CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°147 : « Yeen a gëm ki gën, yeen a yor li gën »

today6 septembre 2024 71 3

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« Yeen a gëm ki gën, yeen a yor li gën »

Une traduction littérale du titre de cette présente tribune donnerait ceci : « C’est vous qui avez cru au meilleur de la Création et c’est vous qui avez ce qu’il y a de meilleur ».

Ces propos sont destinés aux membres de la communauté Ahloulahi, disciples du saint-maitre Seydina Limamou Lahi Al mahdi asws).
Pour rappel, la communauté Ahloulahi ou les Partisans d’Allah) a été fondée à partir du dimanche 1er sha’bân de l’an 1301 coïncidant au 24 mai 1884), quand le saint-maitre Seydina Limamou Lahi asws) a lancé un appel aux hommes et aux djinns les invitant à le rejoindre pour ériger un culte pur et sincère exclusivement voué à l’Éternel. Il déclara être l’Imam Al Mahdi Al Mountazar, ce guide promis aux gens de la Fin des Temps par le prophète Mouhamad asws) pour les ramener sur la voie du Salut. Seydina Limamou Lahi asws) est apparu à une époque où les gens semblaient avoir oublié leur Seigneur, s’être détourné de Lui et transgressaient à souhait Ses règles à bien des égards.

En effet, à l’époque l’injustice et l’iniquité à grande régnait encore dans le monde à travers l’esclavage puis l’impérialisme, les guerres entre les peuples, etc. La loi du plus fort régnait en maitre absolu un peu partout dans le monde entrainant un chaos indescriptible. Les gens n’étaient plus guidés que par leur instinct bestial, l’appât du pouvoir, une volonté de domination, la conquête de nouvelles terres et des biens d’autrui. Des peuples attaquaient d’autres peuples plus faibles en effectuant des tueries de masses, des razzias, des viols et en y prenant plusieurs enfants et des femmes comme captifs qui transformaient ensuite en esclaves à vendre aux plus offrants.

Or, c’est cela que les anges avaient redouté après que le Seigneur Tout-Puissant et au décret irrévocable leur a annoncé sans préavis :
« Inni jaa ilun fil ardi khalifah » ; prenant ainsi la sage décision de faire habiter cette terre à l’Homme Seydina Adama et sa descendance). « Ataj anlu fiihaa may yufsidu fiiha wa yasfikuddimaa a » avaient-ils répondu au Créateur. Ils avaient lu dans la « Lawhoul mahfûz » toutes les exactions que les humains feraient sur terre. Mais le Créateur Tout-Puissant comme comme Il le leur a si bien notifié « connaissait l’Insondable » ; autrement dit ce qu’eux et tout le reste de la création ignoraient.

Aussi, à chaque fois que l’humanité a semblé oublier le pacte originel d’adoration qui la lie au Créateur et a semé le désordre sur terre, Ce Dernier a-t-Il envoyé Ses messagers en tant qu’annonciateurs et avertisseurs chargés de rappeler Son Unicité et Sa Loi. C’est ainsi qu’il envoya Seydina Noûh vers son peuple qui était tombé dans le péché d’association afin de le ramener sur le chemin de la vérité. De même, il avait missionné Seydina Moussa pour libérer son peuple d’israélites du joug du Pharaon imposteur qui avait fini par se proclamer « Ana rabukumul Ahlaa ». Sous nos cieux, malgré que la religion islamique eût déjà enveloppé de son manteau salvateur les coins les plus reculés du pays, le syncrétisme religieux, un des pires fléaux de la Fin des Temps encore même pire que le péché d’association) était fortement ancré dans le quotidien des peuples de la Sénégambie. Quid du peuple lébou de la Presqu’Ile du Cap-Vert ou dans chaque concession était érigé un autel en l’honneur du génie « protecteur » de la famille ?

Dans ce contexte chaotique assimilable à une forme de Jahiliyya évoluée, qui d’autre que le prophète Mouhamad, qui avait lui-même enseigné la religion islamique en apportant le dernier des Livres révélés à savoir le Coran, aurait pu hériter de cette tâche épique de ramener son troupeau égaré sur le chemin des prairies grasses de l’islam ? Quoiqu’il en soit, Seydina Limamou Lahi a assumé cette réincarnation, qu’aucun être à l’esprit étroit et n’ayant pas été abreuvé au nectar du savoir dont Allah avait gratifié ses élus à l’image de Khadir ne pourrait jamais comprendre aisément, en maintes occasions.

