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TRIBUNE DU VENDREDI N°105 : 3ème et dernier numéro sur la Zakat suivant les enseignements de Seydina Limamou Lahi (psl)

today16 décembre 2022 121 1 2

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LA ZAKÂT SUR LE REVENU SUIVANT LES ENSEIGNEMENTS DE SEYDINA LIMAMOU LAHI (ASWS) [Troisième et dernier numéro de la série de tribunes sur la zakât]

La zakât, comme nous l’avons expliqué depuis le début de cette série de tribunes axées essentiellement sur elle, est un moyen instauré par la religion islamique pour lutter contre la pauvreté à travers une action de solidarité collective, consistant en une redistribution de revenus collectés auprès des plus nantis et reversés aux démunis.

Dans le premier numéro de cette série, nous avons expliqué que les jurisconsultes estiment que la zakât sur l’argent est exigible sur la part du revenu qui est ÉPARGNÉE, qui est détenue pendant une durée d’une année lunaire complète (appelée « hawl ») et qui a atteint le « niçâb » (seuil minimal d’imposition) d’un montant équivalent à la valeur monétaire de 85 grammes d’or ou 595 grammes d’argent (soit 3 562 euros en 2019/2020). De tout cela, nous pouvons tirer trois informations fondamentales et interdépendantes  :

1) d’abord, la zakât n’est réclamée que sur la part épargnée du revenu perçu ; autrement dit sur le montant restant du revenu après que toutes les charges de la personne ont été satisfaites.

2) Ensuite, le revenu épargné n’est assujetti à la zakât que si le montant est supérieur ou égal au niçâb de l’ordre de 3562 euros (soit 2 335 744 F CFA) ; autrement dit, si l’épargne est inférieure à ce montant, la zakât n’est pas due.

3) Enfin, il faut que le montant épargné ayant atteint le niçâb soit nécessairement détenu pendant la durée d’une année lunaire complète.

Nous avions aussi montré que pour le cas des produits agricoles la zakât est exigible le jour-même de la récolte [une fois que le niçab est atteint] en vertu du verset suivant : « Acquittez-en les droits le jour de la récolte » (Al An’âm, 141).

De tout ce qui précède, plusieurs remarques peuvent être faites. D’abord, avec ce principe on peut facilement constater que même si après avoir amassé plusieurs millions de revenu global au cours de l’année, l’épargne constituée n’atteint pas le niçâb à la fin de cette même période, la zakât n’est pas exigible. Il apparait clairement qu’il y a un grand manque à gagner dans la collecte de la zakât et un grand risque d’évasion fiscale, en quelque sorte, est à craindre. Ensuite, une deuxième remarque est qu’avec ce principe, le cultivateur, par exemple, semble moins avantagé que le salarié bureaucrate. En effet, là où le cultivateur effectue une seule récolte dans l’année et donc ne reçoit qu’un seul revenu au cours de cette période, le salarié reçoit généralement un revenu soit tous les mois, soit toutes les semaines, soit tous les jours voire toutes les heures. Et si on évalue le cumul des revenus encaissés par le salarié au cours de l’année en général, il excède largement le produit global de la récolte faite par le cultivateur au cours de la même période. Pourtant on exige du cultivateur qu’il sorte la zakât le jour-même de la récolte tandis que pour ceux qui sont largement mieux rémunérés que lui (les salariés en général) la zakât n’est pas réclamée tant que le montant épargné de leurs revenus n’atteint pas le seuil de 2 335 744 F CFA et ne reste en leur possession pendant une durée d’une année lunaire. Cette situation fait qu’un salarié peut gagner plusieurs millions par année, dépenser entièrement et allègrement tous ses revenus – surtout dans l’acquisition de biens dits de confort – sans jamais être obligé, ne serait-ce qu’une seule fois dans sa vie, de payer la zakât ; tandis que le cultivateur avec ses maigres moyens la paie durant toute sa vie.

