À ce propos le Coran rapportait :
یَـٰۤأَیُّهَا ٱلَّذِینَ ءَامَنُوا۟ كُتِبَ عَلَیۡكُمُ ٱلصِّیَامُ كَمَا كُتِبَ عَلَى ٱلَّذِینَ مِن قَبۡلِكُمۡ لَعَلَّكُمۡ تَتَّقُونَ
Ce qui signifie « Ô les croyants ! On vous a prescrit le jeûne (aṣ-Ṣiyām) comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété » [Sourate Al-Baqarah, 183]
Trois enseignements peuvent être tirés de ce verset :
– D’abord, le jeûne est obligatoire pour chaque croyant ;
– Ensuite, il a déjà été prescrit aux premiers croyants des temps antérieurs notamment aux peuples de Seydina Moussa (as), de Seydina Issa Ibn Maryam (as), etc.
– Et enfin, le résultat d’un jeûne accepté, bien réussi est la piété.
Dans un hadith de Ibn Omar rapporté dans les deux Sahih (Muslim et Al Boukhari), le prophète Mouhamad (asws) nous enseignait que « La religion islamique a été construite sur 5 piliers fondamentaux » à savoir (par ordre d’importance) :
– La « Chahâda » ou profession de foi consistant à attester qu’il n’y a aucune autre divinité en dehors d’Allah et que Mouhamad est Son Serviteur et Messager (« ach hadou an lâ ilâha illâ-l-Lâh wa anna Muhamadan abduhu wa rassûluhu ») ;
– La « çalât » consistant à observer les cinq prières quotidiennes ;
– La « zakât » ou impôt légal dont doit s’acquitter tout musulman ;
– Le « sawmu ramadhân » ou jeûne du mois de Ramadan
– Le « hajjul beyt » ou pèlerinage à la Mecque si possible une seule fois au cours de la vie du musulman ».
Cela montre, si besoin en est, l’importance du jeûne du mois de ramadan au sein de l’Islam. Au cours de ce mois béni qui est en fait une sorte de stage spirituel, Allah éprouve notre foi et notre endurance en nous privant d’une grande partie de nos libertés/besoins primaires notamment en nous imposant de nous abstenir de nourriture, de boisson, de tabac et de relations sexuelles entre la première prière de la journée avant l’aube (al-soubh) et la quatrième (al-maghrib). Dans cette privation, le but recherché n’est rien d’autre que d’aider le croyant à contrôler les sources de jouissance de l’âme et à tester sa capacité à se priver temporairement de ce qui lui semble indispensable pour mieux à se laisser absorber par le plaisir de servir le Tout-Puissant. Le mois de ramadan est aussi une occasion pour regretter ce qui est déjà passé, avoir des remords pour avoir offensé le Seigneur nombre de fois en ayant négligé ou violé Ses commandements. Mais c’est aussi une occasion pour prendre la ferme résolution de réparer ses fautes et combler ses manquements. C’est en quelque sorte un mois de pénitence où le pardon d’Allah est imploré. Globalement, le mois de ramadan est une opportunité pour se rapprocher davantage du Seigneur à travers une maitrise de nos envies naturelles et une augmentation de nos efforts et actes d’adoration. C’est pourquoi, Allah répand Sa Miséricorde et Ses bienfaits tout au long de ce mois. À ce propos, il faut savoir que les bienfaits du mois de ramadan sont inépuisables. En effet, selon Abou Hourayra Prophète (asws) nous enseigne qu’ « à l’arrivée du Ramadan, on ouvre les portes du paradis et ferme les portes de l’enfer et enchaîne les démons ». (Hadith rapporté par Muslim et Al-Boukhari)
Toujours selon Abou Hourayra le Messager nous informe que « quiconque jeûne le mois de Ramadan pour exprimer sa foi et son désir de complaire à Allah obtiendra le pardon de ses péchés antérieurs ». (Hadith rapporté par Muslim et Al-Boukhari)
Durant ce mois, la solidarité, le partage, l’assistance à son prochain sont encouragés et grassement récompensés comme le prouve ce hadith de Zayd ibn Khalid al-Djouhani (rta) rapporté par at-Tirmidhi et par Ibn Madja selon lequel le Messager d’Allah (asws) soutient que « celui qui offre à un jeûneur de quoi rompre son jeûne aura une récompense égale à la sienne sans que cela entraîne la diminution de la récompense du jeûneur ». (Jugé authentique par al-Albani dans Sahih at-Tirmidhi, 647). À ce niveau, nous saluons l’initiative des « ndogou populaires » organisés un peu partout au Sénégal, et consistant à parcourir les rues pour distribuer des aliments aux passeurs un peu avant ou à l’heure de la rupture du jeûne.
Le mois de ramadan c’est aussi le mois de l’exaucement des prières en ce sens que selon encore un hadith de Abou Hourayra (ra) le Prophète (asws) a dit : « L’invocation du jeûneur n’est pas repoussée ». [Ahmad]
Al Boukhari a rapporté toujours d’après Abou Hourayra que le prophète a dit :
« Pour chacun de celui qui fait une bonne action, la récompense lui est multipliée par dix fois jusqu’à sept cent ou encore davantage selon la volonté d’Allâh. Allâh dit : Le jeûne est observé à Ma dévotion et J’en récompense celui qui l’observe, puisqu’il s’abstient de ses jouissances, de sa nourriture et de sa boisson pour Ma cause. Celui qui observe le jeûne a deux grandes joies : il se réjouit quand il rompt le jeûne, et il se réjouira quand il rencontrera son Seigneur, et l’haleine de celui qui jeûne est plus agréable à Allâh que l’odeur du musc. »
À travers ce hadith, il est clair que la récompense qu’Allah accorde au jeûne est illimitée par rapport à celle réservée aux autres bonnes actions. Aussi, le ramadan est-elle une occasion pour réaliser le maximum de bonnes actions (prières, zikrs, aumônes, visite aux malades, etc.) et espérer tirer profit du taux élevé de multiplication de la récompense des efforts réalisés en ce mois.
À l’issue de ce stage spirituel d’un mois, chaque stagiaire-jeûneur doit sentir avec certitude sa foi et son endurance renforcées ; ce qui se matérialise par une augmentation de sa « taqwal-Lâh » (la piété) qui est le jackpot final promis.
En définitive, voici une occasion en or, pour chacun de nous, pour regretter ce qui est passé, pour minimiser ses bonnes actions déjà réalisées [pour mieux redoubler d’efforts], pour se repentir, pour augmenter et parfaire ses actes de dévotions dans le but de gagner la face d’Allah. C’est aussi l’occasion de pardonner à son prochain, ses torts, d’implorer aussi son pardon et d’augmenter nos prières. À ce niveau, Allah conseillait à Son messager (asws) :
وَإِذَا سَأَلَكَ عِبَادِي عَنِّي فَإِنِّي قَرِيبٌ أُجِيبُ دَعْوَةَ الدَّاعِ إِذَا دَعَانِ
Ce qui signifie : « Et quand Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet… Alors, Je suis tout proche : Je réponds à l’appel de celui qui Me prie quand il Me prie …» [Sourate Al-Baqara, 186]
Qu’Allah nous donne la force, la foi et la santé pour accomplir le jeûne de cette année et des années à venir ; qu’Il nous accorde la récompense promise à l’issue de ce mois à savoir la piété par la grâce du saint maitre Seydina Limamou Lahi Al Moukhtar Wa Seydil Anlamina (asws).
Excellent ramadan à toutes et à tous !