L’avancée technologique a donné naissance au développement de ce que l’on appelle de nos jours « réseaux sociaux » qui sont en fait de véritables médias sociaux. L’expression réseau social désigne, en sciences humaines et sociales, un agencement de liens entre des individus ou des organisations, constituant un groupement qui a un sens : la famille, les collègues, un groupe d’amis, un cadre qui leur permet de créer un espace perso où partager des informations, photos, vidéos avec le reste du réseau [source Wikipédia].
Cela leur donne une utilité aussi bien sur le plan personnel avec la possibilité de mettre en valeurs des aspects de la vie de l’utilisateur que professionnel (présentation des activités professionnelles). C’est pourquoi l’on distingue les réseaux sociaux personnels parmi lesquels on peut citer Facebook, Instagram, SnapChat, TikTok, Twitter, Clubhouse, etc. Ensuite, il y a aussi les réseaux professionnels LinkedIN, Viadeo, Pinterest, Instagram, etc. A côté, il y a aussi les réseaux sociaux traditionnels de messagerie instantanée comme Whatsapp, Messenger, Telegram, Signal, etc. permettant en général de créer des espaces de discussions privés (groupes).
Ces réseaux sociaux permettent donc de mettre en relation des personnes d’origines diverses à travers le monde chacun avec sa propre culture, un mode de vie différent, des us et coutumes contraires. Cela peut créer une attirance, une influence puis une acculturation voire une perte de valeur traditionnelle tout simplement. L’adoption de culture issue des pays occidentaux où la liberté d’expression est plus grande, moins contrôlée que sous nos cieux pousse certains de nos concitoyens à agir comme s’ils étaient dans ces grandes démocraties. Or, dans la plupart des cas les valeurs venues d’ailleurs vont complètement à l’encontre des traditions nationales ; ce qui entraine un choc des cultures. Cela se traduit par exemple par un changement radical du port vestimentaire (devenu indécent) chez les jeunes filles, la consommation de produits stupéfiants et l’adoption de pratiques contraires à nos mœurs et jadis inconnus sous nos cieux.
Mais pire encore, le constat est que ces espaces publiques sont devenues un cadre, non ! Une jungle plutôt, permettant à quiconque de s’attaquer à n’importe qui, ou à partager des éléments compromettants (images indélicates, vidéos sensibles, etc.) pour détruire ou entacher la réputation de son prochain et ce en toute impunité le plus souvent. Il ne se passe pas un jour sans qu’un contenu sensible, choquant ne soit partagé sur les réseaux sociaux. Aussi, la vie privée des citoyens (pourtant protégée par la constitution) et l’honorabilité d’honnêtes gens se retrouvent-elle souvent violées, agressées et exposées devant l’espace publique. Globalement, c’est la quête effrénée du buzz qui pousse certains faibles d’esprits à calomnier, à médire et à partager ce qui, jadis, était couvert par le voile de la pudeur, de la morale.
Ainsi, des familles entières, des couples, des amitiés, des partenariats se retrouvent disloqués sous le simple fait de ces «chercheurs de buzz». D’autres brebis galeuses se permettent même de formuler des propos irrespectueux à l’endroit des institutions de ce pays (le Président de la République généralement). Fréquemment, on peut aussi voir des jeunes incultes, très faibles d’esprit (facilement manipulables) dans la majorité des cas, sous l’influence d’un salafisme extrêmement violent et contraire à nos valeurs nationales de paix, de tolérance, de respect et d’acceptation des croyances individuelles, profiter lâchement des réseaux sociaux sous couvert de l’anonymat qu’ils offrent pour remettre en question l’enseignement séculaire des fondateurs des foyers religieux de ce pays.
La plupart du temps, ce sont des ressortissants sénégalais ayant raté complètement leur vie et qui sont désespérément établis à l’étranger à la recherche de prairies plus grasses, qui se permettent d’agresser, de critiquer et d’insulter la croyance et les guides religieux de millions de sénégalais à travers les réseaux sociaux. Or, l’enseignement de ces pères fondateurs – si nous pouvons les appeler ainsi – est à la base du tissu de stabilité et de cohésion régnant dans ce pays depuis Mathusalem.
C’est comme si, aujourd’hui les réseaux sociaux avaient fini par créer un type de personnes, de « monstres numériques » plus exactement qui, dans la vie normale (sans internet), n’auraient pas eu le droit à la parole dans une société digne de ce nom. C’est pourquoi, plusieurs lanceurs d’alerte à travers le monde (surtout les religieux) ont tiré la sonnette d’alarme pour dénoncer des dérives de plus en plus fréquentes dans l’utilisation de ces réseaux sociaux.
