La communauté Ahloulahi a toujours été une pépinière ayant produit des femmes modèles parmi les plus vertueuses de leur époque. S’il en est ainsi, c’est parce que le fondateur, Seydina Limamou Lahi (asws) a accordé une place très importante à la femme dans son modèle de société. En effet, dès le bas-âge, les jeunes filles [au même titre que les garçons] parmi les Ahloulahi sont très tôt initiées aux pratiques islamiques avant même l’âge de la puberté. Ainsi, dans cette communauté les jeunes sont très tôt conscientisés, par exemple, sur l’importance de la « taqâra » (pureté) en l’Islam et on leur enseigne ensuite la façon dont le musulman doit se purifier (à travers l’ablution). Ils sont aussi initiés à l’enseignement coranique, à la prière obligatoire et au jeûne du mois de Ramadan entre autres pratiques religieuses.
À ce propos le grand poète de langue wolof, Libasse Niang, chantait :
Le plus merveilleux encore, les filles parmi les Ahloulahi évoluent dans le cadre familial créé par le saint-maitre (asws) et dans lequel, les femmes quand elles effectuent les travaux ménagers au quotidien (la cuisine, le linge, le repassage, etc.) et même dans les champs s’adonnent à la psalmodie de la formule du tawhiid. Généralement, ce sont les femmes d’une même concession qui démarrent le chant en chœur avant que celles des concessions environnantes ne leur apportent la réplique. Les jeunes enfants (garçons et filles) grandissent dans cet environnement bercés au rythme du « lâ ilâha illâ Allah » tel qu’instauré et enseigné par Mame Baye Lahi (asws). Il en résulte que les jeunes issus de la communauté Ahloulahi ne connaissent rien d’autre que l’adoration du Seigneur et la louange à travers Ses nobles Attributs uniques. Aussi, ignorent-ils [les jeunes filles et garçons issus d’un tel environnement], de leur enfance à leur âge adulte, toutes les pratiques ludiques auxquelles s’adonnent les autres jeunes de leur âge [hors communauté Ahloulahi] à savoir la danse ainsi que les chants culturels issus de l’héritage « ceddo ». Leur seule préoccupation du matin au soir est de vouer un culte exclusif et entretenu au Seigneur des Mondes tel que recommandé par le fondateur de la communauté Ahloulahi. El hadji Mouhamadou Sakhir Gaye résumait d’ailleurs le modèle éducatif développé par Seydina Limamou Lahi (asws) à travers ces vers :
S’il en est ainsi, que dire des filles du saint-maitre (asws) éduquées par lui-même ?
Elles sont tout simplement le reflet de leur sainte aïeule, la meilleure des écoles pour jeunes filles, nous nommons Sokhna Mame Coumba Ndoye, mère de Seydina Limamou Lahi (asws). Cette sainte a vu son honneur et ses mérites chantés à travers les générations du fait de sa piété légendaire, sa générosité jamais égalée, son intégrité reconnue et ses traits de caractère hors du commun qui ont fait d’elle le modèle parfait de la femme musulmane léboue. D’ailleurs, son prénom est toujours convoqué à chaque fois qu’on veut féliciter une fille/femme : « waaw Kumba » dit-on tout simplement. Parmi les femmes vertueuses de « Ahloubeyti », descendantes de la sainte Mame Coumba Ndoye, nous pouvons citer Adja Khardiata Diagne Lahi dite « Diatou Diagne », fille de Sokhna Mame Oumy Thiaw Lahi encore appelée Mame Oumy Baye Lahi (fille cadette de Seydina Limamou Lahi) et de Mame Mamour Diagne. À l’image de sa mère, qui est par ailleurs la sœur cadette germaine de Seydina Ababacar Lahi ibn Seydina Limamou (asws), « Badjène Diatou » fut, en tant que pur produit de l’école du saint-maitre (asws), une femme vertueuse aussi bien de par son port vestimentaire que dans ses nobles habitudes. Les témoignages recueillis à son propos confirment ce que nous avions déjà remarqué de sa vie à savoir qu’elle était une fédératrice qui a, toute sa vie durant, œuvré pour le raffermissement des liens de parenté. Elle avait assisté à l’accession au califat des petits-fils de Seydina Limamou Lahi (asws) avec l’intronisation du premier d’entre eux à savoir son cousin et ami El Hadji Seydina Issa Lahi dit Baye Seydi Thiaw Lahi ibn Seydina Mandione Lahi. Pendant cette période transitoire marquant l’avènement des petits-fils du saint-maitre (asws), elle joua un grand rôle aux cotés de sa mère qui, à l’époque était le dernier enfant vivant du fondateur. Il convient de souligner que les femmes d’Ahloubeyti ont toujours joué un grand rôle au sein de la famille de Seydina Limamou Lahi (asws).
Elles pouvaient par exemple intervenir auprès de l’autorité suprême à tout moment en faveur d’un tiers ou pour faire plier une décision dans le but de sauvegarder la cohésion. Adja Diatou Diagne Lahi s’est inscrit dans cette même lancée : elle fut la complice du nouveau Khalif et était parmi ses plus proches conseillères. Elle lui rendait souvent visite et entretenait les mêmes rapports avec le reste de la famille dont Mame Alassane Lahi, Serigne Ablaye, Chérif Ousseynou ou Imam Bachir Lahi. En cela elle contribuait à mieux huiler les relations familiales entre eux tous. À titre d’exemple, à chaque fois que Chérif Ousseynou Lahi fils de son oncle Seydina Issa Rohoulahi (as) devait quitter le pays dans le cadre de ses nombreuses missions à l’étranger, elle lui préparait une grande quantité de beignets qui constituaient l’essentiel de sa nourriture jusqu’à son retour.
Son fils ainé Chérif Abdou Boucounta Mbengue rapporte que « Badjène Diatou » pouvait s’absenter de la maison familiale pendant plusieurs jours rien que pour rester au chevet de parents proches souffrants. Concernant ses parents de l’intérieur de Yoff (les parents de Seydina Limamou dont la plupart n’appartenaient pas à la communauté), elle entretenait de très bons rapports. Elle prenait régulièrement de leur nouvelle en leur rendant des visites fréquentes sans oublier les nombreux cadeaux qu’elle leur offrait (tissus, boubous, foulards et somme d’argents). Elle en faisait de même avec le reste de la famille Ahloulahi toutes générations confondues. Elle fut un modèle de piété, une personne avec un grand cœur et dont la générosité était enveloppée par ce grand manteau de « suturë » qui marque les « Ahloubeyti ». Elle a vécu en suivant les traces de sa sainte mère et en respectant scrupuleusement l’enseignement de son grand-père Seydina Limamou Lahi (asws). Adja Diatou Diagne quitta ce bas-monde le 2 mars 2017 à Yoff et rejoignit son frère Chérif Moussa Diagne Lahi.
Qu’Allah lui renouvelle Sa Miséricorde et l’élève en grade auprès de son grand-père Seydina Limamou Lahi Al Moukhtâr Wa Seydil Anlamîna (asws).
P.S: L’anniversaire de sa disparition sera commémoré le 7 janvier 2022 à travers une journée de prières animée par Mame Mbaye Lahi ibn Baye Seydi Thiaw Lahi.
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