Il apparait alors que la zakât telle que connue jusqu’à présent donne aux salariés un avantage sur les cultivateurs.

Toutefois, dans la communauté Ahloulahi communément, il y a une grande différence de pratique par rapport au reste de la oumma islamique en ce qui concerne les conditions d’exigibilité de la zakât sur le revenu. En effet, le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws), fondateur de la communauté Ahloulahi, qui est apparu en 1301 de l’Hégire déclarant être « l’Imam Al Mahdi Al Mountazar » – cet Imam tant attendu par la communauté islamique et même par les autres et dont la mission est de réformer l’Islam et de « remplir la Terre de Justice et d’équité » autant qu’elle en a été privée – a donné un avis encore meilleur et qui restaure sans équivoque et de la meilleure des manières l’équité sociale. Ainsi, il (asws) recommande à ses fidèles de ne pas attendre l’accomplissement du hawl (une année lunaire complète) pour payer la zakât. Au contraire, il exige de sortir, automatiquement après avoir perçu un revenu [licite], la somme de 25 F en guise de zakât pour tous 1000 F reçus ; ce qui équivaut à un taux de 2,5% ou à un quarantième (1/40) du revenu perçu. Seydina Limamou Lahi (asws) préconise donc de payer la zakât dès qu’on reçoit un revenu contrairement à l’avis majoritaire suivi par le reste de la oumma islamique qui applique la condition de l’accomplissement du « hawl ». on peut donc noter que chez les Ahloulahi, le cultivateur et le salarié s’acquittent tous deux de la zakât au même moment à savoir « le jour de la récolte ».

Par ailleurs, Seydina Limamou Lahi (asws) accordait une importance particulière à la zakât. À ce propos, il insistait là-dessus dès son premier sermon en ces termes : « Purifiez vos richesses par le paiement de l’impôt (faisant allusion à la zakât) ».

Il alla plus loin encore en nous informant, après avoir attiré l’attention des fidèles sur l’importance de la prière, que « [Cependant] les prières de celui qui ne paie pas la zakât de sa fortune ne seront pas agréées ».

Il est de notoriété publique que le saint-maitre (asws) n’a jamais, de toute sa vie, réclamé un seul « ngurd » (franc) à ses disciples en guise de « hadiya » (présent). D’ailleurs, il (asws) répétait souvent à ses fidèles : « Garder pour vous et les vôtres tout ce que vous amassez. Et venez partager avec moi ce que j’acquière de la part de mon Seigneur ». Néanmoins, il insistait sur l’obligation fondamentale de payer la zakât et la réclamait lui-même pour la reverser aux ayants-droits cités dans la précédente tribune (le numéro 104). Il disait alors dans son troisième sermon :

« Je ne vous demande pas de me donner vos biens, je ne vous demande pas non plus de me donner vos moyens de vous enrichir. Mais je vous demande ce qui appartient à Dieu, et qui est un commandement impératif de Dieu, qui est obligatoire pour vous, c’est-à-dire le paiement de l’impôt (la zakât) ».

Son premier Khalif, Seydina Issa Rohoulahi (as) s’est inscrit dans cette même dynamique en nommant des agents chargés de parcourir les cités de la communauté Ahloulahi pour récupérer la zakât déjà collectée par l’imam mandaté à ce propos auprès des fidèles dans chaque localité. Il (as) se chargeait à son tour de redistribuer la zakât ainsi récupérée aux catégories de bénéficiaires. Ce qu’il faut comprendre dans sa démarche est que dans la communauté Ahloulahi, à l’époque il était d’usage que chaque les fidèles (hommes, femmes et enfants) aillent, chaque matin, de très bonne heure de préférence, ou à n’importe quelle autre heure de la journée rendre visite au Khalif pour le saluer et prendre de ses nouvelles. C’était aussi une occasion pour chacun d’eux de pouvoir lui présenter des doléances, de l’entretenir sur certains sujets et l’informer de leur situation, ainsi que celle de leurs familles respectives dans le but de recueillir ses avis, conseils, recommandations et surtout ses prières. À partir de là, le Khalif pouvait mieux identifier la situation financière de chacun d’eux et éventuellement leur apporter son soutien tout en préservant leur dignité en même temps. Et dans ce lot de fidèles qui viennent chaque matin saluer le Khalif, il y en a plusieurs qui, en fait, en profitent pour récupérer en toute discrétion le montant de leur dépense quotidienne entièrement prise en charge par le saint homme au cas où ils ne l’auraient pas reçu la veille au soir. Le sens de l’observation du Khalif ainsi que sa bienveillance et sa complicité avec ses fidèles faisaient qu’il n’était, généralement, pas nécessaire que ces derniers sollicitent son soutien.

