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BAYE SEYDI THIAW LAHI SUR LES 364 HA OFFERTS A L'ETAT DU SENEGAL Baye Seydi Thiaw LAHI
La zakât une fois collectée est destinée à 8 catégories d’ayants-droits en vertu du verset 60 de la Sourate At-Tawba :
إِنَّمَا ٱلصَّدَقَـٰتُ لِلۡفُقَرَآءِ وَٱلۡمَسَـٰكِينِ وَٱلۡعَـٰمِلِينَ عَلَيۡہَا وَٱلۡمُؤَلَّفَةِ قُلُوبُہُمۡ وَفِى ٱلرِّقَابِ وَٱلۡغَـٰرِمِينَ وَفِى سَبِيلِ ٱللَّهِ وَٱبۡنِ ٱلسَّبِيلِۖ فَرِيضَةً۬ مِّنَ ٱللَّهِۗ وَٱللَّهُ عَلِيمٌ حَڪِيمٌ۬
Autrement dit, « Les Ṣadaqāts (œuvres de charité) ne sont destinées que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’Islam), l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allah, et pour le voyageur (en détresse). C’est un décret d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Sage. »
Dans ce verset on peut remarquer la précision avec laquelle Allah a voulu citer les bénéficiaires de la zakât pour éviter toute équivoque notamment dans la distinction entre pauvres (الفُقَرَاءُ) et indigents (المَسَاكِينُ). Ces deux termes, même s’ils sont des synonymes, font apparaitre une nette différence dans ce verset. C’est pourquoi, dans la suite nous définirons chacune des 8 catégories citées dans le verset.
Le pauvre (Al-Faqîr) c’est toute personne qui ne possède rien pour vivre ou qui ne possède que la moitié ou moins, mais qui, par amour-propre ou par pudeur, ne tend pas la main aux autres. Cela fait que les autres, mieux nantis, ignorent son statut de pauvre. C’est de ceux-là que parle le verset suivant :
لِلْفُقَرَاء الَّذِينَ أُحصِرُوا فِي سَبِيلِ اللهِ لاَ يَسْتَطِيعُونَ ضَرْبًا فِي الأَرْضِ يَحْسَبُهُمُ الجَاهِلُ أَغْنِيَاءَ مِنَ التَّعَفُّفِ تَعْرِفُهُم بِسِيمَاهُمْ لاَ يَسْأَلُونَ النَّاسَ إِلْحَافًا
« Aux nécessiteux (pauvres) qui se sont confinés dans le sentier d’Allâh, ne pouvant pas parcourir le monde, et que l’ignorant croit riches parce qu’ils ont honte de mendier – tu les reconnaîtras à leur aspect – Ils n’importunent personne en mendiant ». [Al-Baqara, 273)
Par contre, l’indigent (Al-Miskîne) est celui qui possède quelque chose pour subsister, mais cela ne lui suffit pas. Et alors il ne cesse de quémander. C’est pour cette raison que les jurisconsultes jugent que le pauvre est plus dans le besoin que l’indigent.
Cette catégorie regroupe toutes les personnes qui travaillent dans la gestion de la zakât (la collecte, la redistribution et le contrôle). À ce niveau, il convient de préciser que même si la personne travaillant dans la gestion de la zakât n’appartient à aucune des deux catégories précitées aussi, un salaire tiré de la zakât lui est dû en contrepartie de ses efforts. Par rapport, au montant des salaires dus aux employés chargés de la gestion de la zakât, l’école chaféite le définit à 1/8 du volume de la collecte.
Cette catégorie regroupe le musulman dont la foi est fragile (nouveau converti, par exemple) ainsi que le non musulman qui manifeste un intérêt à l’Islam. Le but recherché dans le fait de de leur faire bénéficier de la zakât est stratégique dans la mesure où cela pourrait contribuer à raffermir la foi de l’un et encourager l’autre à embrasser l’Islam et à y rester à jamais. C’est la stratégie adoptée par le messager d’Allah (asws) avec un non musulman du nom de Safwan Ibnou Oumayya qui avait pris part à la Bataille de Hounayni. En effet, d’après Mouslim, le Messager (asws) avait fait preuve de tellement de largesses en sa faveur, que ce dernier a déclaré ceci : « Le Prophète (asws) n’a cessé de me donner de ces butins jusqu’à ce qu’il fasse partie des gens que j’aime le plus, après avoir fait partie des gens que je détestais le plus. »
Toutefois, il y a une divergence de vue concernant cette catégorie selon Ibn Kathîr dans son Tafsîr. En effet, un groupe de personnes parmi les compagnons avec à leur tête Seydina Oumar Ibn Al Khattab appuyé par Outhmân et Alî, (rta) avait conseillé au Khalif de l’époque, Seydina Ababacar, d’arrêter de faire bénéficier de la zakât à cette catégorie. Ils trouvaient que le but qui, à l’origine, était de les motiver à rallier et à rester dans l’Islam a été déjà atteint avec l’expansion de l’Islam à la suite du messager (asws). Aussi, soutenaient-ils : « On ne doit pas donner la zakat à ceux dont les cœurs sont à gagner après la mort du Prophète (asws), car Allah a déjà donné la victoire à l’Islam et aux musulmans… » En revanche, d’autres savants musulmans parmi les écoles malikite, hanbalite et chaféite ont légitimé le droit de cette catégorie à toucher une part de zakât dans la mesure où, selon eux, « le Prophète (asws) a donné à ces personnes même après la Victoire de la Mecque (donc après qu’Allah a donné la victoire aux musulmans). »
Globalement, les jurisconsultes regroupent dans cette catégorie le paiement :
Cette catégorie concerne les personnes ayant contraint une dette mais qui se retrouve dans une situation d’insolvabilité. Les jurisconsultes définissent trois types de personnes appartenant à ce groupe de surendettées :
Les conditions à remplir pour que cette catégorie puisse bénéficier de la zakât sont globalement les suivantes :
Concernant cette catégorie, les Imams Mâlik, Abû Hanîfah et Ash-Shafi`î estiment qu’il s’agit du paiement de la solde des combattants sur le sentier d’Allah (militaires comme volontaires). Les malikites vont même plus loin en acceptant que les fonds de la zakât puissent être utilisés pour l’acquisition de matériels militaires (armes, munitions, etc.) et la construction de moyens de défense (remparts, forts, fortifications, etc.). Le Chef de file de l’école hanbalite, l’Imam Ahmad, à son tour juge que dans cette catégorie le financement des frais de pèlerinage du musulman qui a le souhait d’accomplir ce cinquième pilier de l’Islam, mais qui n’en a pas les moyens. Toutefois, cette extension de l’Imam Ibn Hanbal est décriée dans la mesure où la condition principale concernant le pèlerinage aux lieux saints de l’Islam est d’en avoir les moyens. Globalement, la majorité des ulémas reconnaissent que cette catégorie ne se résume pas uniquement au règlement des dépenses militaires, mais englobe toute bonne action faite sur le sentier d’Allah. Cela inclut notamment les dépenses d’intérêt général (construction de mosquée, d’école religieuse, de route, de puits, et le paiement des frais d’enterrement d’un mort pauvre.
Il s’agit de toute personne qui est loin de sa famille et qui se retrouve en situation de sans-abri et de tout voyageur qui ne trouve pas les moyens pour retourner auprès des siens.
Il convient enfin de préciser deux choses :
Écrit par: soodaan3
A travers cette émission, nous rendons un hommage plus que mérité à Seydina El hadji Abdoulaye Thiaw Lahi en vous faisant réécouter ses conférences, causeries et autre animation de chants religieux.
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