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TRIBUNE DU VENDREDI N°154 : Les objectifs de développement durable au cœur des enseignements de Seydina Limamou Lahi (psl)

today24 janvier 2025 58

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Les objectifs de développement durable au cœur des enseignements de Seydina Limamou Lahi (psl)

L’Imam Al Mahdi Al Mountazar dont se réclame Seydina Limamou Lahi (asws), est un guide promis à la postérité par le prophète Mouhamad (asws) pour marcher parfaitement sur ses pas et remplir la terre de justice et d’équité. Son rôle est d’apporter les solutions adéquates aux nombreux maux de la Fin des Temps. Or, parmi les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les gens de la Fin des Temps, la question du développement durable occupe une place centrale. C’est pourquoi, Seydina Limamou Lahi (asws) en tant que messie de la Fin des Temps ne pouvait manquer d’apporter sa contribution sur la question.

Dans la précédente tribune, nous avions abordé très brièvement les objectifs de développement durable (ODD) définis par les Nations Unis. Au nombre de 17, ces ODD initiés en 2015 sont en fait des plans d’action à mener pour la résolution d’enjeux mondiaux de notre époque tels que la pauvreté, la famine, la santé, l’éducation, l’accès à l’eau, de l’égalité hommes-femmes, l’emploi, la biodiversité, etc. Pourtant depuis 1883, le saint-maitre Seydina Limamou Lahi a donné un package de solutions qui permettent d’atteindre en même temps tous ces ODD. A titre d’exemple, le premier ODD est destiné l’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde avant 2030. Il convient, à ce niveau de préciser que l’extrême pauvreté est définie comme étant le fait de survivre avec moins de 2,15 dollars par personne et par jour à la parité de pouvoir d’achat de 2017. À l’heure actuelle, les chiffres des Nations Unies (NU) révèlent qu’au moins 670 millions de personnes dans le monde vivent encore dans l’extrême pauvreté en 2023. Parmi les causes listées par les NU il y a chômage, l’exclusion sociale et la grande vulnérabilité de certaines populations face aux catastrophes, aux maladies et à d’autres phénomènes qui compromettent leur productivité.

La lutte contre la pauvreté occupe une place importante dans l’enseignement du saint-maitre Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws). En effet, pour mieux lutter contre la pauvreté au sein d’une communauté, ou d’un pays, il faut les membres les plus aisés puissent penser aux autres qui sont dans une situation moins favorable afin de leur apporter leur soutien. Or, ce qui facilite cette solidarité c’est d’abord l’amour et la compassion qui doivent exister entre les deux parties (celui qui doit aider et celui qu’on aide). Ainsi, pour mieux cultiver cela entre les fidèles, Seydina Limamou Lahi nous enseignait que « La religion, c’est la disponibilité généreuse, c’est-à-dire la disponibilité à l’égard de Dieu, de son Envoyé, de son Livre, des chefs religieux et de tous les musulmans». Parlant de la disponibilité envers les musulmans, il développait : « Etre disponible vis-à-vis de tous les musulmans, c’est les aimer tous, car comme l’a dit l’Envoyé de Dieu (que Dieu répande sur lui sa bénédiction et la Paix) : « le Croyant doit aimer tous les Croyants et ne doit en haïr aucun » et comme il l’a encore dit : « le vrai Croyant doit vouloir pour son frère Croyant, ce qu’il veut pour lui-même ». L’Envoyé de Dieu (que Dieu répande sur lui sa bénédiction et la Paix) a dit : « ne vous haïssez pas les uns les autres, déconseillez le Mal, tissez entre vous de bonnes relations ».

Dans un autre passage, il ajoutait encore : « Sachez ô vous Croyants que le Croyant doit rester uni aux Croyants, lesquels s’unissent à lui. Celui qui ne le fait pas ne reçoit pas l’aide de Dieu.» À travers ces derniers propos, Seydina Limamou Lahi encourage l’ouverture vers son prochain. Si cette recommandation est appliquée à l’échelle macro, à la dimension d’un Etat, elle rejette clairement l’autarcie et favorise plutôt l’ouverture et la coopération avec l’étranger, le reste du monde.

Et c’est cela qui va faciliter plus efficacement l’atteinte du dix-septième ODD intitulés “Partenariats pour la réalisation des objectifs” en ce sens que cet enseignement favorise la coopération internationale. D’ailleurs l’aide publique au développement, un des fruits de la coopération internationale représente un volume de 147 milliards de dollars suivant l’objectif fixé en 2017.

Le saint-maitre ne se limite pas à cela mais, il s’est encore appuyé sur cet outil divin qu’est la zakât pour éradiquer la pauvreté dans sa communauté notamment avec la grande réforme qu’il a appliquée à cette aumône légale qui est le troisième pilier de l’Islam. Ainsi, dans sa communauté la zakât Al Mâl (zakât sur l’argent) est automatiquement prélevée après perception d’un gain d’au moins 1000 francs sans attendre la période dite « hawl » correspondant à un an lunaire (contrairement à ce qui se fait avec le reste de la oumma islamique). Le taux de prélèvement étant toujours de 2,5%. Il convient de rappeler que les ayants droits de cette aumône légale sont donnés par ce verset 60 de la Sourate At-Tawba : « Les Ṣadaqāts (œuvres de charité) ne sont destinées que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’Islam), l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allah, et pour le voyageur (en détresse). C’est un décret d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Sage. » (Pour plus de détails, cf. la tribune du vendredi N°104: Les bénéficiaires de la Zakât).

