CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°101 : L’IMPORTANCE DE LA BASMALA DANS LA COMMUNAUTÉ AHLOULAHI

today21 octobre 2022 211 5

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L’importance de la BASMALA dans la Communauté Ahlulahi

La « Basmala » renvoie à l’expression « Bismillâh al-Rahmân al-Rahîm » qui contient 3 noms de Dieu à savoir Son Nom par excellence « Allah » et Ses nobles Attributs « Ar-Rahmân » et « Ar-Rahîm ». Elle a été traduite par l’expression française « Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux ». Elle constitue une formule très importante de la religion musulmane dans la mesure où elle est la première parole mentionnée au début de toutes les sourates du saint Coran (de la sourate d’ouverture « Al Fâtiha » à la sourate de clôture « An-Nâs ») à l’exception de la neuvième sourate « At-Tawbah ».

L’importance de la Basmala est encore soulignée par ce célèbre hadith qui renseigne que l’ensemble du Coran est contenu dans la sourate Al Fâtiha et cette dernière elle-même est contenue dans la Basmala. Et dans une autre version prêtée à Seydina `Alî, il est dit que la Basmala est elle-même contenue dans sa première lettre qui est le bâ’, lequel est à son tour contenu dans son point diacritique.

Toutefois, les avis des ulémas ont divergé sur la question de savoir si elle fait partie intégrante ou non des versets de la première sourate « Al Fâtiha » et des autres où et elle est mentionnée. Ces différents avis ont fait que dans la communauté islamique, certains prononcent la Basmala dans la récitation de la Fatiha là où d’autres la sautent en démarrant directement par le verset « Al hamdoulilahi rabbil anlamine » (« Louange à Dieu, Le Seigneur des mondes ») au cours de la prière. D’autres encore la récitent en silence avant de prononcer à haute voix le reste de la Fatiha [dans les prières où la récitation se fait à haute voix]. Globalement, les avis qui ont été avancés sur la question à travers les 4 maḏâhib peuvent être classés en trois ordres :

L’avis majoritaire au sein de l’école malikite, est qu’en dépit du fait que la Basmala figure au début de 113 sourates du Coran, elle n’est un verset d’aucune d’elles. C’est seulement la Basmala qui se trouve au verset 30 de sourate An-Naml qui est considérée comme faisant partie du Coran. Ils fondent leur avis sur deux hadiths. Le premier étant celui mentionné par Al-Bukhârî et Muslim qui rapportent ceci de Anas : « J’ai prié derrière le Prophète (asws), puis Abû Bakr, puis ‘Umar, puis ‘Uthmân, tous commençaient leur prière par : « Louange à Dieu, Le Seigneur des mondes ». Le second hadith est rapporté par Muslim selon ‘Â’isha « le Prophète (asws) ouvrait sa prière avec la formule « Allâhu Akbar (Dieu est Grand) » puis enchaînait avec le verset « Al hamdoulilahi rabbil anlamine ».

Pour les hanafites, la Basmala est un verset du Livre dont le rôle est de marquer la séparation entre les différentes sourates mais n’est pas le premier verset de chaque sourate. Ils se basent sur ce hadith de Ibn ‘Abbas rapporté par Abû Dawud et authentifié par Al-Albani : « Le Messager d’Allah (asws) ne connaissait pas le début et la fin des sourates jusqu’à ce que « Bismillâh al-Rahmân al-Rahîm » soit révélé ». C’est pourquoi, le fait que la sourate « At-Tawbah » soit la seule des 114 sourates à ne pas contenir la Basmala fait que certains oulémas jugent qu’elle ne doit pas être considérée comme une sourate à part entière, mais plutôt comme une continuité de la huitième sourate (« Al Anfâl »).

