Il y a quatre choses dans ce bas-monde quand Allah en fait don à un de Ses serviteurs, c’est uniquement pour éprouver sa foi. Ces choses sont la force, le pouvoir, le savoir et la richesse. Au cours de l’histoire, Allah a accordé l’un de ces 4 dons [ou quelques-uns en même temps] à plusieurs hommes à travers le monde. Dans la suite nous axerons l’exposé autour du pouvoir qui en général englobe la force et la richesse.
Les exégètes du saint-Coran révèlent qu’Allah avait accordé à seulement quatre rois le pouvoir de dominer la Terre entière : les deux étant des croyants à savoir Dhul-Qarnayn (l’homme aux deux cornes) et le prophète Souleymane Boun Daouda (asws) et les deux autres des négateurs (Nemrod et Nabuchodonosor). Mais dans la plupart des cas les hommes à qui Allah accorda le pouvoir ont été menés à leur perte par leur avidité, leur cupidité et leur abus qui les enivra à tel point qu’ils perdirent la raison et finirent par se détourner de leur Seigneur. Ils s’enorgueillirent puis se rebellèrent contre Son Autorité Absolue, et finalement défièrent Son Eternelle Grandeur. Leur folie monta crescendo et les poussa à devenir hautains et arrogants à tel point qu’ils se déifièrent [en proclamant qu’ils étaient Dieu Le Très-Haut]. S’il en est ainsi c’est parce le pouvoir corrompt facilement l’âme de celui qui le possède et rend son ego encore plus démesuré. C’est le cas du roi de Babylon, Nemrod qui fut un despote arrogant et suffisant qui adorait les idoles. Après avoir été élevé souverain par Allah, il Le trahit, allant jusqu’à s’arroger les attributs exclusivement divins en déclarant son aptitude hypothétique à donner la vie et la mort. Au bout du compte, Allah l’Omnipotent chargea une parmi ses plus petites créatures – un moucheron plus précisément – de pénétrer dans le nez de Nemrod et d’y demeurer jusqu’à la fin de sa vie (pendant quatre cents ans selon Ibn Kathir) en le torturant en permanence.
C’est aussi l’exemple du Pharaon dans la cour de qui a grandi le prophète Moussa (asws). Après tous les privilèges dont Allah le gratifia, le pharaon, gagné par un orgueil démesuré, avait fini par Le trahir pour devenir l’un des pires tyrans que le monde ait porté en son sein. Lui et ses sujets avaient allègrement opprimé les «Baní Israël» (peuple d’Israël) qu’il avait même réduit en esclavage et avait égorgé tous leurs enfants males. Or, les « Baní Israël » était le peuple élu et béni par Allah qui avait fait d’eux les meilleurs des gens de leur époque comme le prouve ce verset :
« Je vous ai préférés à tous les peuples (de l’époque)». [Sourate Al-Baqarah 47]
Sa folie le poussa à déclarer devant son peuple :
«C’est moi votre Seigneur, le très-haut !» [Sourate An-Nazi’at 24]
Allah, qui n’aime pas l’injustice avait alors arraché Son pouvoir des mains de pharaon l’usurpateur en le noyant dans les profondeurs de la Mer Rouge. A chacun de ces semeurs de désordre sur Terre Allah fit connaitre une fin tragique et humiliante dont se remémorent encore les générations suivantes.
Par ailleurs, l’injustice, l’iniquité, la malhonnêteté, l’égoïsme, l’égocentrisme qualifient les « privilégiés » de cette époque. En effet, la minorité de gens dotés de savoir, de pouvoir, de force ou de richesse semble dans leur grande majorité encore plus arrogante que ceux que nous venons de citer. Les élus profitent du pouvoir qui leur est confié pour s’enrichir illicitement en détournant des deniers publics difficilement mobilisés par nos pauvres «goorgoorlu» de contribuables. Les plus opulents de leur côté se permettent d’exhiber insolemment leurs richesses devant leurs concitoyens dans un pays où – pourtant – la majorité des ménages peine à franchir le seuil de pauvreté. Certains privilégiés profitent de leur position pour imposer leur force aux plus faibles. A titre d’exemple, plus souvent la presse fait état de terres ou de propriétés quelconques accaparées ou accordées à tort à des personnalités par l’administration publique au détriment de leurs véritables propriétaires de condition modeste.
C’est l’occasion pour nous de rappeler à nos compatriotes à qui Allah a doté ne serait-ce que d’un seul parmi ces privilèges (savoir, force, pouvoir, richesse), qu’ils appartiennent au spirituel ou au temporel, de garder la tête sur les épaules et de s’armer de foi, de justice et d’équité et de rester humbles et honnêtes en toutes circonstances au lieu de bomber le torse comme dans des combats de coqs. Ils doivent apprendre de leurs prédécesseurs dont certains ont marqué l’histoire par leur humilité, leur probité morale, leur justice, leur générosité ; mais dont la plupart, grisés par l’immensité de leur pouvoir avaient fini par devenir tyranniques, arrogants, suffisants, orgueilleux, des semeurs de désordre sur Terre.
Ce monde ni tout ce qu’il contient en termes de force, de pouvoir, de savoir et de richesse n’est éternel ! Et les gens qui sont dépourvus de ces privilèges ne sont en rien inférieurs à vous ni moins méritants que vous. Un pouvoir qu’il soit religieux ou temporel ne doit pas être utilisé pour régler des comptes personnels, éliminer des adversaires [ou tout simplement ceux qui ne sont pas du côté de son détenteur], ni pour favoriser certains au détriment d’autres. Un pouvoir doit être juste et équitable envers les administrés. Il doit enfin être inclusif.
Nous vous invitons tous alors à méditer sur ces propos de Seydina Limamou Lahi (asws) :
«Je vous invite à penser à l’entrée dans la tombe, à l’instant où l’on vous couche au bord du fossé, à la pose des planches, à l’instant où l’on dénoue les liens (qui maintenaient) vos habits mortuaires, à l’arrangement des planches et de la paille posée sur elles, à l’entassement du sable sur la tombe et au retour de ceux qui accompagnaient le défunt. Ce dernier demeure, alors, seul dans sa tombe avec la somme de ses œuvres. S’il s’agissait de bonnes œuvres, il devient heureux et joyeux et constate alors la véracité des paroles de l’Envoyé de Dieu en ce qu’il avait dit : « le repos des pieux c’est la mort ». S’il s’agissait de mauvaises œuvres, la tristesse, l’angoisse, le saisissent, il pleure, car ses œuvres constituent pour lui un supplice qui le torture jusqu’au jour de la résurrection.»
Amoon na ñu Yàlla jay def leen ñu diy buur
Demoon ba di naagu tey seen yax fënëx na
Ña Yàlla jayoon ñu moom dunyaa ca penkook
Sawook mbooleem digënté ya ñépp dem na
Dammeel yi fi woon Baraak yak Teeñ ya ak seen
Jaraaf yak dak ya tey ñii ñépp dem na
Enfin, ayons à l’esprit que :
«Il n’y a de force ni de puissance que par Allah»
Qu’Allah fasse de nous des gens humbles, justes, intègres et honnêtes avec un cœur rempli de piété et de crainte d’Allah par la grâce de Seydina Limamou Lahi Al Moukhtâr Wa Seydil Anlamîna (asws).
Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Secrétaire Général de Vision 129.
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