L’exhaustivité de la listes des bénéficiaires tels que cités par Allah montre clairement que la zakât est un outil parfait de redistribution des revenus ; ce qui lui permet ainsi de garantir l’équité sociale.

Dans une communauté avec au moins mille salariés dont le gain moyen est de 100 000 f CFA, la zakat réunie suivant l’enseignement de Seydina Limamou Lahi est : (100 000 x 2,5% x 1000) = 2 500 000 F CFA en moyenne. À l’échelle d’un pays, la manne financière issue de la zakat pourrait permettre de réunir plusieurs centaines de milliards par année destinés aux 8 catégories de bénéficiaires définis par la loi islamique. Cela permettraient de renforcer la résilience des pauvres, tout en leur accordant les mêmes droits aux ressources économiques et l’accès au services de base (éducation de qualité, santé, etc.).

Si ces enseignements de Seydina Limamou Lahi (asws) précédemment cités – notamment en ce qui concerne la zakât – sont appliqués, ils permettraient d’atteindre plus rapidement et en même temps les autres ODD. L’utilisation de la zakat pour le compte de la septième catégorie de bénéficiaires citée par le précédent verset dans le sentier d’Allah) permettrait d’une part de construire des hôpitaux de qualité tout en facilitant l’accès de tous à des soins de qualité ainsi que des écoles pour tous et offrir un accès équitable à une éducation de qualité. Ce qui permet d’atteindre le troisième ODD: Bonne santé et bien-être et le quatrième ODD : Éducation de qualité.

Concernant le dixième ODD, il consiste à réduire les inégalités fondées sur les revenus, le genre, la race, ethnie, etc. dans les pays et d’un pays à l’autre. Le constat est que près de 40 % du total des revenus mondiaux sont destinés à 10% des personnes les plus riches. Par contre, les 10 % plus pauvres ne gagnent qu’entre 2 à 7 % du total de ces revenus mondiaux. Les orientations émises par les Nations unies pour atteindre cet ODD sont entre autres : encourager l’aide au développement et les investissements directs étrangers en faveur des pays qui en ont le plus besoin. La solidarité et l’ouverture préconisés par le saint-maitre que ce soit à l’échelle micro ou macro permet de mieux harmoniser les disparités en comblant le creuset entre les riches et les pauvres pour finalement parvenir à assoir l’équité sociale tant attendue. S’agissant des inégalités fondées sur la race ou l’ethnie, elles existent pas dans la communauté Ahloulahi. En effet, Seydina Limamou Lahi a banni toutes formes de discriminations ou de hiérarchisation de la société.

C’est pourquoi, dès l’aube de sa mission, il a recommandé à tous ses fidèles de se départir de tout ce qui pourrait faire allusion à une quelconque supériorité basée sur la naissance ou le rang social. C’est ainsi, qu’il a lui-même laissé son propre nom de famille pour adopter le patronyme commun à tous les serviteurs d’Allah à savoir LAHI. À souligner, que le nom de famille dans la culture sénégalaise comme dans la plupart des autres cultures africaines est une indications sur la position sociale ou la naissance de la personne.

Pour ce qui est du deuxième ODD : «Faim Zéro dans le monde», il faut savoir que la faim et l’insécurité alimentaire sont des freins au développement. C’est pourquoi elles ont été prises en compte dans les ODD pour l’horizon 2030. L’objectif étant de créer un monde qui ne connait pas la faim d’ici 2030. Pourtant, en 2022, le constat est qu’il y a 2 milliards de personnes qui n’ont pas un accès régulier à une alimentation sûre, nutritive et suffisante selon les rapports des Nations Unies. Il s’y ajoute que le nombre de personne en situation de faim chronique représente 9,2% de la population mondiale, soit un effectif de 735 millions.

