CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°102 : HALTE AUX DÉRIVES NOTÉES DANS NOS CÉRÉMONIES RELIGIEUSES !

today4 novembre 2022 204 2 1

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Halte aux dérives notées dans nos cérémonies religieuses ! 

[Cette tribune fait suite au message de Chérif Idrissa Thiaw Lahi lancé le vendredi 21 octobre à l’occasion du « Tuuru Ahloulahi » organisé à la mémoire de feue Sokhna Aitassène Thiaw Lahi, fille aînée de Seydina El Hadj Abdoulaye Thiaw Lahi]

La société sénégalaise a profondément muté et pas forcément dans le bon sens au cours de ces dernières décennies. Cela s’est traduit par la promotion du futile à travers le triptyque Lutte-musique-danse au détriment de l’utile et du retour au Créateur. Aussi, cette triste situation a-t-elle conduit inévitablement à une détérioration échelonnée des mœurs à une grande échelle de notre société en touchant quasiment tous les domaines d’activité y compris les cérémonies à vocation religieuse.

En effet, c’est devenu un secret de polichinelle que de dire que des pratiques aux antipodes des valeurs enseignées par l’Islam sont de plus en plus introduites dans les événements religieux du pays. Autrement dit, le constat est que les cérémonies religieuses sont progressivement transformées en « xawaaré » et en occasion pour verser dans l’excès en tout genre. Désormais, il ne se passe plus un événement religieux dans ce pays sans que les principaux acteurs de cette détérioration des valeurs ne s’y infiltrent allégrement comme un essaim de mouches en y introduisant, dans le même temps, toutes leurs sources de gagne-pain. Ainsi, entre « taggaaté » (chants et hymnes) à la gloire d’une ascendance dont souvent nul ne se souvient plus, et « taasu » accompagnés par des applaudissements et même des « sabar » et des « bongo », ces nouvelles « coqueluches » de la société sénégalaise post-alternance finissent par transformer nos événements religieux en cérémonies mondaines où le « ngistal » (l’ostentation), le « puukëré » (la vanité) et la rivalité sont à l’honneur. Pourtant ces événements religieux étaient à l’origine des occasions pour se rappeler Allah, les enseignements de Son Messager et les œuvres de nos illustres guides spirituels respectifs.

Quoi qu’il en soit, les plus nantis de chaque communauté religieuse du pays profitent de ces événements pour étaler leurs richesses, leurs largesses de purs « Samba Lingèèr » et leur niveau de réussite sociale sous un déluge de paroles dithyrambiques composée à leur encontre par les troubadours de luxe venus de d’horizons divers. Pour récompenser ces laudateurs-VIP après qu’ils auront réussi à toucher la fibre sensible, ce vestige de l’héritage « ceddo » qui sommeille en tout bon descendant de soi-disant noble, le riche hôte distribue sans compter des liasses de billets de banque en mode « baataré » ou « travaillement » comme disent nos frères ivoiriens. À côté, il y a toujours un « snapchater » de grande renommée spécialement convié et grassement payé à coups de millions pour uniquement immortaliser toute la scène qui sera à partager dans les réseaux sociaux.

La gent féminine remporte souvent la palme de la distinction et du voyez moi. À ces occasions, elles exposent toutes fières l’étendue de la richesse de leurs époux respectifs ou la générosité [toute calculée et empoisonnée la plupart du temps] de leurs prétendants à travers de belles tenues très à la mode et souvent indécentes ; car mettant bien en valeur leurs corps de rêve. La tête bien découverte [sans aucun voile], les femmes rivalisent de toilette entre d’onéreux bracelets et parures en or, cheveux naturels, faux-cils, faux-ongles et autres accessoires de mode. Et le plus souvent ces cérémonies sont une occasion pour médire sur autrui, colporter des ragots et se moquer de la mauvaise fortune de son prochain. Le seul point positif est que la nourriture y est distribuée à souhait à travers des buffets en service libre même si ce n’est que pour encore davantage exposer le pouvoir de l’hôte.

Ces pratiques excessives, dégradantes – en ce sens qu’elles contribuent davantage à favoriser le creuset entre les classes sociales et renforcer les disparités – rappellent le quotidien dans les cours et palais de nos royaumes d’antan ont été progressivement abandonnées à la faveur d’une islamisation profonde et salvatrice de la société sénégalaise. Sautant sur l’occasion, les pourfendeurs de l’islam confrérique très prompts à monter sur la chaire pour tirer à boulets rouges sur nos guides religieux nationaux, s’en donnent à cœur joie pour leur imputer, pour la énième fois, la responsabilité de tels dérapages. Pourtant, ces guides fondateurs des grandes familles religieuses de ce pays ont toujours enseigné un Islam pur et sain et ont vécu dans le respect strict de la sunna et mieux que quiconque après eux. D’ailleurs, aucun d’eux n’a connu le luxe ni aucune forme de mondanité au cours de leur vie. Ils ont tous mené un mode de vie austère et entièrement tourné vers le Créateur.

