CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°94 : SEYDINA MAME ALASSANE LAHI (QUATRIEME KHALIF) OU LE MODELE DU DON DE SOI PAR EXCELLENCE

today26 août 2022 123 2

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Un modèle de vertu au service qui inspire vie au service de La Communauté

Ce samedi 27 aout 2022, la communauté Ahloulahi commémore l’anniversaire du rappel à Dieu de Seydina Mame Alassane Lahi, quatrième Khalif du Mahdi (asws). Fils de Seydina Mandione Lahi (deuxième Khalif) et de Sokhna Fatou Lahi Diop, Seydina Mame Alassane ou « Mame Rane », comme nous l’appelions affectueusement, fut un homme qui a marqué les esprits de son époque par sa grande générosité et ses grands efforts dans le maintien de la paix, de l’entente et de la cohésion qui règne dans cette communauté, dans la collectivité lébou, entre les communautés religieuses et entre les différentes chapelles politiques du pays.

Mais pour connaître la vraie dimension de ce grand homme de Dieu, il faut s’imprégner de sa célèbre et récurrente prière qui traduit son niveau élevé de sainteté et de générosité d’âme :

« Ndjabootu Baay Laahi lu leen nara dal na ñëw ci mane »

Ce qui pourrait être traduit par :

« Je prie Allah d’épargner les membres de la famille de Seydina Limamou Lahi (asws) et de me laisser, moi Mame Alassane, supporter tout mal devant les affecter ».

En effet voici une prière que ne pouvait formuler qu’un homme solidement bien préparé spirituellement, extrêmement proche du Seigneur, profondément engagé pour sa famille, éperdument amoureux des siens et doté d’une grandeur d’âme sans commune mesure. Cette prière, ce sacrifice aussi grave, aussi singulier soit-il, Mame Alassane Lahi l’avait plusieurs fois formulée, en privé comme en public des années avant son accession au califat. Deux choses peuvent expliquer un tel souhait. D’abord, il faut savoir que Seydina Mame Alassane aimait énormément son grand-père Seydina Limamou Lahi (asws). Et cet amour qui n’avait d’égal que son ardente foi dans la mission prophétique de celui-ci (asws), Mame Alassane Lahi l’avait transposé sur chacun de ses descendants. C’est pourquoi il ne voulait aucunement voir ou sentir qu’un seul d’entre eux souffrait d’une quelconque peine. La réponse divine à ce grand vœu digne d’un prophète fut que Seydina Mame Alassane – dont les prières ont toujours été spontanément agréées par le Seigneur du Multivers – à l’image de son illustre grand-père (asws) ne restait jamais longtemps en bonne santé.

Sa grande faculté de voir ses prières exaucées il l’avait hérité de son vénéré père Seydina Mandione Lahi à propos de qui El Hadji Mouhamadou Sakhir Gaye de Yeumbeul disait dans son marsiya :

Amoon na xaas ci nanguk naan loolu kay dafa am

Jangal Jawab ba Serin Dun binda kon di nga xam

Mame Alassane avait un état de santé précaire, signe qu’il a porté toute sa vie les peines et autres maux de la famille de Seydina Limamou Lahi (asws). Pour autant, il ne revint jamais sur son souhait de porter le fardeau de toute la descendance du meilleur de la Création. Il convient de souligner que quand il disait « la famille de Seydina Limamou » ce n’était pas uniquement ses descendants mais l’ensemble de tous ceux qui se réclament disciples Ahloulahi. Il semblait il semblait avoir bien compris cet enseignement tiré du premier sermon du saint-maitre et qu’il avait déjà formulé dans sa première mission :

« Le vrai Croyant doit vouloir pour son frère Croyant, ce qu’il veut pour lui-même ». Or, tout le monde souhaite avoir une bonne santé et ce cela qu’il souhaitait à toute la famille du saint-maitre et même à toutes les créatures d’Allah.