D’ailleurs ne disait-il pas : « fa Yoneen tëboon summi dallam wa, Boroom moo nieuwaat sol paire ba toppaat ca tànkam ba ». pour dire que c’est le prophète avait laissé
Comme pour donner un autre argument confirmant sa mission, il avait déclaré dans son premier sermon : « Moi, Limamou Lahi, qui vous parle, sachez que tout ce que je vous conseille dans l’accomplissement du Bien par le corps et par la parole, tout cela, s’il plait à Dieu, je le pratique à tel point que vous ne pourrez pas en faire autant ».

Il ira même jusqu’à demander à ses disciples de le copier : « Prenez exemple sur moi et prenez exemple sur mes actes et mes paroles. Si vous le faites complètement, je vous conduirai dans la voie du salut ». Or, aucun autre guide connu n’avait encore jamais assumé un tel rôle de modèle à copier ; au contraire ils conseillent tous à leurs disciples de copier directement le prophète Mouhamad asws). Seydina Limamou Lahi ne s’en arrêta pas là dans la mesure où il avait encore ajouté dans son quatrième sermon « Si vous découvrez quelqu’un dont les conseils sont meilleurs que les miens, ou quelqu’un qui vous interdit plus de mauvaises choses que moi, abandonnez-moi et suivez-le ».

Alors la première partie de notre titre « Yeena gëm ki gën » est une sorte de rappel et d’exhortation pour dire aux Ahloulahi que vous êtes une communauté d’élus qui ont été spécialement choisis pour être les disciples de la meilleure des créatures à savoir Seydina Mouhamad revenu dans une seconde mission sur terre en tant que Seydina Limamou Lahi asws). Cela est lourd de sens dans la mesure où il sous-entend qu’on a le meilleur modèle de qui soit. A ce propos, le Coran disait de celui dont se réclame le saint-maitre Seydina Limamou Lahi ce qui suit :
« En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle à suivre], pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et évoque Allah fréquemment ». Al Ahzâb, 21

Dès lors, la première implication directe de ce qui précède est que nous avons avec nous celui qu’il faut pour être de parfaits serviteurs du Créateur. D’ailleurs, être disciple du meilleur ne suppose-t-il pas qu’on doive aussi être meilleur tout simplement ? C’est sans doute conscient de cela que Seydina Limamou Lahi recommandait d’ailleurs : « roy leen ma ci jëf ak wax » ; ce qui signifie « suivez-moi dans mes actes et propos ».

Concernant la deuxième partie « Yeen a yor li gën », elle indique que ceux à qui ces propos sont destinés (à savoir les Ahloulahi) ont reçu le meilleur des enseignements de la part du meilleur des enseignants qui plus est le meilleur des pédagogues (Seydina Mouhamad). Et cet enseignement n’est rien d’autre que l’islam originel ainsi que les bases de ce culte qui doit être exclusivement réservé au Créateur Tout-Puissant tel qu’il était descendu au prophète Mouhamad et aux salafs aux premières heures de la révélation. Ce culte à son tour repose sur la célèbre « kalimatu tawhiid » à savoir « Lâ ilâha illâ Allah » qui signifie « il n’y a nulle autre divinité qui mérite d’être adorée qu’Allah ». A ce propos, le prophète nous a enseigné ceci : « La meilleure parole que nous ayons prononcées, les prophètes qui m’ont précédé et moi-même, est Lâ ilaha illâ Allah ».

Seydina Limamou Lahi (asws) qui a bien assumé son rôle de Dépositaire du Tawhiid nous recommande de ne jamais négliger cette parole encore moins la délaisser. Elle doit être notre compagnon de toujours en occupant notre esprit en permanence Elle doit aussi être notre nourriture au quotidien et cette eau fraiche pour étancher notre soif. Elle doit enfin remplir notre cœur de sa lumière pure qui permet de laver la rouille laissée par le doute et les jouissances mondaines et de rejeter toute forme de shirk avant d’envahir nos veines et finalement tout notre être à telle enseigne que nous finirions par développer des réflexes qui convoquent directement le souvenir d’Allah dans tous nos actes et paroles.