Concernant nous autres, membres de la communauté Ahloulahi, il faut savoir que ces pratiques n’ont jamais eu leur place en notre sein en ce sens qu’elles vont complètement à l’encontre des enseignements de Seydina Limamou Lahi (asws) qui prône le culte de l’humilité, le détachement par rapport à ce bas-monde et tout ce qu’il contient en termes de jouissances, et le retour constant au Créateur Tout-Puissant (swt). Or, ces dernières années ces pratiques mondaines dont personne n’avait jamais imaginé qu’elles pourraient se tenir sur la terre sainte des Ahloulahi ont commencé à être petit-à-petit introduite dans nos cérémonies religieuses notamment à l’occasion de la précédente célébration de l’Anniversaire de l’Appel par une bande d’écervelés en quête de célébrité. Cette infamie faite à la prestigieuse communauté Ahloulahi avait même fait les choux gras des médias heurtés par l’étendue du préjudice causé. Et l’opinion constituée en grande partie par des personnes appartenant à d’autres communautés religieuses du pays s’était indignée de voir que des gens que rien de la religion n’intéresse vraiment aient lâchement profité de la célébration de l’Appel pour introduire ces pratiques dans la communauté Ahloulahi. Une communauté connue pour sa sobriété, son détachement de tout ce qui est mondain et son fort ancrage dans la sunna et le retour à Allah. À ce propos, le Saint-Maître Seydina Limamou Lahi (asws) nous recommandait dès son premier sermon :

« Ne cherchez pas à vous surpasser les uns les autres dans l’acquisition des richesses de ce bas monde. Cherchez plutôt la concurrence dans l’obtention des richesses de l’autre monde. C’est ça qui procure la fortune éternelle et des honneurs élevés. Ne soyez pas avides des biens de ce bas monde, car ce monde ci est (comme) un cadavre (impropre à la consommation). Seuls les chiens et les vautours mangent un tel cadavre. Détachez-vous donc de ce bas monde ne le suivez pas, car c’est une demeure qui va vieillir et disparaître. Or sa disparition est proche. »

Il nous conseillait, en outre, de ne jamais nous laisser emporter par une chose capable de nous détourner du Seigneur ne serait-ce que de quelques secondes. Aussi, disait-il : « Ne négligez pas d’évoquer le souvenir de Dieu partout où vous vous trouvez. » Car, disait-il : « Le rappel du souvenir de Dieu diminue les mauvaises actions et multiplie les bonnes. Or celui qui totalise beaucoup de bonnes actions et peu de mauvaises, aura pour demeure le paradis, s’il plaît à Dieu. »

C’est pourquoi, nous tenions, en marge de la célébration prochaine du 143ème anniversaire de l’Appel de Seydina Limamou Lahi (asws) prévue les 21 et 22 février 2023, à inviter nos chers frères et sœurs disciples Ahloulahi à ne jamais copier ailleurs et introduire dans notre communauté ce qui n’y a jamais été accepté d’une part et à prendre toutes les mesures nécessaires pour barrer la route à ces fauteurs de trouble et lutter contre ces excès et dérapages dans nos cités religieuses d’autre part. L’anniversaire de l’Appel est une occasion solennelle pour nous autres Ahloulahi, de rendre grâce à Allah Tout-Puissant pour nous avoir gratifié, dans Son Éternelle Grandeur, de Seydina Limamou Lahi (asws), le guide par excellence, et d’avoir protégé son message après plus d’un siècle. C’est d’ailleurs le prétexte principal émis par le déterminé troisième Khalif El Hadj Seydina Issa Lahi quand il décida courageusement d’initier la commémoration de cet événement qui, aujourd’hui, demeure la plus grande manifestation religieuse de la capitale sénégalaise. Toutefois, rendre grâce, en l’islam consiste à s’adonner à un culte pur et sincère voué à Allah et exempt de toutes formes de mondanité.

C’est pourquoi nous saluons le message très responsable et plein d’enseignements formulé par Chérif Idrissa Thiaw Lahi, le vendredi 21 octobre à l’occasion du « Tuuru Ahloulahi » organisé à la mémoire de feue Sokhna Aitassène Thiaw Lahi, fille aînée de Seydina El Hadj Abdoulaye Thiaw Lahi (5ème Khalif). En effet, après avoir fait le constat et rappelé que ces pratiques n’ont pas leur place au sein des Ahloulahi, Chérif Idrissa a, dans une parfaite pédagogie, exhorté les fidèles à rester forts dans leur foi dans le Saint-Maître (asws), à éviter tout acte contraire aux valeurs pures et saines fondées sur le Tawhiid et qui ont fait la renommée de notre communauté depuis sa création. Il a insisté sur le respect qu’il faut donner aux lieux saints de Diamalaye à Yoff où se trouve le Mausolée de Seydina Limamou Lahi Al Moukhtar (asws) et Cambérène où se trouve Seydina Issa Rohoulahi (as). Il va sans dire que le port vestimentaire et l’utilisation abusive d’accessoires de mode (cheveux naturels, faux-cils, faux-ongles, etc.) surtout en ce qui concerne la gent féminine sont à revoir.

Pour conclure ce propos, nous encourageons les prédicateurs et autres porteurs de voix de notre communauté à prendre le temps, à chaque prise de parole d’ici à la célébration prochaine du 143ème Anniversaire de l’Appel de Seydina Limamou Lahi (asws), pour mieux conscientiser les masses contre ces pratiques nouvelles qui n’ont rien à voir avec la doctrine des Ahloulahi.

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »

Analyste politique et économique,

Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,

Secrétaire Général de Vision 129.

 

Écrit par: soodaan3

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