Enfin, pour les shaféites et les hanbalites, la formule « Bismillâh al-Rahmân al-Rahîm » est un verset de la sourate Al Fâtiha seulement. Et à ce titre, les partisans de l’école shaféites jugent qu’elle doit être prononcé à voix audible dans les prières à voix haute et inaudible dans les prières à voix basse. Ils soutiennent alors qu’une prière effectuée sans avoir prononcé la Basmala n’est pas valide. Ils s’appuient sur deux hadiths. Le premier est rapporté par Al-Tirmidhî selon Ibn ‘Abbâs qui raconte que le Messager (asws) commençait par la Basmala lorsqu’il priait. Le deuxième est ce hadith de Abû Hurayra rapporté par Al-Dâr Qutnî où le Prophète (asws) dit : « Lorsque vous récitez ‘Al hamdou lil-Lâhi’ [la Fâtiha], récitez la Basmala car elle [la Fâtiha] est le Cœur du Coran, la Mère du Livre et ‘les sept versets répétés’ et la Basmala est l’un de ces versets ». Par contre, les hanbalites recommandent la lecture de la Basmala à voix basse.

D’autres érudits encore ont aussi donné leurs avis sur la question. Par exemple, le grand pôle fondateur de la tariqa Tidjan, Seydina Cheikh Ahmed Tidjan (qu’Allah sanctifie son précieux secret), contrairement à l’avis majoritaire de l’école malikite sur la question, priait en récitant la Basmala, mais en l’accrochant (autrement dit sans la détacher) à « Al hamdouli Lah ». Le célèbre Muhyi Dîn Ibn ‘Arabî, de son côté, nous enseigne au début du cinquième chapitre de ses Futûhât que la Basmala est bel et bien « le premier verset [de la Fâtiha], et en fait nécessairement partie comme en étant le plus éminent, contrairement à ce qui est communément admis parmi les oulémas ».

C’est l’imam Souyouti qui a tranché avec beaucoup de sagesse la question dans son commentaire du « Mouata » en avançant : « Il existe de nombreux hadiths qui viennent soutenir la récitation de la Basmala et d’autres qui soutiennent son absence, or ces deux situations sont valables. En effet le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) par moment la récitait et par moment il la délaissait, et parfois aussi il la récitait de manière audible alors que d’autre fois il la récitait secrètement. Ceci implique la validité de ces différentes situations. »

Dans la communauté Ahloulahi, le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) qui a déclaré être « l’Imam Al Mahdi Al Mountazar » et qui, à ce titre, est apparu pour éclairer la lanterne des Gens de la Fin des Temps à propos de tous les points sujets de discorde dans la religion islamique, considère que la Basmala est belle et bien un verset de la Fâtiha. Il recommande de démarrer toutes nos actions et nos pratiques religieuses par la Basmala. Ce qui est en adéquation avec ce hadith de Abû Hurayra, rapporté par Abû Dâwûd où le Messager (asws) a dit : « Toute chose (ou affaire) sérieuse qui ne commence pas par bismillâh (au nom de Dieu) est amputée ». À ce propos, là où le reste de la oumma prononce la formule de l’« Isti’âdhah » (الاِسْتِعاذة) à savoir « a’ûdhu billâhi min-ash-shaytân-ir-rajîm » (« je me protège auprès d’Allah contre le Diable, le banni ») avant de prononcer la Basmala ensuite, Seydina Limamou Lahi (asws) nous recommande de faire l’inverse. Autrement dit, il (asws) nous recommande de réciter d’abord la Basmala avant d’ajouter la formule « a’ûdhu billâhi min-ash-shaytân-ir-rajîm ». Il donna cette explication pleine de sagesse et d’enseignement pour asseoir son argumentaire : « Quand on vient dans une maison, et qu’on trouve un chien à la porte, on appelle le propriétaire du chien pour nous protéger de lui. Or, Satan est un chien et Allah est son Maitre et Créateur. C’est pourquoi, il faut d’abord invoquer Allah, son Maitre, à travers la formule sacrée de la Basmala avant de solliciter de Sa part Sa protection et ainsi être sauvé de Iblîs Ar-rajîm ». Après avoir démarré par la Basmala suivie de la formule « a’ûdhu billâhi min-ash-shaytân-ir-rajîm » on ajoute la « Hawlaqa » (الحَوْلَقَة) à savoir « Lâ hawla wa lâ quwwata illâ billâhi-l-‘Aliyyi-l-‘Adhîm (« Il n’y a de pouvoir ni de force que par Allah, le Sublime, l’Immense »). Concernant la prière aussi, Seydina Limamou Lahi (asws) insiste sur le fait de démarrer la récitation de la sourate Al Fâtiha par la Basmala (de manière audible dans les prières à voix haute et inaudible dans les prières à voix basse) comme le mentionne le Cheikh Abdoulaye Sylla dans son ouvrage « Îzâlul jahl » : « Notre ouverture de la récitation dans la prière et dans tous les actes, se fait par la Basmala ».

