Dans un peu moins d’une semaine, la communauté Ahloulahi commémorera [inchâ Allah] l’anniversaire de la disparition du saint-maitre Seydina Limamou Lahi Al Mahdi ; disparition survenue 13 jours après la prière de Korité de 1909. C’est l’occasion pour nous de rappeler à nous-même et à nos lecteurs une partie de ses recommandations.
[NB. Le texte est la version enrichie et améliorée d’un texte posté sur ce mur à pareille date l’année dernière. ]
L’étude analytique que nous avons menée sur les sermons du saint-maitre Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws) nous a permis de constater qu’il insiste sur plusieurs points qu’il a répétés plusieurs fois dans quasiment tous les sermons. Il faut comprendre toutefois que cette répétition n’est pas gratuite. En plus d’être pédagogique, elle démontre en fait l’importance de ces points pour le saint homme qui, en parfait « Nazîr » (avertisseur) pour son peuple, connaissant l’origine de ce qui conduira inexorablement nombre de musulmans dans les flammes de la Géhenne, le préparait sur ce qu’il fallait faire pour avoir rapidement l’agrément d’Allah et tout ce qu’il fallait éviter et bannir pour s’éloigner de la colère et du châtiment du Tout-Puissant. D’ailleurs, ne disait-il pas lors de la dernière prière de Korité qu’il présida de sa vie : « Ma Borom muril na ma kiiraay yi ! Lep li wara xew ci jamono fii ba Israfil la wal si bufta bi man Limaamu Laahi xam na mako ». En d’autres termes « mon Seigneur m’a ôté les voiles ! [Il m’a] fait savoir tout ce qui devra se passer de ce jour jusqu’au moment où Israfil soufflera dans la trompette [marquant le Jour du Jugement]. Lors de cette triste « Korité d’Adieu », conscient de tout ce qui allait survenir à notre époque, il avait sagement demandé à Cheikh Makhtar de lui faire une énième lecture des sermons qu’il avait prononcés tout au long de ses 26 ans de mission et qui constituent un viatique, un cahier de charge, une ligne de conduite et le meilleur des héritages à la suite du coran. La raison étant de vérifier si ses propos étaient bien transcrits, s’il n’y avait aucune omission ou aucun ajout ou aucune interprétation indélicate. Ce jour-là notre maitre (asws) avait prononcé : « wama anla rassoul ilal balagh wa anna balaghtou ». Il avait ajouté « Quiconque aura reçu ce message [les sermons] devra obligatoirement le partager avec les autres». Le Khalif-maitre de son Temps El Hadji Seydina Issa Lahi (3e Khalif) donna l’exemple en rassemblant tous les manuscrits de ces sermons dans un ouvrage unique dont il finança entièrement et sur fond propre l’édition.
Parmi les points sur lesquels Seydina Limamou Lahi (asws) a insisté dans lesdits sermons on peut citer l’obligation fondamentale d’aimer son prochain. À ce propos, dès son premier sermon (nous axerons d’ailleurs ce billet sur les 1er et 2e sermons) il rappelle les hadiths suivants :
« Le Croyant doit aimer tous les Croyants et ne doit en haïr aucun », ensuite « Le vrai croyant doit vouloir pour son frère croyant, ce qu’il veut pour lui-même ». Il ajoutait « ne vous haïssez pas les uns les autres, déconseillez le Mal, tissez entre vous de bonnes relations ». Comme pour donner plus de motivations aux siens il recommandait encore de « renforcer nos relations par l’Amour car les habitants du Paradis s’aiment » et « d’écarter de nos relations l’inimitié et la haine car nous sommes des frères ». Il rappela ce célèbre verset du Coran : « Les croyants sont tous des frères, arrangez donc les différends de vos frères et craignez Dieu afin qu’Il ait pitié de vous » (s49, v10). Il attira davantage notre attention sur l’importance de s’unir aux autres : « Sachez ô vous Croyants que le Croyant doit rester uni aux Croyants, lesquels s’unissent à lui. Celui qui ne le fait pas ne reçoit pas l’aide de Dieu ». Pour mieux réussir ce pari de l’amour sincère envers son prochain, qui est d’ailleurs la base de la stabilité régnant parmi les Ahloulahi depuis 1 siècle et demi, Seydina Limamou Lahi (asws) esquissa une batterie de choses qu’il fallait obligatoirement éviter. Il cita le fait de « cherchez à se surpasser les uns les autres dans l’acquisition des richesses de ce bas monde ». Aujourd’hui ce fait est à la base de la destruction des relations entre croyants voire entre parents. Il finit toujours par créer une rude compétition entre eux pour induire un éloignement grandissant puis une inimitié entre eux. C’est pourquoi le saint-maitre (asws) conseille de « Cherchez plutôt la concurrence dans l’obtention des richesses de l’autre monde ». Car « c’est ça qui procure la fortune éternelle et des honneurs élevés ». La principale raison qui pousse l’homme à concourir dans l’acquisition des biens de ce monde est son amour immodéré de la vie d’ici-bas. Or, Seydina Limamou Lahi qui a déjà visité le Paradis sait que ce monde et tout ce qu’il contient en termes de jouissance n’ont aucune valeur comparés à la vie future et ses délices éternels. Aussi trancha-t-il : « Ne soyez pas avides des biens de ce bas monde, car ce monde ci est (comme) un cadavre (impropre à la consommation). Seuls les chiens et les vautours mangent un tel cadavre. Détachez-vous donc de ce bas monde ne le suivez pas, car c’est une demeure qui va vieillir et disparaître. Or sa disparition est proche. »
Pour préserver l’unité, Seydina Limamou Lahi (asws) ordonna de « nous méfier des ouï-dire et des « on a dit que… », car, disait-il « bien souvent ce qu’on raconte et ce qu’on entend ne correspondent pas à la réalité.» autre chose qu’il nous recommanda de « ne nourrir à l’égard de nos frères que de bons soupçons ». Il insista même sur ce point en décrétant : « Évitez les mauvais soupçons ! »».