D’ailleurs, au Sénégal, plusieurs guides religieux à l’image de Cheikh Mouhamadoul Mountakha Mbacké (Khalif Général des Mourides), ou Cheikh Babacar SY Mansour (Khalif Général des Tidjanes), le Khalif de Thianaba et récemment le Khalif de Ndiassane, dans leur rôle de patriarches et de régulateurs sociaux ont déjà lancé une fatwa contre la mauvaise utilisation des réseaux sociaux. Et avant eux, Chérif Baye Ada Lahi (petit-fils de Seydina Mame Alassane Lahi, quatrième Khalif) avait anticipé la situation en animant une conférence à l’unité 9 des parcelles assainies, en 2017 pour dénoncer la mauvaise utilisation et les dangers liés aux réseaux sociaux. Dans le même temps le docteur Seydi Mame Libasse Lahi ibn Seydina Ababacar a plusieurs fois sensibilisé sur les dérives constatée dans les réseaux sociaux. Et depuis lors il ne se passe un seul jour sans que l’utilisation anarchique ne soit décriée un peu partout.
Toutefois, il faut savoir qu’il n’y a pas que du mauvais dans l’utilisation des réseaux sociaux. En effet, peuvent être utilisés à bon escient notamment pour relayer l’information utile (campagne de dépistage, de vaccination, annonce évènements religieux, appels d’offres, examens, concours, inscription sur les listes électorales, etc.), le partage de connaissances, la sensibilisation sur certaines questions de l’heure (la prévention contre le Sida, les IST, les cancers du sein et du col de l’utérus, etc. Ils peuvent aussi être utilisés pour vendre en ligne, trouver des débouchés, nouer des relations d’affaires, gagner des parts de marchés. Ils pourraient aussi servir à renforcer la cohésion à travers la promotion de l’amitié, de l’amour et de la fraternité qui doivent exister entre les croyants.
Nous profitons alors de l’opportunité que nous offre cette tribune pour rappeler à nos frères et sœurs ce hadith rapporté par Abdullah Ibn ‘Amr et Jâbir Ibn Abdillah (qu’Allah les agrée) selon lequel le prophète (asws) a dit : «Le [vrai] musulman est celui dont les musulmans sont à l’abri de [tout mal provenant de] sa langue et de sa main…».
A la suite de ce hadith il convient de se demander si nous sommes toujours de véritables musulmans ? La réponse à cette interrogation est très claire dans l’esprit et le cœur de chacun !
Allah nous enseignait dans Son saint Coran : «Les croyants ne sont que des frères. Etablissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu’on vous fasse miséricorde» [Al-Hujurat, 10].
Nous ne saurions clôturer un tel sujet sans convoquer l’enseignement salvateur du maitre de la Fin des Temps, Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws) qui, dans ses sermons, nous avertissaient déjà :
▪ «Méfiez-vous des ouï-dire et des «on a dit que…», car bien souvent ce qu’on raconte et ce qu’on entend ne correspond pas à la réalité. Ne nourrissez à l’égard de vos frères que de bons soupçons. Évitez les mauvais soupçons. Dieu est à l’affût des soupçons de ses serviteurs.»
▪ «Pensez à Dieu, à tous les endroits, car ces lieux porteront témoignage en votre faveur le jour du jugement dernier.»
▪ «Je vous recommande d’éviter la médisance, la calomnie, le mensonge, la trahison et le fait de raconter beaucoup de choses sur quelqu’un que vous n’aimez pas. Évitez la jalousie, la haine, l’orgueil, et l’ostentation. Purifiez vos œuvres en les consacrant à Dieu. L’Envoyé de Dieu (bénédiction de Dieu et Paix sur lui) avait dit à ses compagnons : «ne vous haïssez pas, ne soyez pas jaloux les uns des autres, ne vous éloignez pas les uns des autres, ne vous provoquez pas et évitez de vous humilier les uns par les autres. Soyez frères, vous les serviteurs de Dieu». Moi aussi, je ne vous recommande rien d’autre que cela.»
▪ «Soyez des promoteurs de la bonne entente [entre les gens] et non des destructeurs des [bonnes relations]».
A ce niveau la responsabilité de l’autorité étatique, gardienne de la Constitution et des libertés civiles est engagée. Elle soit s’autosaisir, user de son pouvoir régalien pour mieux encadrer l’utilisation des réseaux sociaux dans ce pays. Et pourquoi pas produire un code d’utilisation de l’internet et renforcer la brigade cybercriminelle tout simplement en lui accordant plus de prérogatives et le dotant de plus de moyens matériels pour traquer ces trouble-fêtes. Et pourquoi pas alourdir la peine pour toute violation de ce code d’utilisation des réseaux sociaux. A rappeler que l’accès aux réseaux sociaux est déjà interdit dans six pays du monde : la Turquie, l’Iran, le Pakistan, la Chine, le Vietnam et la Corée du Nord.
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