En effet, dès qu’il les voyait, le Khalif pouvait comprendre leur situation, leur besoin et agir en conséquence tout discrètement. Aussi, était-il très rare voire impossible de voir des membres appartenant à la communauté Ahloulahi sortir dans la rue pour quémander dans la mesure où, en plus du soutien du Khalif, le voisinage aussi ne manquait jamais de faire des actions de solidarité vis-à-vis de ceux parmi eux qui étaient dans le besoin. C’est cette organisation qui a toujours prévalu au sein de la communauté Ahloulahi à lui suite du premier Khalif. Mais force est de constater que ces dernières décennies, la donne a complètement changé et pas forcément dans le bon sens. En effet, la communauté s’est beaucoup agrandie ces dernières années avec l’accroissement exponentiel du nombre de ses partisans. Il s’y ajoute que la collecte n’est plus centralisée auprès de l’autorité suprême qui est le Khalif Général en ce sens que chaque fidèle ou groupe de fidèles a délibérément choisi celui ou celle à qui il donne directement ses zakât. Or, si la zakât est centralisée autour d’une « Beyt al Mâl », son grand volume permettrait de mieux régler le problème de la pauvreté notamment en créant des emplois avec la catégorie « ceux qui travaillent pour la zakat » (العَامِلُونَ عَلَيْهَا).

À titre d’exemple, considérons un échantillon de 10 000 fidèles qui contribuent régulièrement à la zakât suivant le modèle Ahloulahi et dont la moyenne reçoit un revenu mensuel de 100 000 FCFA. Cela donne une zakât de 2500 F CFA par personne ; ce qui équivaut à un total de 25 millions par mois et 300 millions par année. Si on augmente la taille de l’échantillon à 100 000 fidèles avec toujours un revenu mensuel de 100 000 FCFA, on aura 250 millions de FCFA de zakât mensuelle globale. Dans l’année cela équivaudra à un volume de 3 milliards de F CFA à redistribuer aux huit catégories de bénéficiaires. Et les données que nous avons déjà consultées nous permettent de dire sans équivoque qu’une somme encore plus importante pourrait être collectée en prenant en compte les salariés qui ont des revenus mensuels d’un million en moyenne et ceux qui sont dans le secteur informel. C’est pour vous montrer combien le saint-maitre, notre maitre bien-aimé Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws) a déjà efficacement réglé la plus grande équation de notre époque à savoir la PAUVRETÉ !

Il est donc fondamental de revoir et de réorganiser le système de la collecte de la zakât. Nous ne saurions clôturer cette série de tribunes axées sur la zakât sans saluer la pertinente et sage décision prise en ce sens par son représentant actuel sur Terre à savoir le Khalif Seydina Mouhamadou Makhtar Lahi Ibn Seydina Mandione qui vient de mettre en place une commission chargée exclusivement de la gestion de la zakât dans la communauté Ahloulahi.

Que paix, salut et bénédiction soient éternellement renouvelés sur le saint-maitre Seydina Limamou Lahi Al Moukhtar Wa Seydil Anlamine (asws) !

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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