Comme pour insister sur combien l’entente, la cohésion et l’amour entre les hommes lui tiennent à cœur, il cita aussi d’autres habitudes de notre époque dont il faut nécessairement se départir. Parmi celles-là, il cita « la médisance (jëw), la calomnie (tuumë), le mensonge (fenn), la trahison (wòr), le fait de raconter beaucoup de choses sur quelqu’un qu’on n’aime pas. ». N’ignorant pas la nature humaine par rapport à la médisance, il avait même trouvé une solution dans sa générosité caractérielle : « si vous ne pouvez pas vous empêcher de médire (jëw), médisez sur moi Limamou Lahi ! ». Et nous pensons que médire sur le meilleur de la création ne nous rapporterait que des hassanâtes et non le contraire ! Seydina Limamou Lahi (asws), quel homme !
Il ne s’en limita pas là, il ajouta d’ « éviter la jalousie (fiiraangé, soxor), la haine (mbañeel), l’orgueil (rëy, beew) et l’ostentation (ngistàl). » Pour les plus récalcitrants qui ne suivraient pas ces précieuses recommandations, sachez que le saint-maitre nous invite tous [dans son second sermon] « à méditer sur ces moments de maladie, où, couchés, vous vous tordez, de souffrance, pour ensuite délirer, être saisi d’angoisse, avec un corps chaud ou froids ; ces moments où la guérison demeure votre unique souhait. ». Mais aussi sur « l’instant de l’extraction de l’âme (du corps) [qui] se retire du corps à partir des doigts de la main et monte jusqu’au cou, les yeux se tournent alors vers le haut, les mains se crispent, la soif [nous] saisit, le corps perd sa force, la voix s’affaiblit, le regard devient plus intense ; l’âme ayant dépassé la poitrine, celle-ci ronfle, les pieds deviennent froids… ». Il nous invite ensuite à méditer « sur l’arrivée de l’ange de la mort, la peur qu’il inspire à ceux qui seront damnés, son regard, sa grande taille, la rougeur de ses deux yeux, la longueur de la lance qu’il tient, ses assistants qui l’accompagnent ; ils sont grands et très puissants. » Seydina Limamou nous invite encore à « penser à l’entrée dans la tombe, à l’instant où l’on [nous] couche au bord du fossé, à la pose des planches, à l’instant où l’on dénoue les liens (qui maintenaient) nos habits mortuaires, à l’arrangement des planches et de la paille posée sur elles, à l’entassement du sable sur la tombe et au retour de ceux qui accompagnaient le défunt. Ce dernier demeure, alors, seul dans sa tombe avec la somme de ses œuvres. »
Il convient de souligner qu’à partir de cette étape de la tombe personne, aucune filiation (ni père, ni mère, ni grand-père), aucune appartenance religieuse ou à une quelconque illustre famille ne comptera. Nous serons seuls face à nos faits, gestes et paroles devant l’Éternel, le Juste qui était Témoin de toute nos œuvres réalisées au cours de notre vie. Allah tranchera avec justice et équité entre Ses sujets et les torts seront évalués et réparés à leur juste valeur.
Seydina Limamou Lahi rajoutait : « Si vous désirez le salut, purifiez votre culte voué à Dieu, pour l’amour de Dieu et de son Envoyé. Demeurez constants dans ces pratiques pures même si elles sont assez réduites. Ne mêlez pas, à vos pratiques religieuses, le mensonge, l’escroquerie, la débauche, l’innovation, la magie, serait-elle une magie par l’écriture. Ne déviez pas vers les gens qui s’adonnent à ces choses, car vous seriez demain déchus et perdants. »
Au terme de cette modeste étude, que nous avons voulue objective le maximum possible, l’enseignement que nous tirons des nombreuses et stratégiques répétitions du saint-maitre (asws) dans ses sermons est qu’il savait pertinemment que ces points seraient les fléaux de notre époque.
Que Paix, Salut et bénédiction soient éternellement renouvelés sur notre maitre Seydina Limamou Lahi Al Moukhtâr Wa Seydil Anlamîna.
Yalna sounou Borom saxal ñu si jëfé ndigëli Sanga bi té xàñ ñu temps bu ñuy jëféé ay téreem.
Moy Yàllaa gën yomba, Yalna ñu ko sunu Borom jaféñal
Jaamu Yàllaa gën jafé, Yalna ñu ko sunu Borom yomba lal
Yalna Sunu Boroom fayal ñu sunu sanga, sunu yaakaar sunu sopé ba (gënël ñu ndey ak baay aki doom aki alal) muy Seydina Limamou Lahi (asws).
Yalna doon sunu muur.
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