En effet, les fidèles de la communauté Ahloulahi ont tellement trempé leur langue dans la formule du « Lâ ilâha illâ Allah » qu’elle ne trébuchera jamais pour dire du mensonge ou du mal sous quelque forme que ce soit. Une telle langue imbibée au nectar du tawhiid ne tiendra jamais des propos discourtois encore moins qui pourraient créer la mésentente et la désunion entre les gens. Aussi, quand nos voisins non-Layènes entendaient un jeune membre de la communauté Ahloulahi insulter ou proférer quelques paroles indélicates, ils le rappelaient à l’ordre, le couvrant de honte en ces termes : « Un layène doit-il tenir de tels propos ? ». S’il en est ainsi, c’est parce que la cohabitation permanente avec cette formule et sa pratique continuelle ont fini par faire des disciples Ahloulahi, aux yeux de tous, des musulmans meilleurs, des modèles de vertu et de piété, exemplaires à tout point de vue. D’ailleurs, le fondateur de la communauté Ahloulahi n’avait-il pas souligné que « le souvenir d’Allah efface les mauvaises actions et attirent les bonnes » ?

Maintenant, être le disciple du meilleur et avoir acquis le meilleur des enseignements suppose inexorablement qu’on doit aussi être le meilleur à tout point de vue. Mais comment faire pour être le meilleur ?

La méthode apportée par le saint-maitre pour adorer Allah – la meilleure qui soit en l’occurrence – et grâce à laquelle la formule « Yeen a yor li gën » est adressée à raison aux adeptes de sa communauté regroupe un package d’actions spécifiques aux Ahloulahi. Nous avons eu à les exposer sur plusieurs des précédentes tribunes axées sur la doctrine Ahloulahi. A titre d’exemple, Seydina Limamou Lahi (asws) recommande aux fidèles de sa communauté de prendre un bon moment à glorifier ensemble Allah à travers la formule du tawhiid avant chacune des cinq prières quotidiennes.

Le but étant de libérer l’esprit de toutes pensées futiles et de toute passions mondaines afin de le laisser converger entièrement vers le Tout-Puissant avant d’accomplir la prière obligatoire. C’est pourquoi le fidèle de cette communauté ne négligera jamais les 5 prières quotidiennes et respectera toujours le délai prescrit. Il gardera toujours le souvenir du rappel à Dieu qu’il soit assis, debout, couché et en tout lieu ou il se trouve. Il ne coure pas derrière ce bas-monde et ce qu’il contient en termes de richesses. Il ne rivalisera donc pas dans l’acquisition des biens de ce bas-monde qu’il assimile à un cadavre en putréfaction. Il concurrencera plutôt son prochain dans l’obtention des bien de l’autre monde ; ceux-là « qui procurent la fortune éternelle et des honneurs élevés » comme l’a révélé le saint-maitre.

Ce disciple n’a, à l’endroit de son prochain, que de bons soupçons. Il promeut l’entente et la cohésion ; il n’encourage jamais la désunion et ne détruit jamais aucune relation entre ses frères musulmans. Il aime et respecte tous les autres guides appartenant aux autres communautés religieuses islamiques. Il suivra leurs recommandations, les aidera dans leurs affaires religieuses et encouragera son prochain en ce sens. Il ne sera donc jamais de ceux qui critiquent les guides religieux ou qui tiennent des propos désobligeants à leur endroit. Le fidèle Ahloulahi par excellence, accorde aussi beaucoup d’intérêt au Coran qui est son compagnon de toujours et il s’attelle à suivre les recommandations qu’il contient tout en s’éloignant de ses interdits. Il n’entretient pas la polémique en religion. Il ne néglige pas l’appel à la prière en ce sens que dès qu’il l’entend il se lève aussitôt pour renouveler ses ablutions et se diriger de suite à la mosquée pour bénéficier des bienfaits de la prière en assemblée.

Globalement, le poète Libasse résuma la nature de ces gens dont le titre de la présente tribune fait mention en ces termes :

Kurél bu yiw bi fawxa ngeen
Ku dul Yonnent bi ñee na leen
Lu jiitu tay la Yàlla noon
Di ngeen sujjóót ci Muhamadoo
Toutefois, il avait aussi tenu à préciser dans un autre poème :
Ba Mahdiyu woote gaa ña jiituwoon danoo rawe
Ba tey ñu ngiy daw, may daagu ndax man dinaa dabe

Or, quand il écrivait ces derniers versn c’était du temps du premier Khalif Seydina Issa Rohoulahi. Alors il semble que plus le temps passe plus les générations à venir deviennent de moins moins comparables celles qui les précèdent.
Cela doit alors nous alerter et nous motiver à rompre cette triste chaine.

Yalna nu Yàlla fayal Seydina Limamou Lahi ak makk ña.

Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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