D’ailleurs, une pratique très importante que Seydina Limamou Lahi (asws) a rétablie est le « tassab » consistant à réciter certaines expressions coraniques (issues de la Fâtiha), chacune 100 fois après chaque prière canonique. La première d’entre elles étant bien sûr la Basmala. Le terme « rétablie » est utilisé ici dans la mesure où cette pratique du « tassab » que recommande le saint-maitre des Ahloulahi, comme l’a précisé le Cheikh Abdoulaye Sylla, existait déjà autrefois du temps du Messager (asws) en Arabie. Mais c’est au cours de la Bataille de Khaybar que les « Bâqiyât us sâlihât » à savoir « Subhânal Lâh, Al Hamdu lil Lâh, Lâ Ilâha Illâl Lâh et Allâhu Akbar » ont supplanté cette pratique que le saint maitre a tenu à rapporter comme une bénédiction à sa communauté au cours de sa seconde mission. À côté du tassab apporté par Seydina Limamou Lahi (asws), il y a aussi le « wird » (série de paroles sacrées à réciter au moins matin et soir) qui symbolise l’appartenance du pratiquant à une voie initiatique [la voie Ahloulahi dans ce cas précis].

Ainsi, pour le wird Ahloulahi, après avoir prononcé la Basmala suivie de l’« Isti’âdhah » puis de la « Hawlaqa » comme introduction on récite 100 fois la sourate Al Fâtiha en démarrant naturellement par la Basmala qui est considérée par les Ahloulahi comme étant son premier verset. Pour mieux faire comprendre cette importance caractéristique que le fondateur de la communauté Ahloulahi accorde plus que quiconque à la formule « Bismillâh al-Rahmân al-Rahîm », il est mentionné dans de la « Dalâ il u nubbuwah » rapporte qu’au cours du Voyage Nocturne, le messager (asws) a visité le Paradis et y a vu 4 ruisseaux : un d’eau, un de lait, un de miel et un de vin tel que le mentionne le coran au verset 15 de la sourate 47). Il interrogea alors l’Archange Djibril sur leur source et sur leur destination. Et celui-ci lui fit savoir qu’ils se dirigent tous vers le Bassin du Prophète appelé « Kawsara ».

Toutefois, il lui répondit ignorer leur source et lui conseilla d’interroger son Seigneur à ce propos. Quand il s’exécuta, un ange l’a mené sous un arbre depuis lequel il aperçut une grande voûte de perles blanches avec une porte de corindon vert et un cadenas en or. Sous la voûte sortaient les 4 ruisseaux. L’ange le conseilla d’y entrer en lui faisant savoir que la clé pour ce faire était « Bismillâh al-Rahmân al-Rahîm ». À l’intérieur, le messager remarqua que la Basmala était inscrite sur les 4 coins de la voûte, et que le ruisseau d’eau sortait du « mîm » de « Bismi », celui de lait trouvait sa source dans le « hâ » de « Allâh », celui de miel dans le « mîm » de « Rahmân » et enfin celui de vin dans le « mîm » de « Rahîm ». À partir de là le Messager compris que la source des 4 ruisseaux est la Basmala. Là, Allah lui annonça : « j’abreuverai de ces 4 ruisseaux quiconque de la communauté de Mouhamad (asws) m’invoquera par ces noms ». De même, cette formule de la Basmala renferme 19 lettres apparentes compte non tenu des trois lettres « Alif » occultées. Et l’Enfer est gardé par Malick et 19 anges appelés « Zabbaniya ». Or, le Messager d’Allah (asws) disait dans un hadith que celui qui récite la Basmala, sera protégé contre ces anges effrayants de l’Enfer.

C’est sans doute pour toutes ces raisons énoncées et celles non encore connues que le saint-maitre des Ahloulahi Seydina Limamou Lahi (asws) a donné autant d’intérêt à la Basmala.

 

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne », 
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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