Sa bonté d’âme et sa proximité avec le Tout-Puissant ne sont que le fruit de ses origines et de la solide formation spirituelle qu’il avait reçue. En effet, si du côté paternel il était le petit fils du meilleur des Hommes Seydina Limamou Lahi « Yaakaari Jaam Ñi », du côté maternel il avait des origines princières car étant descendant de lignée directe du « Serigne Ndakaarou » Dial Diop 2 dit « Dialy Beuk ». Dans son enfance son père le confia au messie Seydina Issa Rohoulahi (as), premier Khalif, qui se chargea lui-même de l’initier au saint Coran et de son éducation spirituelle. Par la suite aussi bien son père Seydina Mandione l’érudit pluridisciplinaire que son oncle Seydina Ababacar « Bâbul Ulûm » ont tour à tour apporté leur contribution dans la solide formation de Seydina Mame Alassane Lahi. Cela lui servit pleinement plusieurs années plus tard quand il remplaça son frère aîné El Hadji Seydina Issa Lahi (3e Khalif) au califat du Mahdi. Seydina Mame Alassane servi sa communauté, son ethnie lébou et son pays de la meilleure des façons. La communauté Ahloulahi composa plusieurs poèmes à sa gloire parmi lesquels l’hymne avec lequel il était introduit à l’occasion des événements religieux :

Seydi Al Hassan Laay

Doy nga Yàlla ak Limaamu Laay

Sanga doy nga nu

Laa ilaaha illaa Allah

La collectivité léboue de Yoff à qui il avait rendu d’énormes services notamment dans le dossier litigieux du site d’extension portée par l’APECSY. Cette dernière, pour lui témoigna sa gratitude pour tous les services rendus érigea en son honneur une cité « Mame Rane » à Yoff Ouest-foire. La nation sénégalaise par l’intermédiaire du Président Abdou Diouf (dont l’épouse Mme Élisabeth Diouf avait choisi Mame Alassane pour être son père adoptif) l’éleva à la dignité « Grand-Croix dans l’Ordre National du Mérite »

La vie de Seydina Mame Alassane peut être résumée par cette sagesse qu’il avait l’habitude de répéter :

« Moi Mame Alassane, j’ai déjà placé une de mes jambes dans la tombe. Et je suis sûr qu’elle n’en sortira plus jamais pour rejoindre l’autre. »

A travers ces propos, il voulait montrer combien il était conscient qu’un jour où l’autre il devrait nécessairement quitter ce bas-monde. Et, en conséquence, il s’était déjà préparé à rejoindre son Créateur et à tout moment. L’on peut déduire alors que Mame Alassane Lahi ne s’est jamais accroché à cette vie terrestre et aux jouissances qu’elle procure. Mais aussi qu’il ne gaspillait jamais son temps ; il l’utilisait à bon escient dans des actes de dévotion en tout genre (prières, zikr, « nafilas », etc.) et des actions qui produisent des « hassanât » comme par exemple la culture et le renforcement des liens entre musulmans.En cela il rappelait aux gens cet enseignement de son grand-père qui disait :

« Ne cherchez pas à vous surpasser les uns les autres dans l’acquisition des richesses de ce bas monde. Cherchez plutôt la concurrence dans l’obtention des richesses de l’autre monde. C’est ça qui procure la fortune éternelle et des honneurs élevés. Ne soyez pas avides des biens de ce bas monde, car ce monde-ci est (comme) un cadavre (impropre à la consommation). Seuls les chiens et les vautours mangent un tel cadavre. Détachez-vous donc de ce bas monde ne le suivez pas, car c’est une demeure qui va vieillir et disparaître. Or sa disparition est proche. »

Hélas, dans l’après-midi du mardi 24 avril, vingt-neuvième jour du mois Muharram, de l’an 2001, Mame Alassane quitta ce monde, le laissant dans une tristesse et un vide que seule la présence de son frère, ami et successeur Seydina El Hadj Abdoulaye Thiaw a su combler. Seydina Mame Alassane, son père Seydina Mandione et son grand frère Baye Seydi Thiaw Lahi ont tous les trois quitté ce bas-monde un mardi.

Qu’Allah réhausse Mame Alassne Lahi en grade auprès des élus par la grâce de notre maitre Seydina Limamou Lahi Al Moukhtar wa Seydil Anlamina (asws).

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,

Analyste politique et économique,

Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,

Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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