lui dit : « Mon grand-père, le Rassoul (PSL) est déjà revenu et tu fais partie de ses compagnons. Dans quelques instants je t’en dirai plus ». Quelques minutes plus tard, le Cheikh lui dit : « Effectivement mon grand-père est déjà revenu. Tu n’as pas vu sa lumière ? » « Non », lui répondit-t-il. « Il est déjà passé ».

Alors, le Cheikh lui demanda de rester en Mauritanie pendant 3 ans, le temps de lui transmettre ce qu’il avait de plus. Il voulait ainsi préparer la rencontre entre le prophète et Tafsir Abdoulaye Diallo. Le Cheikh précisa : « Il n’est pas blanc. Il est noir. Restes à l’écoute. Tu épouseras une femme avec qui tu auras un enfant unique. Donnes-lui le nom du prophète Moussa. Tu auras un autre fils du nom de Ababacar. Tu l’auras à l’ouest. Mon grand-père va revenir. Il renforcera tes connaissances et te donnera sa fille comme épouse. »

Tafsir Abdoulaye Diallo revint donc à Saint-Louis. La tête pleine. Chefs religieux et notables lui demandèrent d’être Cadi, il refusa et dit rester à l’écoute de ce que lui avait dit Cheikh Mouhamadou Fadel. En attendant, il dit à son père qu’il voulait travailler. Ce dernier, cuisinier préféré du gouverneur général, l’amena avec lui. Le gouverneur fut séduit par ses connaissances. Tafsir parlait plusieurs langues dont le latin et maitrisait l’écriture…

Il y travailla sans complexe comme secrétaire mais aussi comme interprète. Le gouverneur tomba sous son charme, lui paya un salaire, augmenta celui de son père, leur offrit un vaste terrain pour la construction de leur maison. Outre son travail au Palais du Gouverneur, Tafsir Abdoulaye Diallo gérait le daara où des personnes de tous âges venaient apprendre le coran.

Alors qu’il était au bureau, il vit la lumière prophétique jaillir autour de lui. Il arrêta ce qu’il faisait, ouvrit la fenêtre et fit face à la lumière ; il lui demanda qui elle était. Il entendit une Voix lui dire que, lui, Tafsir, est le compagnon qu’il recherchait mais que l’heure de la rencontre n’était pas encore arrivé ? La Voix lui demanda d’attendre son retour. « Je reviendrai », lui dit-il.

Le temps passa. Le jeune Limamou Thiaw alla à Saint-Louis, obtint un travail au port. Son séjour était ponctué de miracles. Il y eut d’abord ses repas qui, tous les jours, venaient de Dakar et parvenait à nourrir tous ceux qui travaillaient au port. Par groupe de 5 à 6, ils s’asseyaient autour du bol, mangeaient, se levaient avant que d’autres ne viennent prendre leur place. Jusqu’à ce que tous eurent mangé.

Ajouter à cela, chaque jour, Seydina Limamou rentrait à Dakar pour revenir le lendemain. Les gens l’interpellèrent pour savoir qui il était. Il leur dit qu’il s’appelait Mamadou et habitait Dakar (connu sous le nom de Saw jant, l’occident). Tafsir Abdoulaye Diallo eut vent de ces miracles, vint au port un jour et vit plusieurs personnes entourant le saint homme. « C’est vous que je cherchais ! », lui dit-il. « Je suis allé même jusqu’en Mauritanie ». Et Limamou Thiaw de rétorquer « Mon petit-fils Cheikh Mouhamadou Fadel t’a dit la vérité ». Tafsir Abdoulaye Diallo lui prêta allégeance mais Limamou Thiaw lui dit que l’heure n’a pas encore sonné et qu’il en sera informé en temps opportun.

Tafsir resta donc à Ndar, continua son travail trois ans durant. L’Appel le trouva dans son bureau où il avait voulu profiter du dimanche pour classer ses dossiers. Aux environs de 10h, il entendit la voix dire Adjiboo daa iyaa Laahi… Comprenant que l’heure avait sonné, il se leva, rentra chez lui et dit à son père qu’il s’en allait et ne reviendrait plus. « Le prophète Mouhamed est revenu. Je vais répondre à son Appel. Si vous voulez me retrouvez, trouverez-moi à Yoff. »

C’est ainsi qu’il est venu répondre à l’Appel. Conformément aux prédictions, il épousa Mame Amanatou Lahi. Son fils Tafsir Babacar Diallo
est le premier petit-fils de Seydina Limamou Lahi (PSL). Il se maria avec Mame Seynabou Ndoye fille d’Abdoulaye Ndoye Mbao qui amena le
cheval Manatou à Yarakh lors du retour d’exil de Seydina Issa Rouhou Lahi (A.S.).

Tafsir Abdoulaye Diallo Lahi est rappelé à Dieu en 1914 à l’âge de 73 ans et repose à Dakar aux cimetières de Soumbédioune.

Cette histoire nous est racontée par son arrière-petit-fils Moussa Diallo fils d’Alioune Diallo ibn Moussa Diallo ibn Tafsir Abdoulaye Diallo…