Dans la communauté Ahloulahi, le problème de la faim et de l’insécurité alimentaire n’ont jamais eu leur raison d’être. En effet, le fondateur de la communauté, avant même qu’il ne fût investi de sa mission de Mahdi, avait pour profession la pêche et l’agriculture. Après avoir lancé mission, son engagement dans ces deux professions à inspiré et encouragé la plupart des fidèles de sa communauté naissante. De son coté, Seydina Limamou Lahi (asws) s’est très tôt investi à doter les fidèles de terres arables pour les encourager à pratiquer l’agriculture dans la zone entourant l’ancien village de Cambérène, celle aux alentours du village de Yoff (notamment les champs de Khamsâne, aux abords de l’actuel site de la Patte D’Oie) et même dans la région des Niayes. D’ailleurs, les plus grands agriculteurs de cette zone (Yeumbeul, Malika, Thiaroye, Gorom, Diandère, Ndiéguène, Dèni Birame Ndao, Déni Sény Thiaw, Kagnak, Bambilor, Sangalkam, etc.) étaient des fidèles de la communauté Ahloulahi. Chaque famille de fidèles avait sa pirogue pour aller pêcher et ses parcelles de terre pour cultiver sa subsistance en fonction des saisons. Ainsi, le problème de la faim ou de l’insécurité alimentaire n’était point imaginable dans la mesure où chaque famille cultivait sa propre nourriture et en revendait même dans les marchés populaires de l’époque. Plus tard, son enseignement à propos du culte du travail surtout de la terre a été enrichi par son fils ainé et premier successeur Seydina Issa Rohoulahi (as). Ce premier Khalif avait accordé des parcelles de terres aux fidèles de la communauté et avait même trouvé des étals au marché Kermel en ville à leurs braves épouses pour leur permettre d’écouler leurs récoltes. Pour faciliter le transport de la récolte, Seydina Issa avait écrit à l’autorité coloniale pour la construction d’une route reliant Cambérène à la l’autoroute. Par ces actes symboliques, Seydina Issa contribua à développer l’économie locale à Cambérène notamment avec l’engagement des femmes du village.

Pour le cinquième ODD : «Égalité entre les sexes», le constat part du fait que les femmes forment la moitié de la population mondiale d’où leur importance dans les politiques de développement durable. L’objectif dans l’égalité entre les sexes est de bannir toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et de leur garantir leur autonomisation. Si ce volet a été pris en compte dans les ODD pour l’horizon 2030, c’est parce que, suivant les études menées sur la question, l’autonomisation des femmes est un stimulateur de croissance et de développement. L’égalité entre les sexes doit aboutir à accorder femmes un accès équitable à l’éducation, à la santé, à l’emploi, au même titre que les hommes. À titre d’exemple, les femmes gagnent toujours en moyenne 23% de moins que les hommes à l’échelle mondiale.

Pourtant cette forme de discrimination au dépend de la gent féminine a été définitivement réglée depuis 1883 par Seydina Limamou Lahi (asws). À ce propos, le poète Libasse Niang chantait cette prouesse en ces termes :

Goor ak jigeen mag ak ndaw xaleeloo
Jaamu ga nio ca maasé naaj ak tèèloo

D’ailleurs pour montrer que les femmes ont les mêmes devoir et quasiment les même droits que les hommes, Seydina Limamou Lahi fut le premier à réserver une place aux femmes dans ses mosquée en 1883. Dans sa communauté, les femmes tout comme les hommes psalmodiaient la formule du tawhiid et chantaient les louanges d’Allah à haute voix, pendant leurs travaux domestiques. Il a encouragé leur éducation dans les sciences religieuses. Et nous sommes sûrs que s’il avait vécu à notre époque, il aurait encouragé leur éducation dans les sciences modernes d’aujourd’hui comme la médecine, les finances, la gestions, etc. Dans les limites du convenable islamiquement parlant. D’ailleurs, à l’époque les jeunes femmes étaient très tôt initiées dans la médecine obstétrique par les ainées de la famille.

Pour le seizième ODD: «Paix, justice et institutions efficaces», il faut savoir que la paix, la stabilité et la bonne gouvernance basée sur l’Etat de droit sont des conditions sine qua non au développement durable. Là ou un seul de ces éléments fait défaut, il ne peut y avoir aucune forme de développement. Dans la communauté Ahloulahi, la paix est un mode de vie au quotidien dans la mesure ou, Seydina Limamou Lahi a crée des havres de paix appelés “Jamma-Lahi” ou “Paix de Dieu” pour lui servir d’habitat à lui et à ses fidèles. Dans ces cités, aucune forme de violence n’est permise. La règle d’or est définie par ce célèbre enseignement que le fondateur a livré dès le début de sa mission : “si en marchant quelqu’un que vous croisez se permet de couper votre chapelet, ne réagissez pas. Ramasser vos perles et allez vous-en. s’il vous l’interdit, laissez les perles et allez vous trouver un autre chapelet”. Cet enseignement résume la doctrine pacifique des Ahloulahi surtout quand on sait ce que représente le chapelet dans la foi musulmane.

En définitive, les mécanismes élaborés par les institutions internationales, fruits d’études assez dispendieuses sur la question du développement durable ont eu un retard de plusieurs décennies par rapport à l’enseignement islamique sur le le sujet. Et la contribution de Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws) s’avère encore plus efficace que la méthode définie par les Nations Unis pour atteindre le développement durable.

Il est donc temps que l’enseignement religieux sur les enjeux de l’heure a fortiori celui émanant du maître de la Fin des Temps (Seydina Limamou Lahi Al Mahdi) soient mieux étudié et pris en compte.

C’est sans doute pour cela que le brillant poète Imam Mouhamadou Sakhir sensibilisait les savants de son époque sur le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) par cette invite :

Gaayi ñëw leen gëstu waat diineem té seetaat kon di ngeen
Xamni Baay Laay Yàlla moo soop def ko muy njiital anaam.

Excellente célébration de l’Appel à toutes et à tous.

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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